Valentine Gauthier, personnification de la Parisienne cool avec une pointe de sophistication a imaginé quatre paires de chaussures pour Sarenza. Mules en cuir et boots en velours côtelé, ses créations étonnantes vont faire un malheur cet été. Rencontre avec la principale intéressée.

Quel est le nouveau challenge cette collaboration?

C’était de pouvoir toucher à d’autres formes. Je travaille avec mon compagnon sur les chaussures. Il est issu de quatre générations d’artisans bottiers. Ils font de l’homme essentiellement. Cela me permettait de toucher au talon, parce que c’est quelque chose que l’on ne fait pas du tout chez nous. On fait vraiment du masculin. C’était l’occasion de s’aventurer sur d’autres modèles, se confronter à un autre univers, à un autre mode de travail, un autre business model, un autre fonctionnement, à un niveau d’attente de chiffre d’affaires qui sont bien supérieur au nôtre.

Est-ce que chaque modèle correspond à une personnalité?

Pour Sarenza, c’était facile de leur expliquer comment je voyais le look. Ca ne veut pas dire que c’est figé. On a parlé de Isabelle Adjani pour le modèle bleu : l’été meurtrier, j’avais vraiment envie de ça. Brigitte Bardot à Saint-Tropez dans les années 70 pour la petite mule blanche. On a parlé de Janis Joplin pour les santiags. Et, pour la dernière paire, les mocassins, de  Jackie Kennedy. Ces quatre personnalités sont distinctes mais finalement cela pourrait être la même selon ses humeurs.

 

Cette collaboration est-elle un moyen de toucher une nouvelle cible ?

Ce n’est pas la nouvelle cible qu’on allait chercher dans cette collaboration. La vision de notoriété de marque, c’est plutôt ça ma motivation. Ma marque a 10 ans. En France, on est considéré comme petit quand est un jeune créateur, pour Vanessa Bruno et compagnie, ils ont du ouvrir des tonnes de points de vente pour sortir de cette appellation de jeunes créateurs. Valentine Gauthier, c’est une marque de prêt-à-porter qui est dans l’ “advanced contemporary”  qui a plein de projet d’ouverture de boutiques, avec un chiffre d’affaires qui affiche une jolie croissance. C’est une vraie marque installée.

Quel est l’univers Valentine Gauthier ?

C’est une femme moderne, indépendante, volontaire, multiple, cool, qui voyage, qui se cultive, qui ne prend pas pour argent comptant, qui peut être de toutes les humeurs. Mais on est rock quand même. Le rock coloré, le rock moderne. Le rock, c’est 60-70-90’s. Cette ADN est une forme de rébellion face au système, qui se décline de façon très différente dans chaque époque mais elle est présente aussi dans la marque. On aime les contraires. La santiag c’est vraiment le pied d’entrée dans mon univers.

Le style dancefloor, c’était recherché?

C’était inné ! C’est soit du festif soit du voyage toujours entre les deux. L’idée de liberté c’est tellement important. Quand on me demande pourquoi je fais ça, je dis c’est parce que je suis libre. La femme moderne se doit d’être libre. En 2018, il y a tellement de femmes qui ne le sont pas. J’ai plutôt envie de les emmener là-dedans, je trouve ça anormal qu’on ne le soit pas encore totalement.  Valentine c’est pas un carcan et c’est pour cela qu’elle n’aurait jamais créé une marque de couture.

Incarnez-vous la Parisienne?

Je ne sais pas ce que c’est la “Parisienne”. Elle est multiple. C’est une fille active, qui n’a pas forcément le temps d’aller chez le coiffeur souvent ou de se faire un brushing ou un make-up impossible. C’est une fille qui n’a pas forcément ses chaussures dans son sac mais qui va au resto le soir avec son homme. C’est une vie intense Paris. C’est arriver à combiner toutes les activités d’une femme dans une même journée. Je pense que c’est plus ça l’histoire. Cette nonchalance découle de ça finalement.

Comment porter ces modèles pour faire pour leur faire honneur?  

il y a déjà un petit styling préétudié. Pour faire simple: un jean blanc, cet été, ira avec toutes ces chaussures. Une robe très floue à ceinturer pour le côté folk, on a fait un look à la BB pour les mules écrues, chignon relevé petit short très court, on se voit à Saint-Tropez. L’été meurtrier pour les escarpins en daim bleu, en haut le look boyish décontracté avec un peu d’allure ou avec un jean 80, un peu aille haute, légèrement délavé. La 4e c’est Inès de la Fressange ou Jackie Kennedy avec un look un peu classique mais toujours très élégant avec une jolie chemise bien ouverte.