Le Show 2018 de La Cambre Mode[s] a propulsé le public des Halles de Schaerbeek dans l’univers onirique de danseurs aux corps dépouillés et aux visages “LOL”. Un crescendo de poésie autour d’une performance de mode, le tout emballé dans un enchantement second degré.

Sous la houlette de Tony Delcampe, chef de l’atelier stylisme de La Cambre, et par la grâce de la scénographie de Catherine Cosme, des danseurs aux costumes minimalistes à l’extrême – très enthousiasmants pour autant – ont ponctué chaque passage des étudiants des cinq années du cursus de l’école bruxelloise, montant leur performance en puissance au fil de l’évolution du défilé. Quasi statiques pour commencer, ils se débridaient progressivement en prestations sublimes de danse moderne, accompagnant l’art naissant des élèves de leur chorégraphie maîtrisée, et ne laissant voir que leurs muscles déliés. Une expression figée sur le masque, ce « LOL » qui sert de langage universel à tous ceux nés après Internet, la bouche ronde, les mains en angle droit encadrant le visage, avatar de poupée gonflable – qui sert d’érotisme de substitution à toute une génération née avant Internet – annonçait l’exposition à venir, celle de la rêve-olution mode de La Cambre, hommage à Mai 68.