À 46 ans (really ?), l’acteur oscarisé, rock star et icône de la mode est la preuve que quand on veut, on a aussi le droit de se taire….
Jared Leto est une énigme difficile à déchiffrer, particulièrement derrière un imprimé Gucci. Muse du directeur artistique Alessandro Michele, il est aussi, et entre autres, lauréat d’un Oscar pour son rôle de transsexuel atteint du sida dans le drame « Dallas Buyers Club ». Il est également investisseur dans la Silicon Valley à coups de parts dans Uber et Spotify, et adepte de la « Méthode » (ou comment mêler son vécu personnel à celui de son personnage, NDLR) à en croire le rat qu’il a envoyé à sa partenaire, Margot Robbie, pour préparer son rôle du Joker dans « Suicide Squad ». Même sa maison fait couler de l’encre : en 2015, Jared Leto fait l’acquisition d’une ancienne et immense base aérienne à L.A., celle-là même où auraient été filmées les images du premier alunissage, d’après les théoriciens du complot. Mais le travail le plus personnel de Jared Leto a toujours été sa musique. En tournée cet été, Thirty Seconds to Mars, son groupe fondé en 1998 et gorgé d’électro–synthé-rock. Qualifié de projet orgueilleux, il a vendu plus de 15 millions d’albums.
L’un des tracks de votre nouvel album, « America », évoque les six positions sexuelles les plus populaires : cowgirl, doggy, ciseaux, crabe… Laquelle est votre préférée ?
Je dirais le crabe. Je ne sais toujours pas ce que c’est. Si quelqu’un veut me montrer, je suis partant, tant que ce n’est pas douloureux.
Vous avez remporté un Oscar et vous jouez sold out dans des arènes et des stades du monde entier. Néanmoins, vous êtes toujours en proie au doute ?
J’ai passé une grande partie de ma vie d’adulte à travailler, tout en poursuivant des objectifs et des rêves. Je ne pense pas avoir eu un jour ou un week-end de congé en six mois, voire en un an. Je ne m’en plains pas, mais tout cela a un coût. D’autres choses se sont produites dans ma vie, des choses plus personnelles, que je n’ai pas explorées. Mais je n’en dirai pas plus.
O.K., changeons de sujet. Vos tenues de scène sont signées Gucci. Qu’est-ce que Gucci vous inspire ?
Une sorte de « Fuck it, amusons-nous ». C’est ce qu’il y a de bien avec Gucci. À Rome, ils m’ont surpris avec ce costume rayé de couleur dorée, avec un revers géant tout droit sorti des années 70. Le public a adoré. On plaisante beaucoup à propos de mes tenues. « Que va-t-il porter après ça ? » Mais en réalité, je veux juste m’amuser et faire le show. Pour le reste, je suis plutôt survêt’ et T-shirt.
Vous avez décrit votre maison comme le « Manoir Playboy de l’homme pauvre ». Une anecdote à partager ?
Non. Je ne sais pas pourquoi j’aurais dit ça. Ma maison est l’endroit le plus ennuyeux au monde, sauf si vous aimez travailler. Cette maison « parle ». L’endroit est gigantesque et une petite brise le traverse. J’entends des pas, des bruits, des chuchotements. Une nuit, j’ai entendu quelqu’un marcher. J’étais enfermé dans ma chambre. Le lendemain, mon assistante m’a demandé si j’avais un invité. Je lui ai dit que non et elle m’a répondu : « Oh mon Dieu, il y a quelqu’un ici ! » Elle était confuse et troublée. Nous avons dû appeler la police. Cela s’est produit trois ou quatre fois l’année dernière.
Ça ne vous fait pas peur ?
J’avoue que c’est un peu troublant.
Vous avez incarné le Joker dans « Suicide Squad ». Vous avez ensuite reçu une proposition pour interpréter l’assassin Charles Manson. Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi on pense à vous pour tous ces rôles de fous dangereux ?
C’est une bonne question. En une semaine, on m’a proposé de jouer Charles Manson, Ted Bundy, le mec de « Waco » et un quatrième personnage dont je ne me souviens pas.
Peut-être à cause de vos yeux ?
Je n’en ai pas la moindre idée. Je meurs d’envie de jouer dans une comédie romantique et de suivre le parcours inverse de Matthew McConaughey, par exemple. Ma McConnaissance (néologisme utilisé pour désigner le changement de registre de jeu de l’acteur qui s’est détourné des comédies romantiques à partir de 2010, NDLR), ce seraient cinq ou dix ans de très mauvaises comédies romantiques tournées uniquement à Hawaii ou aux Bahamas.
Vous investissez dans les technologies. Selon vous, la Silicon Valley pourrait-elle améliorer la condition de la femme ?
Ce n’est pas à moi de dire ce que doit ou ne doit pas faire la Silicon Valley. Mais je pense que les femmes méritent une rémunération et des opportunités égales à celles des hommes. Point. Nous sommes en 2018 et l’inégalité homme-femme domine le monde des affaires. C’est complètement insensé. Faire confiance aux femmes, investir en elles, c’est un bon début. En tant qu’investisseur, je suis sans cesse à la recherche d’opportunités et j’ai soutenu à plusieurs reprises des femmes et des start-up. J’ai été élevé par une mère célibataire qui s’est battue d’une manière extraordinaire pour se construire une vie meilleure, ce qui explique sans doute mon point de vue.
Quelle est l’appli dont vous ne pourriez pas vous passer ?
Bien que je sois un investisseur, je dirais l’appli de méditation -baptisée Headspace car elle mérite qu’on en parle et elle donne tout son sens à la méditation.
Avez-vous un mantra ?
J’ai un mantra.
C’est un gourou qui vous l’a donné ?
C’est une sorte de Fight Club. Je n’ai pas le droit d’en parler.
Thirty Seconds to Mars sera le 18 août au Brussels Summer Festival.
Infos & tickets sur www.bsf.be