On l’appelle journalisme d’impact ou de solution. Parfois pour le moquer, on le nomme journalisme de bisounours, à tort. Mais loin de représenter un monde parfait, ce dernier tente plutôt d’éclairer positivement notre actualité. Sourire en lisant les news, c’est possible.

Le changement climatique, l’incompétence de Donald Trump, le marasme de la crise migratoire,  la montée des extrêmes… Il ne fait pas bon vivre dans le petit monde dépeint quotidiennement par les médias. Si les gros titres alarmistes fascinent les lecteurs en quête de sensations fortes, les études montrent cependant que l’audience est plus attirée par les informations qui proposent des alternatives. Et si le journalisme de solution était l’espoir d’une profession en crise ?

journalisme de solution

Un cercle vicieux

En 2017, une enquête menée par l’Institut Kantar pour le journal La Croix révélait que 67% des Français interrogés pensent que les journalistes sont à la botte des pouvoirs économiques et politiques. Du côté du plat pays,  l’étude “Noir, Jaune, Rouge” réalisée par Le Soir indiquait que 74% des sondés se sentent abandonnés par les élites en général. Le climat n’est donc plus au beau fixe entre les populations et ses représentants. Un constat lié à une défiance accrue en le 4epouvoir et ses capacités à informer librement la population.

À cela, on peut ajouter la crise des médias en tant que telle : remise en doute de l’indépendance de la presse, l’élection de “Fake News” comme mot de l’année 2017, la mise en place du fact checking, le manque de fiabilité des informations à l’air de l’instantanéité… La Presse vit une époque désolée.

Enfin, la population est quotidiennement gavée par les mauvaises nouvelles et les informations cafardeuses. Que l’on allume la télévision, que l’on surfe sur internet ou que l’on écoute la radio dans sa voiture, c’est toujours le même ramassis de malheurs. Les médias s’embourbent dans une actualité toujours plus noire laissant très peu de place aux éclaircies.

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Le journalisme de solution, la solution du journalisme  

C’est alors que se pose la question de l’actualité positive, celle dont personne ne parle. Celle-là même que le journalisme de solution veut mettre en avant. Sans se lancer dans une ligne éditoriale angélique où l’on remplace les journalistes par des mères Thérésa et les informations par des bonnes nouvelles tout droit sorties de la hotte du père Noël, il nous est quand même possible de tourner notre éclairage médiatique en direction d’initiatives constructives et concrètes. Porter la plume dans la plaie oui c’est nécessaire, mais aujourd’hui, ce n’est pas suffisant.

“Tous les sondages le montrent, les médias sont trop négatifs et même si les gens ont envie d’être informés, ils ne veulent pas pour autant avoir le moral dans les chaussettes. Sans tomber dans un journalisme de bisounours, on peut augmenter les audiences avec des articles qui parlent de projets positifs et réalistes.”, explique Christian de Boisredon, fondateur de sparknews.

C’est pourquoi après l’écriture d’un bestseller (Hope around the World) fondé sur un tour du globe et la co-création de l’association Reporters d’Espoirs, Christian de Boisredon imagine sparknews, une plateforme qui connecte les médias internationaux autour de contenus positifs, mais aussi l’Impact Journalism Day. Depuis 2012, cette journée réunit aujourd’hui plus de 50 organes de presse leaders à travers le monde qui diffusent simultanément une soixantaine d’articles sur des initiatives locales constructives.

Depuis sa première édition, ce projet a séduit rédactions et lecteurs à travers le monde. “En plus d’aborder la problèmes sociétaux et de les analyser, on va également tenter de mettre en lumière des pistes de réponses par le biais d’initiatives locales, par exemple. C’est donc un pas en plus de l’information” précise-t-il.

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Des projets inspirants 

Sur son site internet, on peut d’ailleurs lire pléthore de news positives. Du récit de homme qui créa une machine à serviettes hygiéniques abordables pour sa femme et pour toutes celles qui étaient incapables de s’en acheter en Inde à l’histoire d’un gynécologue qui fonda la première société de dépistage du cancer du sein grâce au touché de femmes aveugles, tous ces articles nous rend quelque peu optimistes envers l’avenir. Et le combat de Christian de Boisredon, c’est de glisser ces récits dans nos médias au quotidien.

“Durant leurs études, les journalistes apprennent à dénoncer, à être le porte-voix des plus muets. On leur dit que c’est uniquement de cette manière qu’ils pourront faire bouger les choses et devenir acteurs du changement. Or, ils oublient que l’on peut aussi informer le monde avec des solutions”, explique-t-il avant de rappeler qu’aujourd’hui, ce dont les lecteurs ont le plus besoin, c’est de voir que malgré les problèmes, il y a des choses qui vont bien et qu’il y a des personnes qui se mobilisent pour que ça aille encore mieux !

Des pistes pour positiver 

Pour voir la vie en un peu plus rose ou en un peu moins noire, suivez ces quelques tips:

  1. Lire le Elle Belgique (On vous parle de restos super tasty, de cool expos.. de quoi vous mettre en joie)
  2. Optez pour des journaux qui croient en l’avenir comme le magazine “Imagine
  3. Lisez des mooks et du slow journalism (il ne faut pas toujours prêcher pour sa paroisse)
  4. Discutez avec les gens au coin de votre rue
  5. Suivez l’actualité des ONG
  6. Zapper les émissions alarmistes

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