Quels sont les nouveaux moyens de contraception sans hormones ? Les alternatives à la pilule en Belgique ? Comment choisir un contraceptif qui nous correspond vraiment ? On a interviewé un expert en la matière. 

Le 26 septembre, c’est la journée mondiale de la contraception. L’occas’ de faire le point sur la question et de découvrir les innovations. On en a profité pour poser toutes nos questions au Dr. Ilan Baram. Gynéco depuis plus de 20 ans, il est aussi l’inventeur de l’IUB, un tout petit stérilet sans hormones, et sphérique pour s’adapter à la forme de l’utérus. Interview.  

Pourquoi les femmes se détournent-elles de plus en plus de la pilule ?  « En réalité, il y a surtout une tendance à rechercher des moyens de contraception sans hormones. D’après ce que j’entends, les femmes ne veulent plus de la pilule principalement à cause des effets secondaires. On parle de diminution de la libido, de sensibilité de la poitrine, de rétention d’eau, de gonflements, de prise de poids ou encore de changements d’humeur. Mais il faut être honnête, dans certains cas, les hormones sont bénéfiques. Je pense aux femmes qui souffrent beaucoup ou qui perdent énormément de sang pendant leurs règles. »

Quelles sont les différences avec la génération de femmes précédente ? « Je pense que les jeunes filles sont plus conscientes de leur corps aujourd’hui et veulent davantage de contrôle sur celui-ci. C’est souvent la raison pour laquelle elles choisissent des contraceptifs sans hormones. Les gynécos ont longtemps hésité à conseiller le stérilet en cuivre aux jeunes femmes qui n’ont pas eu d’enfants à cause de croyances conservatrices. Aujourd’hui, des organisations reconnues comme le Collège américain des gynécologues recommandent ce contraceptif aux adolescentes. C’est considéré comme l’une des méthodes les plus sûres et les plus efficaces pour éviter les grossesses indésirées. Une autre différence que je remarque, c’est que les femmes font davantage de recherche sur la contraception, elles sont beaucoup plus informées et je pense que c’est une bonne chose. »

Quels sont les nouvelles méthodes contraceptives sans hormones ? « Il existe environ 25 dispositifs non-hormonaux sur le marché mais il n’y a pas eu de réelle innovation depuis 25 ans. Personnellement, j’ai eu l’idée de l’IUB, un petit stérilet en cuivre, après une conférence à Séville. Auparavant, les gens voyaient l’utérus comme un triangle plat, en forme de T et c’est pour cette raison que les stérilets ont généralement cette forme-là. En réalité, l’utérus est plutôt une cavité, qui se contracte constamment. Lorsque vous insérez un dispositif en forme de T, il peut mal se positionner et c’est pour cela que certaines femmes saignent et ressentent de fortes douleurs. L’IUB est au contraire sphérique et symétrique, il n’a pas de parties dures ou saillantes et une fois dans l’utérus, il se déploie pour prendre la forme d’une petite balle. »

Y a-t-il des modes en matière de contraception et de protection hygiénique ? « De plus en plus de femmes utilisent la cup et je supporte cette tendance. La jeune génération est plus éco-friendly et refuse les hormones. Une autre mode que j’ai pu observer est l’arrivée de nouvelles applis. Grâce à elles, les femmes suivent leurs cycles et utilisent ça comme moyen de contraception. Il faut savoir que ce n’est pas très sûr, et moins efficace que d’autres méthodes. »

Un conseil pour les femmes qui ne savent pas quel contraceptif choisir ? « Je conseillerais aux femmes de consulter leur médecin pour discuter de toutes les options et découvrir quelle est la solution qui leur convient le mieux. Mais c’est toujours utile d’écouter aussi les expériences d’autres femmes, via les réseaux sociaux notamment. »

Pour aller plus loin :

On se rend sur le site belge « Mon contraceptif ». Ici tous les moyens de contraception sans hormones disponibles chez nous sont listés : cape cervicale, spermicide, préservatif interne, diaphragme, DIU en cuivre, etc. Ici, on retrouve une mine d’infos : comment les utiliser, leurs avantages, leurs inconvénients, les questions fréquentes… A faire passer.

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