C’est le jour J. Direction Disneyland Paris pour rencontrer Chiara Ferragni. Ca fait deux mois qu’on prépare l’interview. Tout tout tout, on vous dit tout.
On a été briefée. Cinq minutes d’interview. Pas une seconde de plus (son temps, c’est de l’argent). On ne parlera pas de son fiancé, de son fils, de son mariage, de sa vie de maman, de ses nounous, tout ça… Bref, interdiction d’aborder le volet vie privée. Ok! Mais on parle de quoi du coup? Invitée pour l’anniversaire de Mickey à Disneyland Paris et marraine de l’évènement, la belle blonde parlera de Mickey, de ses collab’ et de son actu pro. Voilà. Peu importe, ce qui compte c’est de la rencontrer en chair et surtout en os. De déceler, en un minimum de temps, qui elle est vraiment. En gros, on voulait savoir si elle est toujours aussi sympa hors story Insta.
Chiara Ferragni, une princesse des temps modernes?
Pour celle qui vivrait sur une autre fashionsphère, Chiara Ferragni n’est autre que la number one, la plus connue et reconnue, celle qui s’est hissée au sommet de la gloire digitale la première. Si vous deviez n’en suivre qu’une, ce serait peut-être elle. Mais elle est aussi : créatrice de chaussures, petite-amie du rappeur italien Fedez et jeune maman. Du haut de ses 15,5 millions de followers sur Instagram, cette star digitale de 31 ans, véritable icône mode, est aussi une vraie femme d’affaires avec un business plan construit et intelligent. Son cyber-empire comprend un magazine lifestyle en ligne financé par une e-boutique de marques de luxe ciblées, mais aussi des chaussures à son nom. Parallèlement, la salade blonde (du nom de son site The Blonde Salad) prête sa renommée à de multiples enseignes et les grandes marques se l’arrachent pour le front row de leurs défilés. Son entreprise fait même l’objet d’un cours à Harvard, au sein du cursus de son MBA… Voilà le topo, en résumé.
Chiara Ferragni, l’interview vérité
Le rendez-vous est fixé par SMS: “rendez-vous à 18h50 au deuxième étage du Disneyland Hôtel dans la salle Pinnochio.” On était là, pile à l’heure. On a attendu (normal c’est une star). Pas longtemps. Enfin, juste le temps que l’attaché de presse nous rebriefe sur les questions qui fâchent et nous supplie de ne pas faire de conneries. Le temps que Chiara et sa clique sorte de leur suite en mode escadron de la mode, de prendre une série de photos dans l’escalier du lobby, de les checker, de les refaire, de reposer, de discipliner les kilomètres de tulles de sa robe. Il sont sept à pointer leur iphone sur elle. Trois pour l’éclairer avec l’option lampe de poche, l’autre pour tout filmer, le suivant pour prendre le sacro saint cliché. C’est bon, LA photo est validée et postée en live sur les réseaux. Les festivités peuvent enfin commencer…
Elle prend place dans le fond d’une suite aménagée pour l’occasion. Son manager est à côté d’elle et nous donne ses instructions: “pas de vidéos, pas de photos, vous avez 5 minutes top chrono.” Notre plan de filmer l’interview, de faire full selfies et de lui demander son avis sur notre look tombe à l’eau. On s’en tiendra à 6 questions (si pas imposées, très réorientées par le management). On ne s’est même pas pimpée pour l’occasion. On se sent “underdressed”. Elle regarde son smartphone. On se dit qu’on doit la saouler. On est au moins la trentième interviews de la journée. Première question.
ELLE Belgique: Chiara Ferragni croyez-vous aux contes de fées?
Chiara Ferragni: ” Oui absolument! Je crois aux contes de fées modernes. Je crois que quand tu veux vraiment quelques chose et que tu fais tout pour l’avoir, tout est possible.”
ELLE: Votre vie comme votre parcours professionnel est donc, selon votre définition, un conte de fées moderne?
CF: “Mon parcours prouve que quand on se donne à 100% pour ce à quoi l’on croit, on y arrive. Mais il faut y croire dur comme fer et ne surtout pas faire semblant.”
ELLE: Quel est votre personnage Disney préféré?
CF: “Mickey Mouse évidemment. C’est une icône. Il fait partie de ma vie depuis toujours. Je l’ai d’ailleurs tatoué sur mon avant bras. C’est un Mickey vintage qui se prend en selfie.”
ELLE: Amour, gloire et beauté, vous avez tout. Qu’est-ce qui vous fait encore rêver aujourd’hui?
CF: ” Même si je suis très fière de tout ce que j’ai accompli jusqu’à présent et que j’ai objectivement tout pour être heureuse sur le plan personnel comme professionnel, je suis une éternelle insatisfaite! Je trouve toujours des nouveaux objectifs à atteindre. Je suis complètement obsédée par le fait de grandir encore et encore, d’apprendre toujours plus et d’expérimenter de nouvelles choses. Pour moi, chaque jour est un nouveau challenge avec des nouveaux défis à relever. Etre insatisfaite me pousse à donner le meilleur de moi-même dans tout ce que je fais. A me remettre en question et à prendre chaque décision très au sérieux.”
ELLE: Selon vous, les princesses Disney old school comme Cendrillon ou Blanche-Neige sont-elles des modèles à suivre pour les petites filles d’aujourd’hui?
CF: ” Elles font rêver de nombreuses petites filles et rien que pour ça, elles restent des références importantes. D’un autre côté, je pense que la princesse moderne est plus indépendante que celle d’hier et qu’elle n’a pas besoin d’un prince pour être heureuse. C’est un message fort à faire passer aux jeunes générations.”
ELLE: Justement, en parlant de message, quel est celui que vous voulez faire passer aux femmes qui rêvent d’être (comme) vous?
CF: ” Je leur dirais que peu importe la passion qu’elles ont, que ce soit la mode ou autre chose, l’important c’est de croire en soi et d’aimer ce que l’on fait jour après jour. Si tu t’aimes et que tu es sûre de toi, tout le monde t’aimera et voudra croire en toi. Avant de vouloir transmettre un message et le partager avec les autres, il est très important, voire essentiel, d’être bien avec soi-même. Je ne joue jamais de jeu. Je suis 100% moi-même et je me fais confiance. C’est, selon moi, le secret de ma réussite.”
ELLE: En tant que leaders d’opinion, de plus en plus d’influenceurs sur les réseaux sociaux sont suivis car engagés pour différentes causes comme l’écologie, l’égalité des sexes, le racisme… Etes-vous également la porte parole d’un message fort autre que consumériste? Si oui, lequel?
CF: “Il y a beaucoup de causes qui me tiennent à coeur. Sans être militante, j’essaie à travers mon travail de transmettre un message optimiste. Ca parait futile mais c’est essentiel dans le monde dans lequel on vit. Je veux montrer aux gens que quand on veut, on peut. Je suis bien placée pour savoir que quand on veut réussir (surtout sur les réseaux sociaux) il y a toujours des “haters” qui font tout pour vous mettre des battons dans les roues. Il faut être fort et sûre de soi pour y arriver. Si la perfection n’existe pas, le plus important c’est de donner le meilleur de soi-même.”
ELLE: Lisez-vous encore des magazines de mode? Que représente le titre ELLE pour vous?
CF: “Oui, je lis encore des magazines. Ils ont toujours fait partie de ma vie. Ado, c’est grâce à eux notamment que j’ai développé une véritable passion pour la mode. Le ELLE est l’un de mes titres préférés. J’ai fait beaucoup de covers du ELLE dans le monde entier. C’est incroyable pour moi de me retrouver en couverture d’un magazine qui m’a fait tant rêver petite. Spécialement, quand on est parti de rien comme je l’ai fait.”
ELLE: Vous devez être fatiguée de répondre sans arrêt aux questions des journalistes. Echangeons nos places l’espace d’une question. Qu’aimeriez connaitre de nous?
CF: “J’aimerais savoir quelle est votre histoire. Pourquoi et comment vous êtes devenue journaliste… Je ne suis jamais fatiguée de répondre aux questions des gens. Sauf, quand je me retrouve en face de journalistes qui cherchent absolument à vous faire dire des choses dont vous ne voulez pas parler. Mais en règle générale cela se passe bien. Je suis un livre ouvert. Je n’ai pas de problème à aborder les sujets les plus intimes de ma vie. Je pense que c’est pour ça que les gens me suivent et me font confiance.”
Le mot de la fin…
Alors elle est sympa ou pas Chiara? Même si l’instagrameuse la plus célèbre du monde contrôle son image à outrance et ne laisse rien au hasard, elle a le regard d’une petite fille qui s’éclate dans la vie. L’éloge de la perfection au quotidien, tout en restant naturelle et spontanée, c’est elle. Ce qui est vrai, ce qui est faux, on ne le saura jamais vraiment. Que veut-elle montrer d’elle réellement ? Elle seule le sait. Elle seule dirige, décide. Elle seule nous bluffe. Chiara sait que le cybermonde fonctionne selon des règles mêlant l’intime et le professionnel. Il n’y a pas de loi. Il faut juste imposer les siennes. Et ça elle le fait avec brio. Chapeau!
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