Un nom qui fait sourire, des produits qui sentent divinement bons… Bobone c’est la marque belge de cosmétiques naturels qui prône le retour aux recettes de grand-mère et au fait maison. Rencontre avec sa créatrice, Charlotte Renard.
Ce n’est pas une grand-mère aux cheveux grisonnants que vous trouverez derrière Bobone, mais une jeune entrepreneure de 32 ans très sympathique. Convaincue que rien ne vaut le savoir-faire d’antan, Charlotte Renard lance en 2016 sa marque de cosmétiques éthiques et 100% naturels. Avec son clan de bobonnes, elle façonne à la main dans son “atelier-cuisine” en plein coeur des Ardennes ses gommages et autres savons comme on mijote une bonne recette de famille. Sans oublier d’y injecter une bonne dose d’humour à la belge !
Bobone est un nom qui sonne très… rétro ! Même chose pour les produits (Marcel, Jeanine, Huguette, Colette…) D’où vous est venue cette idée ?
L’idée m’est venue en lisant des recettes dans les livres de ma grand-mère. Je voulais un nom qui évoque “la bonne cuisine cosmétique”. Les noms des produits apportent aussi un côté décalé par rapport à la cosmétique conventionnelle où tout est très sérieux et médicalisé. En donnant un prénom à une crème, on commence déjà à raconter une histoire.
Expliquez-nous en quelques mots le concept de la marque.
Bobone c’est un clan qui défend les mêmes valeurs. Tout a commencé par des ateliers où l’idée était de se rassembler, d’échanger, de fabriquer ses propres cosmétiques. Aujourd’hui c’est une marque fabriquée à la main en Belgique avec des matières premières bio ou le plus brut possible. L’éthique et l’écologie font également partie des valeurs qui nous tiennent à coeur.
Quel a été votre parcours avant de créer Bobone ?
J’ai un parcours à la fois artistique et cosmétique. J’ai fait dix ans aux Beaux Arts où j’ai étudié la peinture et le graphisme. J’ai suivi des études en esthétisme à Namur et une formation en maquillage de cinéma et effet spéciaux à Bruxelles. Avant de lancer Bobone, je travaillais à la fois comme maquilleuse professionnelle sur des tournages et comme esthéticienne dans mon institut.
Nos produits sont fabriqués à la main, en cuisine, dans des casseroles. Tout est fait très simplement.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous lancer dans l’aventure ?
Cela s’est fait naturellement. J’avais un institut de beauté chez moi où je fabriquais moi-même les cosmétiques que j’utilisais sur mes clientes. Elles aimaient beaucoup mes gommages, mes huiles, mes crèmes et ont commencé à me demander des flacons. Bobone a commencé comme ça un peu par hasard et depuis n’a fait que grandir. Aujourd’hui, nous sommes quatre à travailler pour la marque. Mon compagnon s’occupe de la gestion et je supervise les livraisons en magasins, les commandes sur l’e-shop, la fabrication… Nous avons engagé une employée qui m’aide pour la gestion quotidienne et une autre personne pour la production.
Vous souvenez-vous du moment où est née votre passion pour la cosmétique ?
J’ai toujours été attirée par la cosmétique, mais je détestais les méthodes. Ce qui me passionne vraiment ce sont les matières premières. Je me souviens lorsque que petite j’allais en Tunisie avec ma famille, j’étais réellement fascinée par la fabrication de l’huile d’argan.
Bobone est made in Belgium. Comment se déroule la fabrication d’un produit ?
Je pense qu’il faut démystifier le côté “blouse blanche” de la cosmétique. Chez nous, tout se fait très simplement et à la main dans notre atelier. Nous travaillons en cuisine avec les matières premières dans des casseroles et nous suivons toujours les mêmes recettes que j’ai créées ou celles que nous avons mises au point avec le laboratoire qui travaille avec nous. Tout est ensuite testé et validé par le laboratoire avant d’être mis en vente.
En cosmétique, c’est comme au restaurant. Plus la carte est petite, mieux c’est.
Où et comment les ingrédients sont-ils choisis ?
Avant de choisir une matière première, je veux toujours connaître son histoire, savoir exactement comment elle a été fabriquée et dans quelles conditions. Je travaille avec des produits le moins transformé et le plus brut possible, et locaux lorsque c’est possible comme pour la cire d’abeille qui vient d’apiculteurs belges. Le karité et l’huile de coco viennent du Burkina Faso, l’huile d’argan du Maroc. Nos ingrédients sont certifiés bio et je m’assure que les critères soient respectés grâce aux fiches techniques.
Bobone vante le savoir-faire des gestes d’autrefois. Selon vous, c’était mieux avant ?
Oui sans hésiter ! Quand je pense à ce que faisaient nos grands-mères, les choses étaient beaucoup plus simples. Ça ne sert à rien d’avoir un rituel avec des tonnes de produits. Pour moi, il suffit de faire un bon gommage de temps en temps, appliquer une crème pour hydrater sa peau et c’est tout. Il faut habituer la peau à se régénérer elle-même en lui donnant un coup de pouce de temps en temps avec des produits naturels. Je dis toujours que c’est comme au restaurant : plus la carte est petite, mieux c’est.
Quel regard portez-vous sur la cosmétique d’aujourd’hui ?
Je suis vraiment à l’opposé de la cosmétique actuelle. Ça ne me parle absolument pas. Je fabrique mes produits avec 3 ou 4 matières premières brutes et je ne comprends pas les marques qui utilisent des dizaines d’ingrédients, des actifs chimiques, des productions énormes. Mais je ne suis pas là pour donner des leçons ou culpabiliser les clientes qui achètent des marques traditionnelles. Je veux simplement être sûre de proposer le meilleur produit en accord avec mes valeurs.
L’important est de savoir grandir en tant que marque tout en restant éthique.
Le zéro déchet, l’écoresponsabilité sont des valeurs qui vous tiennent à coeur personnellement. Comment cela se traduit-il à travers Bobone ?
Nous faisons très attention à l’écologie en triant tout et en recyclant un maximum. Par exemple, je réutilise les cartons des fournisseurs pour envoyer les commandes aux magasins, nous achetons du carton recyclé pour les colis envoyés aux clientes et nous utilisons des paillettes de maïs biodégradable pour les remplir. Les contenants des produits sont en verre sérigraphié et donc sans étiquette. Nous réfléchissons également à proposer en vrac les produits du quotidien comme le shampoing ou le gel douche.
Un conseil à donner à celles qui désirent se lancer dans le domaine de la cosmétique ?
Le meilleur conseil est de rester transparente. D’être sincère avec la clientèle et fidèle à notre discours. Garder des valeurs bien ancrées et surtout savoir grandir tout en restant éthique. Et pour faire ce métier, il faut bien sûr “avoir la niaque” comme on dit !
Infos pratiques: Les produits Bobone sont disponibles dans de nombreux magasins en Belgique (consultez ce lien pour trouver un point de vente près de chez vous) et sur l’e-shop www.bobone.be