Bim. Deux bonnes nouvelles : le docu « Period. End of Sentence », qui vise à lever le tabou sur les règles, a remporté un Oscar et il est sur Netflix ! Tout bon pour qu’on parle de lui…

Parce que c’est essentiel. Oui, en 2019 les règles sont encore un sujet tabou et ce n’est pas un hasard si les émojis dédiés ont mis tant de temps à arriver. Ca paraît anodin mais ça ne l’est pas : dans certains pays, les filles qui ont leurs menstruations sont mises à l’écart ou pensent qu’elles sont malades… Même en Belgique, le voile n’est pas totalement levé. On ne clame pas forcément haut et fort que l’on a ses règles et certaines femmes se sentent toujours gênées de passer des tampons à la caisse du supermarché. Il faut que ça cesse. 

Pour faire évoluer la situation, un court-métrage s’est penché sur les stéréotypes qui entourent les règles dans un petit village en Inde. Ici, les femmes ne peuvent pas aller à l’école ou au temple pendant cette période, elles n’ont pas accès aux produits hygiéniques… Et elles mènent leur révolution pour que ça change. Il faut savoir que dans le pays, 23% des adolescentes abandonnent leur scolarité à cause de leurs menstruations. Baptisé « Les règles de notre liberté », ou en version originale « Period. End of Sentence », le docu de 25 minutes est dispo sur Netflix. Et c’est une très bonne nouvelle, il doit être accessible au plus grand nombre.

Mais la cerise sur le gâteau, c’est l’Oscar qui a été décerné au film. Une belle reconnaissance et surtout une belle revanche. La semaine passée, le site The Hollywood Reporter rapportait, de façon anonyme, les paroles d’un membre de l’Académie des Oscars à propos du court-métrage : « C’est bien fait mais ça parle de femmes qui ont leurs règles, et je pense qu’aucun homme ne votera pour ce film parce que c’est crade pour les hommes ». La preuve que les mentalités doivent encore être bousculées. 

« Après avoir vu ce film, j’espère que les gens comprendront que la stigmatisation des règles ne concerne pas uniquement les Indiennes », a expliqué la réalisatrice irano-américaine Rayka Zehtabchi à Glamour. « Je veux que les téléspectateurs réalisent que l’autonomisation des femmes dans le monde entier commence par l’ouverture d’un dialogue à ce sujet. Nous pouvons mettre en place un meilleur accès à l’hygiène féminine mais nous devons d’abord briser ce tabou. » La vidéo d’elle recevant un Oscar pour son court-métrage, à côté de la productrice Melissa Berton, est vite devenue virale. En larmes, et très drôle, elle a lancé : « Je ne pleure pas parce que j’ai mes règles. Je n’arrive juste pas à croire qu’un film sur les menstruations vient de gagner un Oscar ! » Réjouissant.