Tchika, c’est le premier magazine d’empowerment pour les filles de sept à douze ans. Unique, nécessaire et décalé… Focus sur cette brillante idée.
Petite, j’étais dingue des « Secrets de Sabrina ». Un magazine ultra kitsch dérivé de la série sur l’apprentie sorcière qui s’accompagnait à chaque fois d’un produit de maquillage. Un mascara coloré pour se faire des mèches dans les cheveux, vous voyez le genre. Sabrina nous apprenait, pas à pas, les plus cool coiffures, les meilleurs pas de danse et les bons gestes beauté. Je lisais aussi « Julie ». Du coup, je faisais des tests pour savoir si j’étais « vraiment prête à tomber amoureuse » et je suivais religieusement les « sept conseils pour plaire aux garçons ». J’avais dix ans. Avec le recul, je me dis que ça aurait été cool d’avoir aussi Tchika entre les mains. Sans obligatoirement jeter tous mes autres magazines préférés à la poubelle, mais en complément.
Tchika, c’est un nouveau magazine pour les kids entre sept et douze ans. Une publication unique et féministe, qui prône l’empowerment dès l’enfance et la fin des stéréotypes de genre. « Tchika, c’est la magazine des filles qui pourront un jour décider de devenir pompière, astronaute ou présidente de la République. Ou ce qu’elles veulent vraiment, en toute liberté ». Au programme ? Des portraits de femmes fortes, des infos fun et intelligentes sur la science, l’écologie et l’art, des tips pratiques… Les lectrices pourront découvrir un dossier sur Frida Kahlo par exemple, l’histoire d’Annie Edson Taylor (la première personne à franchir les chutes du Niagara à bord d’un tonneau), comment réparer la roue d’un vélo ou se lancer dans une expérience scientifique. Chaque numéro déconstruira également un cliché bien ancré, du style « le rose, c’est pour les filles ».
Quatre héroïnes imaginées et dessinées par Isabelle Mandrou, les « Tchikas », accompagneront les petites filles pendant leur lecture. Et rien qu’ici, on voit que le magazine est déjà en bonne voie : les personnages sont un modèle de diversité en termes de morphologie, d’origine, de couleur de peau, de style… Trimestriel, il sera également vendu en Belgique, que par abonnement, par souci d’écologie. Mais Tchika a l’ambition de devenir un véritable mouvement. Dans le futur, des podcasts, des ateliers, des conférences devraient aussi être lancés. Forcément, on trouve l’idée géniale. On le répète sans cesse : faire évoluer les mentalités et construire une société non-genrée, ça passe par l’éducation. Alors évidemment qu’il faut impliquer les enfants. Quand on sait que les femmes développent très jeunes des complexes physiques et d’infériorité, on comprend qu’il faut agir le plus tôt possible. Et Tchika y participe. Notre seul regret ? Que le magazine ne s’adresse qu’aux filles. Les garçons aussi, dès l’enfance, doivent apprendre à bousculer les codes de genre. A suivre…
Infos pratiques : Le premier numéro de Tchika sera disponible en juin 2019, pour soutenir le projet, une campagne de crowdfunding est en cours sur Ulule.