Je dois être riche? Je dois sortir d’une école de commerce? Je ne vais plus avoir de vie? Ces trois questions, vous allez forcément vous les poser. Mais aucune ne devrait vous empêcher de vous lancer. On démystifie trois clichés et on vous file sept conseils pour créer votre entreprise…

Les tips pratiques

1. COMMENCER DOUCEMENT 

« On peut très bien y aller crescendo, sans tout lâcher et sans se mettre la pression. Certains commencent comme indépendants en personne physique par exemple. Lorsque l’argent commence à rentrer, ils passent à une structure plus importante comme une SPRL.» Laetitia Van Hove, fondatrice de Fifty PR.

2. TESTER SON IDÉE 

« Il ne faut pas être amoureux de son idée de départ, parce qu’elle va de toute façon évoluer, mais du problème qu’on cherche à résoudre. Enchaînez les petits tests avant de vous lancer. Essayez d’abord de vendre votre produit sur Facebook, sur eBay, sur les marchés… Si c’est un service, vous pouvez appeler des particuliers ou des sociétés et faire comme si votre entreprise existait déjà. Ça permet de voir s’il y a une demande, il faut simplement oser. » Véronique Flammang responsable du pôle information du 1819. 

3. PARLER DE SON PROJET AUTOUR DE SOI 

« Mais pas forcément aux potes ou à la famille. L’entourage proche est bienveillant et ne va pas challenger le concept. Le but, c’est d’en discuter avec des gens qu’on ne connaît pas forcément et qui vont pouvoir relever les éléments problématiques dans notre projet. » Daphna Krygier, project manager chez Créatis.

4. BIEN SE CONNAÎTRE 

« Il faut qu’il y ait un match entre la personnalité et le projet professionnel. Ce n’est pas nécessaire d’être extravertie pour être une bonne businesswoman, mais si on est timide, ça peut être pas mal d’avoir un associé qui aime networker. » Véronique Flammang 

5. PENSER DIGITAL 

« Même si le concept de départ peut paraître tradi, comme ouvrir un shop de donuts, il ne faut pas oublier la dimension digitale. Ça peut être une simple plateforme d’e-commerce mais ça permet de multiplier le potentiel du projet, d’augmenter sa visibilité et de toucher plus de clients. » Loubna Azghoud, coordinatrice de Women in Business et de Women in Tech.

6. S’ENTOURER DE PROS 

« À Bruxelles, le gouvernement a lancé des “Business Pass” 100 % gratuits. L’idée, c’est d’éviter aux entrepreneurs de devoir pousser mille portes pour trouver de l’aide, ils vont avoir une personne de référence. Grâce à ce pass, ils reçoivent de l’info, sont invités à des events, ils ont accès à des outils en ligne pour créer leur business plan, etc. Il suffit de s’inscrire sur https://mybusinesspass.brussels/fr. » Isabelle Grippa, CEO de Hub Brussels.

7. NE PAS SOUS-BUDGÉTISER 

« C’est une erreur qu’on observe régulièrement. Ne pas investir assez d’argent au départ, c’est risquer de se retrouver rapidement avec la corde au cou. Les jeunes entrepreneurs sous-estiment d’ailleurs souvent le budget marketing. Même si votre idée est géniale, les clients ne vont pas tomber du ciel. »
Véronique Flammang.

dream big

3 clichés à dynamiter

1. JE DOIS ÊTRE RICHE ? 

Créer sa start-up, ça peut être risqué et il faudra probablement deux ou trois ans pour décoller, mais inutile de posséder un jet pour lancer son concept. Traduisez : un gros capital de départ n’est pas obligatoire. L’info à retenir ? Toujours multiplier les sources de financement afin d’éviter que votre projet ne s’effondre si l’une d’elles disparaît. On pense fonds publics, crédits bancaires, investisseurs privés, crowdfunding… Tout en considérant les subsides comme la cerise sur le gâteau. Et si votre banque vous snobe, sachez qu’il existe un Fonds bruxellois de garanties pour faciliter l’octroi des crédits professionnels à Bruxelles ! « L’important, c’est d’être créatif », raconte Laetitia Van Hove, la boss de Fifty PR. « Comme je ne pouvais pas payer les gens au début, on faisait des deals. On recevait du matos son gratuitement et en échange, on faisait les vidéos de com’ de la marque. C’est de la débrouille ! » Si vous êtes au chômage, pensez aux coopératives d’activités comme JobYourself. Le principe est dingue : pendant un an et demi, vous pouvez tester votre projet sur le marché tout en gardant vos allocations. 

2. JE DOIS SORTIR D’UNE ÉCOLE DE COMMERCE ? 

Faux. Faire de la compta, élaborer un business plan ou un dossier de financement, ça s’apprend. Et plus vite qu’on ne le croit. Aujourd’hui, les formations sont nombreuses et pointues, les incubateurs et les structures publiques d’accompagnement se multiplient. « J’avais 25 ans quand j’ai commencé et je n’y connaissais rien, je n’avais jamais été chez un notaire de ma vie ! J’ai galéré au début, mais je suis beaucoup allée voir Hub Brussels. C’est gratuit et ils m’ont vraiment aidée. Aujourd’hui, je m’étonne moi-même… Tout ce que j’ai appris sur le terrain, je ne l’aurais pas appris ailleurs, même en faisant deux masters », explique Lucie Jacquemet de Divercities. 

3. JE NE VAIS PLUS AVOIR DE VIE ? 

Oui, vous allez beaucoup bosser et oui, vous trouverez ça normal parce que vous serez passionnée. Mais le danger, c’est de se laisser submerger. « Quand tu lances une boîte, il y a un milliard de choses à faire et personne ne va s’en occuper à ta place. Au début, j’avais l’impression que tout était urgent, je voulais tout faire en même temps et je finissais pas me réveiller à 5 h du mat’ pour checker mes mails… », raconte Lucie. « Tu peux vite te retrouver en burn-out », ajoute Marie du KIKK Festival. « C’est important de séparer vie pro et vie privée, de bosser à l’extérieur… Aujourd’hui, je me suis imposé une règle : chez moi, je ne touche plus à mon ordinateur. » Tous les start-uppers vous le diront : mettez votre énergie là où vous êtes douée et apprenez à déléguer le reste. On va chercher un stagiaire geek à la sortie de l’univ’ si le community management n’est pas notre truc, par exemple. Un bon entrepreneur, c’est aussi quelqu’un qui sait s’entourer des meilleurs talents dans chaque domaine…