C’est le retour du festival Retrorama, du 24 au 26 mai à Tour et Taxis. Un moment incontournable pour les nostalgiques du passé. Le présentateur de l’emblématique Crazy Horse : George Bangable, présentera les différentes animations en duo avec sa complice Lolly Wish. L’occasion pour nous de le rencontrer et de discuter de l’esprit et de la culture vintage.
Vous allez prochainement, et pour la seconde fois, animer le festival Retrorama. Comment vous avez découvert la culture rétro ?
Depuis l’adolescence, j’ai toujours aimé les vieux films en noir et blanc, les photographies de l’époque, la mode et puis la musique. Ça m’a très vite parlé et donc, j’en ai fait mon métier. C’est grâce à cet intérêt que je suis devenu artiste, ça a été l’élément déclencheur pour moi. Ça m’a permis de me différencier par rapport aux autres.
Et selon vous, c’est quoi la culture rétro ?
C’est s’approprier les codes du passé, sans forcément rester figer dedans, pour mieux appréhender le futur. Tout a déjà été fait. Tout ce que nous voyons actuellement, ce ne sont que des rééditions de choses du passé mais arrangées au goût du jour. L’esprit rétro, c’est très large. Il y a la mode, la musique, les médias, le cinéma … C’est une culture mais aussi une communauté.
Est-ce que vous vous le cultivez au quotidien cet art de vivre rétro ?
Avec moi, il y a toujours un élément rétro mais je ne le suis jamais à 100%. Il y a des personnes pour qui tout est rétro. Moi j’ai une vie assez mouvementée entre Paris et Bruxelles, donc c’est plus compliqué. C’est vraiment sur scène que ça prend toute son ampleur. Je me suis créé un personnage qui pousse à l’extrême ce côté là, donc c’est face au public que tout prend vie.
Cette attirance pour le passé est-elle un rejet de la société actuelle ?
Il y a toujours une forme de nostalgie, quelque chose qui renvoie à notre enfance et qu’on aime retrouver. En fait, le rétro nous réconforte, pour mieux affronter la vie actuelle.
Aujourd’hui, beaucoup de jeunes ne savent pas ce qui s’est produit à l’époque. Donc c’est bien de ne pas oublier le passé, pour mieux avancer vers le futur. Le rétro nous enseigne de vraies valeurs. On les perd beaucoup avec le temps, donc il serait intelligent de s’en rappeler et de pouvoir les utiliser. Ça donnerait au monde une forme plus belle.
Le rétro regroupe de nombreuses périodes. Quelle est votre préférée ?
Je les aimes toutes. Mais si je devais en choisir une, ça serait la fin des années 40 et début des années 50.
Et pourquoi celle-ci en particulier ?
C’est l’après-guerre, tout redevient un peu plus festif. Les années 50, c’est l’explosion des couleurs, on ose plus. Beaucoup de mouvements se créent à ce moment là … C’est très vaste et très riche.
Cette passion du vintage a-t-elle encore du succès aujourd’hui ?
Oui, et de plus en plus d’ailleurs. On voit ça partout. Avec les objets de décoration, dans la mode, la musique. On ne peut que décliner ce qui a déjà été fait, peut-être pour le faire mieux ou alors différemment, mais il y a toujours cette base qui vient du passé.
Le festival Retrorama arrive-t-il à attirer de nouveaux adeptes ou son public est plutôt composé d’aficionados ?
Il permet d’attirer surtout des jeunes qui ne connaissent pas ou très peu cette culture. Le but est de voir ce qu’étaient la mode, les objets, le type d’animation à l’époque. C’est un petit voyage vers le passé et ça peut attirer de nouveaux adeptes. Ils vont peut-être trouver de nouveaux centres d’intérêts ou des loisirs dans tout ce que l’on propose de découvrir.
Durant le festival, se tiendra la première élection de Queen Pin-Up Belgium. Vous êtes président du concours, avec votre acolyte Lolly Wish. Selon vous, quels sont les critères pour être une parfaite pin-up ?
C’est ouvert à toutes, il n’y aucun critère. Pas de limite d’âge, etc… Tout est dans l’attitude. La façon de se coiffer, de se présenter et de bouger. Durant le concours, elles peuvent tout se permettre et vraiment jouer le jeu.
La pin-up et ses représentations peuvent parfois renvoyer une image datée et rétrograde de la femme. Est-ce compatible avec la vision de la femme moderne ?
Oui certes. Mais la pin-up actuelle, c’est une femme qui assume complètement son côté féminin, parfois de manière exacerbée, avec la vie active et les droits qu’elle a acquis. Ce n’est pas parce qu’une femme est habillée de manière légère que c’est une idiote ou qu’elle est lisse sans son mot à dire. Justement, c’est là l’alliance entre le passé et le présent. On peut être une personne très féminine, très engagée, qui vote et qui profite de tous ses droits.
On peut donc être moderne, féministe et pin-up ?
Complètement ! Il ne faut pas la rentrer dans la case fille du calendrier qui est une femme soumise, juste là pour égayer les hommes. Aujourd’hui, une femme peut être féminine, très libre d’esprit, faire sa vie comme elle l’entend et être au même niveau que les hommes, voire plus.
Election Queen Pin-Up Belgium le 25 et 26 mai. Infos et inscriptions : pinupbelgium@gmail.com
Festival Retrorama du 24 au 26 mai à Tour et Taxis, Avenue du Port, 86c, 1000 Bruxelles
Charlotte Médot (stagiaire)