Prenez des jumeaux bruxellois, une chanteuse à voix à l’américaine, et un musicien aux influences électro. Mêlez leurs univers, ajoutez-y de la pop, et donnez-leur le nom Eleven’. Résultat : plus de 72 000 vues pour leur premier clip “Loosing My Mind”. D’ordinaire en duo avec Elvin, cette fois c’est en solo que nous avons rencontré Kayla.

Eleven’, comme le nombre de minutes qui sépare la naissance des jumeaux Elvin et Kayla Galland. Bruxellois d’origine afro-américaine, la musique est une affaire de famille quand on a un papa musicien et une maman chanteuse. Après des covers sur YouTube, ils sortent leur premier clip – au mois d’octobre dernier -, “Loosing my mind“, suivi – deux mois plus tard – par un second, “Never say sorry“. Efficaces en binôme, les deux ne refusent pas pour autant les opportunités individuelles. A l’image d’Elvin qui – sous le pseudonyme de Jim Henderson – s’adonne à la production de musique électro. Un duo belge et polyvalent à ne pas perdre de vue.

Il est midi, nous attendons Kayla au Flore, le bar à cocktails dans lequel nous lui avons donné rendez-vous. Ouvert depuis le mois de mai, cet oasis aux couleurs édulcorées a pris ses quartiers dans le Bois de la Cambre. Il fait beau, les arbres nous font de l’ombre, nous ne sommes pas déçues par l’endroit. Surprise ! Kayla n’arrive pas seule, elle est accompagnée de sa chienne, Lilou, un Yorkshire croisé Chihuahua. Rayonnante et naturelle, le moins que l’on puisse dire, c’est que la chanteuse sait prendre la pose. L’objectif n’a d’yeux que pour elle, et il n’est pas le seul. Après les photos, place aux questions : c’est le moment d’apprendre à mieux connaitre la jeune chanteuse.

En ce moment, les Belges cartonnent à l’étranger et la chanson française regagne de plus en plus le cœur du public. Pourquoi avez-vous décidé, ton frère et toi, de ne pas surfer sur cette vague et de chanter en anglais ?

J’ai toujours grandi avec la musique anglophone, c’est ça que j’écoutais donc c’est ça que j’ai fait. Par contre, il y a du nouveau ! Et les prochaines chansons qui sortent, ce sera de l’anglais/français. On va un petit peu surfer sur la vague, à moitié (rires).

Tu as participé à la 30eédition du Festival Couleur Café avec Niveau 4 – un show organisé par le festival qui réunit différents artistes prometteurs de la scène du hip-hop belge. Ça fait quoi de se produire dans l’un des festivals les plus connus en Belgique ? 

C’est super cool ! On avait déjà eu l’occasion de jouer à Couleur Café il y a quelques années parce que j’étais choriste pour une rappeuse. Mais cette scène était beaucoup plus grande, il y avait beaucoup plus de monde et je trouve que le concept de Niveau 4 est super cool donc c’était vraiment une hyper chouette expérience.

@Camilla_lcdf

C’est l’an dernier que tu as arrêté de travailler pour te consacrer pleinement à ta carrière, c’était une prise de risque pour toi ? Avec le recul, quel regard portes-tu sur cette décision ?

C’était une grosse prise de risque et c’est toujours un risque parce qu’aujourd’hui je ne peux pas encore vivre pleinement de la musique. Mais je pense qu’il y a un moment, quand on veut vraiment quelque chose, il faut se lancer. Il faut prendre le risque d’être un peu dans la galère pour s’en sortir par après. Quand je travaillais, je n’avais pas la même énergie pour me consacrer à la musique, et je me suis dit : “ok tu auras moins d’argent, tu vas plus galérer, mais au moins tu n’auras pas de regret puisque tu sais que tu auras tout misé.” Je ne me sentais pas dans cette optique avant, je me disais que je ne faisais pas mon maximum.

Tu es récemment partie à New York avec ton frère. Après Hong Kong pour le tournage du clip de Never say sorry, vous nous préparez encore quelque chose ? Tu penses qu’il y a plus d’opportunités pour vous à l’étranger ?

Non, pas spécialement. Justement, on n’est jamais partis à l’étranger pour faire de la musique parce que je pense que le fait d’être en Belgique, d’avoir déjà créé quelques contacts… recommencer à zéro ailleurs ce serait vraiment très difficile. Déjà que c’est difficile pour nous ici… Je pense que tous les artistes créent un peu leur réseau au fil des années donc débarquer dans une nouvelle ville et recréer quelque chose ce serait vraiment compliqué. Donc non, on reste en Belgique. Maintenant, pour des prochains clips à l’étranger… peut-être !

Comment expliques-tu l’engouement qu’il y a eu autour de vos covers ?

Je pense qu’on a quand même quelque chose de nouveau, il n’y a pas de jumeaux comme nous en Belgique, qui font notre style de musique. Je suis une chanteuse à l’américaine, une chanteuse à voix, c’est mon style. Et en Belgique, ce n’est pas ce que l’on voit le plus. J’espère quand même apporter quelque chose de nouveau dans le game !

@camilla_lcdf

Tu dis que Beyonce est l’une de tes influences. Son côté girl power, ça te parle ?

Grave ! Moi c’est pour ça que je kiffe Beyonce depuis l’âge de six ans. C’est mon idole, c’est elle qui m’a donné envie de chanter. Pour moi, c’est la première qui a vraiment fait passer un message féministe, un message de femme indépendante. Aussi, elle se bat beaucoup pour les droits des afro-américains et moi qui suis d’origine afro-américaine, c’est quelque chose qui me parle.

Tu fais très attention à ton apparence, c’est quoi la tenue idéale pour monter sur scène ? Tu fais en sorte de matcher avec les outfits de ton frère ?

On s’habille toujours pareil. On essaie, mais ce qui est difficile, c’est qu’on n’a pas encore les moyens d’avoir une styliste qui nous fait des habits sur mesure (rires). Du coup je dois essayer de trouver des trucs qui peuvent m’aller et qui ne font pas trop masculins puisque ce n’est pas du tout mon style. Mais bon, j’essaie de gérer. A Couleur Café, par exemple, lui a mis un bermuda blanc, moi un mini-short blanc. On avait aussi les mêmes baskets blanches avec les mêmes chaussettes hautes. Et finalement, la même chemise que j’ai gardée ouverte avec un petit top qui montre mon ventre, pour avoir quand même une petite touche sexy.

Dans le highlight « foodie » de ton compte Instagram tu partages plein de photos de nourriture, tu nous files ton top 3 des restos bruxellois ?

J’adore les pizzas de chez MiToMilano-Torino -, ce sont les meilleures de Bruxelles ! J’adore les entrecôtes chez Les fils à maman. Et il y a un Five Guys qui va ouvrir (rires) ! C’est le 27 juillet donc je n’ai pas encore goûté, mais c’est la base, je kiffe (rires) !

Et du coup c’est quoi le prochain projet d’Eleven’ ?

On bosse sur un EP en anglais/français et on espère sortir un clip très prochainement. Il n’y a pas encore de date, pas encore de clip, il faut encore tout faire, rien de concret mais voilà !

@Camilla_lcdf

Leur deux premiers singles sont disponibles sur toutes les plateformes de téléchargement

Découvrez le site internet du “Flore”.

Estelle De Houck (stagiaire) – Photos : Camilla Lauriola (stagiaire)

A LIRE AUSSI 

Yseult : une artiste flamboyante qui irradie la pop française

Qui es-tu Zed Yun Pavarotti ? 

Entretien avec Prezy, “le présentateur télé qui fait de la musique”