Chaque année c’est le même triste constat. L’été est une saison noire pour les refuges belges et du monde entier avec un nombre d’abandons record. Et pas toujours pour de bonnes raisons. Une adoption est un acte qui demande réflexion. Pour éviter les drames inutiles, il est nécessaire de se poser les bonnes questions. Sébastien de Jonge, directeur du refuge Sans Collier, fait le point sur les choses à savoir avant de lier votre vie à celle d’un animal.
Chaque année, le refuge Sans Collier accueille 1600 nouveaux animaux abandonnés. On pensait le phénomène en baisse grâce aux multiples mises en garde des associations et les campagnes de prévention gouvernementales mais il n’en est rien. Bien au contraire…
Sebastien de Jonge est le directeur de l’asbl : “Cela fait 13 ans que je travaille ici et je ne constate aucune prise de conscience. Avant, les abandons étaient dus à des drames humains, décès ou expulsion, mais aujourd’hui les gens viennent au refuge comme s’ils venaient acheter le journal. Il y a une véritable déresponsabilisation.” Selon lui, dans son refuge seulement 10% des abandons sont justifiés. Il est donc nécessaire de bien réfléchir avant de s’engager et de prendre une décision que l’on pourrait pas assumer et qui pourrait avoir de lourdes conséquences sur la vie de l’animal.
Le temps de la réflexion
Difficile de ne pas se laisser attendrir par la bouille d’un petit chaton ou la démarche d’un chiot un peu pataud mais il faut garder en tête qu’un animal est avant tout un être vivant. Il grandit, développe son caractère, nécessite une alimentation adaptée, demande de l’attention, du temps consacré à son éducation, de l’argent pour ses soins médicaux.
1) C’est pourquoi le tout premier réflexe est de prendre le temps de la réflexion et d’envisager une adoption de manière sereine et responsable avant même de se rendre dans un refuge.
2) Ensuite, chez Sans Collier, un entretien est obligatoire avant de repartir avec un nouveau compagnon. “On va poser de nombreuses questions et définir le profil des futurs maîtres et celui de l’animal qu’ils recherchent. On a besoin de savoir ce qu’ils peuvent offrir à l’animal, quel est leur cadre de vie, est-ce qu’ils envisagent de déménager ou d’avoir des enfants. C’est parfois délicat mais c’est vraiment nécessaire pour nous permettre d’affiner la recherche”.
Le but premier des personnes travaillant dans un refuge est que l’adoption réussisse. Le personnel est donc parfaitement disposé à vous recevoir et à vous prodiguer des conseils avisés. Mais il arrive que des sollicitations soient refusées, “cela arrive tous les jours, environ 1 demande sur 4 n’aboutit pas”.
4) Si vous avez encore des doutes, vous pouvez également vous tourner vers un vétérinaire qui va vous aiguiller et vous aider à prendre la bonne décision.
5) Après cette réflexion pour savoir si vous êtes prêts ou non à vous engager auprès d’une charmante boule de poiles, il est nécessaire de prendre en compte l’aspect financier.
Un coût à ne pas négliger
L’adoption auprès d’un refuge est vivement recommandée par les professionnels du monde de la défense animale et par les associations telles que 30 millions d’amis. Selon eux, cette solution permet de donner “une seconde chance aux animaux, de ne pas cautionner l’animal-objet vu comme un produit de consommation et surtout, c’est la garantie de coûts d’adoption réduits.” En effet, dans un refuge il faut compter 250€ pour un chiot et environ 130€ pour un chaton. L’avantage d’une adoption en refuge est que les animaux sont déjà vaccinés, pucés, déparasités et les chats sont également stérilisés, ce qui représente un gain de temps et d’argent à l’adoption. Mais un animal, il faut en prendre soin au quotidien et ceci représente un véritable coût financier sur le long terme.
– Pour un chien, il faut compter environ 500€ à 1000€ par an pour sa nourriture ainsi qu’environ 50€ pour ses frais de santé s’il n’a pas de soucis particulier. La facture peut vite grimper en cas d’accidents ou maladie nécessitant une prise de médicaments régulière ou une opération. Il faut aussi prendre en compte tout le matériel dont il a besoin : collier, laisse, panier, etc.
– Pour un chat, le coût des frais de santé reste le même mais il peut rapidement augmenter car cet animal est beaucoup plus sensible. Il faut compter entre 400€ et 600€ pour sa nourriture et bien sûr investir dans une litière et du matériel : bols, jouets, panier, etc..
On réalise qu’il n’y a pas une énorme différence entre les deux budgets mais il faut garder en tête que ces animaux ont besoin d’attention au quotidien, de jouer ou d’être promener plusieurs fois par jour, de manger des repas équilibrés et d’être éduqué. Si vous travaillez beaucoup ou êtes souvent en déplacement, il faudra surement faire appel à une aide extérieure pour prendre soin de votre ami à quatre pattes. Dog ou catsitter, dogwalker, garderie et autres infrastructures ont un coût à ajouter à votre budget annuel.
Il est donc nécessaire de bien prendre en compte tous ces aspects avant de faire entrer un nouveau membre dans votre famille. Votre choix doit être mûrement réfléchi pour éviter de faire souffrir un animal car personne ne mérite de vivre le traumatisme de l’abandon.
Plus d’informations : www.sanscollier.be/
Liste des refuges belges : www.gaiakids.be/fr/adopte-un-animal-abandonne
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Charlotte Médot (stagiaire)