Le Brésil : ses carnavals, sa bossa-nova, son football et… ses Havaianas. À l’occasion des 15 ans de leur collaboration avec l’Institut de Recherche Ecologique brésilien (IPÊ), la marque présente trois nouveaux modèles estampillés Arlin Graff, dont 7% du chiffre d’affaires est reversé à l’association. Nous avons rencontré ce trio made in Brazil à Londres, Tudo Bem.

30°C à Londres ou la température de circonstance pour parler tongs, art, – mais surtout – climat et biodiversité. C’est dans le cadre du partenariat avec IPÊ qu’Havaianas a laissé le champ libre au street artist Arlin Graff pour créer trois paires de tongs incarnant chacune une espèce brésilienne en danger (un tamarin-lion noir, un ara ainsi qu’un jaguar). Ces sandales – dont 7% des recettes vont à l’Institut de Recherche Ecologique brésilien – présentent un style coloré et graphique qui n’est pas sans lien avec la formation en design industriel de l’artiste.

Après un premier arrêt à Lisbonne pour la fresque de son perroquet, c’est sur un mur londonien qu’Arlin dévoilait son tamarin-lion. L’occasion de s’entretenir avec lui, ainsi qu’avec Merel Werners, directrice marketing et Suzana Padua, la fondatrice d’IPÊ.

Arlin Graff, le street artist

La biodiversité fait depuis longtemps partie des sujets de prédilection du graffeur. Né au Brésil, il a grandi au milieu des animaux sauvages et a depuis toujours observé leurs comportements. C’est donc tout naturellement qu’il fait d’eux les protagonistes de ses graffs.

Au préalable, c’est sur papier qu’Arlin conçoit ses oeuvres, il les transpose ensuite en format digital et, finalement, sur un mur – la peinture lui prend entre 7 et 8 jours de travail. Bien entendu, ce processus est en lien avec son style linéaire et graphique. Mais, une fois n’est pas coutume, le Brésil et les souvenirs d’enfance y sont aussi pour quelque chose. “Mon père était charpentier et j’ai toujours joué avec ses morceaux de bois. Il fabriquait des volières et je jouais avec tous les fragments qui restaient sur le sol. C’est de là que viennent les formes géométriques de mes peintures murales.”

S’il devait choisir un adjectif décrivant cette collection, ce serait “nostalgique“. Comme beaucoup de Brésiliens, il a grandi avec la marque culte. “C’est difficile de dire que vous êtes brésilien si vous n’avez jamais porté d’Havaianas.” Ajoutez à cela la mélancolie que représentent les trois animaux de cette collaboration – auprès desquels l’artiste a grandi – et vous comprenez à quel point il s’agit d’un accomplissement pour l’artiste.

Arlin Graff devant une de ses fresques à Sao Paulo

IPÊ et la biodiversité brésilienne

À Suzana Padua, la fondatrice d’IPÊ, de nous expliquer l’enjeu de la collaboration: “Quand nous avons commencé le partenariat, l’idée était de rendre populaire la richesse naturelle du Brésil. Havaianas est une solution idéale pour y arriver puisque la marque se retrouve autant aux pieds des très pauvres qu’aux pieds des gens très riches. C’est le produit le plus populaire et démocratique que l’on puisse imaginer.”

Depuis plus de 20 ans, IPÊ lutte pour la sauvegarde de la faune et la flore brésiliennes. Le projet a commencé par la protection du tamarin-lion noir, à l’époque l’une des dix espèces les plus menacées dans le monde. “À présent, nous avons replanté des couloirs de forêt qui avaient souffert de la déforestation pour que les animaux puissent aller d’une partie à l’autre [de la forêt Atlantique]. Depuis, comme nous avons récupéré son habitat, le tamarin-lion noir n’est plus dans la liste des espèces en danger.”

Forte de ses nombreux prix – comme le Whitley Gold Award (une consécration internationale en matière d’environnement) – l’association continue son combat. “Il y a d’autres espèces qui ont besoin d’attention. Même les gens qui habitent près de la forêt : il faut améliorer leur vie pour qu’ils puissent nous aider à protéger la forêt, plutôt que d’encourager la déforestation.” Rien que pour le mois de juillet, les chiffres officiels de l’Institut national de recherche spatiale annoncent plus de 1200 km de déforestation – un chiffre qui dépasse largement les moyennes mensuelles relevées depuis 2015.

Les différents couloirs réalisés par IPÊ reliant les parties de la forêt

La collection Havaianas IPÊ

Cela fait 15 ans que la marque de tongs s’est engagée à reverser 7% du chiffre d’affaires de la collection IPÊ à l’association éponyme. “C’était très important de choisir une association brésilienne, puisque, finalement, nous sommes une société brésilienne et notre mission est de véhiculer cet esprit estival brésilien”, nous explique Merel Werners.

46 espèces ont déjà fait partie des collections IPÊ, et ces millions de paires vendues à travers le monde véhiculent un message commun : l’importance de la protection de la biodiversité. Cette année, la collection aux motifs animaliers à la fois colorés et graphiques cartonne plus que jamais au niveau des ventes. C’est à présent à votre tour de vous parer d’une des trois paires qui sont aussi belles qu’elles ne profitent à l’environnement.

Les trois modèles présentent trois espèces brésiliennes en danger

Estelle De Houck (stagiaire)

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