Si on l’a découverte sur des titres récents comme “Jamais” et “Repose en paix”, Tessa B est loin d’être une débutante. Chanteuse pour le groupe Synapson en tournée, après des dizaines de dates, la franchie prend son envol en solo. Fini les beats électro et l’anglais, aujourd’hui Tessa B surfe sur la chanson française sauce RnB !

Aujourd’hui, de plus en plus d’artistes naviguent entre hip-hop, rap, chanson française et RnB 2.0 dans un fleuve qu’on nomme – en l’absence d’imagination – pop urbaine. Et celle qui appartient à ce courant sans le revendiquer, c’est Tessa B. De son vrai nom Marine Basset est une chanteuse qui a fait ses armes en tournée avec le groupe électro Synapson. Après avoir enchaîné les Zéniths, elle décide finalement de suivre sa propre voie. Désormais seule sur scène, l’artiste de 25 ans a abandonné l’anglais pour écrire et chanter la langue de Molière sur des rythmes de trap entêtants. Croisée à la fin de son show aux Ardentes, Tessa B s’est confiée sur ses débuts, son come-back et ses lendemains. Rencontre !

Tu sors de ton Show aux Ardentes, comment ça s’est passé ? 

Super bien ! C’était la deuxième fois que je venais à Liège. J’y avais fait un passage éclair grâce à ma tournée de trois ans et demi avec Synapson (groupe électro français). C’était déjà un très bon souvenir et cette année j’ai retrouvé cet accueil incroyable propre au public belge. C’est une chose qui vous marque en tant qu’artiste.

Tu avais des craintes par rapport à ce retour sur scène en solo ? 

Il y a toujours des craintes parce que les gens ne me connaissent pas encore ou très peu. J’ai sorti “Jamais” il y a un an tout pile et “Repose en paix” il y a quelques mois seulement. J’avais un peu d’appréhension avant de monter sur scène parce qu’après ces deux titres, ce n’est que de la nouveauté pour le public. Mais c’est cool aussi de présenter des choses en show et de voir comment les gens bougent et réagissent. En tout cas c’était très bienveillant !

Quel a été le déclic ? Pourquoi es-tu partie dans une carrière solo ? 

C’est grâce à ma rencontre avec mon producteur Benny Adam. On s’est croisés par hasard à Paris et la première question qu’il m’a posée c’était: “Pourquoi tu chantes en anglais?”. Pendant ma tournée avec Synapson j’avais déjà quelques interrogations à ce sujet… Je chantais en anglais sur de l’électro et j’ai kiffé parce que ça m’a permis de me rendre compte à quel point j’aimais la scène. Mais en même temps je sentais qu’il me manquait quelque chose. J’ai découvert que c’était d’une part chanter dans ma langue natale, le français et d’autre part écrire mes textes. Je m’y étais déjà un peu attelée auparavant mais j’avais eu des mauvaises expériences. Du coup je m’étais dit que l’écriture n’était pas pour moi. Mais en fait c’était l’anglais qui me bloquait. Je suis capable d’écrire en français si je suis entourée des bonnes personnes. Mon producteur m’a permis de creuser, il m’a fait redécouvrir ma voix. Et quand il est reparti pour Montréal je l’ai suivi naturellement !

Avec Synapson ton style emprunté était l’électro. Aujourd’hui, comment tu définis ta musique ? 

C’est de la chanson française agrémentée de toutes les influences qui m’ont nourries depuis que je suis petite. Mais je ne veux pas cantonner mon travail à un genre musical toute ma vie. J’écoute énormément de choses qui me touchent et qui peuvent aussi s’opposer. Ce qui compte et m’inspire le plus, ce sont les voix. Techniquement parlant, je considère ma voix comme un instrument et j’adore l’entraîner tous les jours.

 

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Ce sont les voix qui t’ont poussées à élever la tienne ? 

Oui, je n’ai pas ce passif de famille d’artistes comme d’autres peuvent l’avoir. Ma mère est maître nageur et mon père bosse dans les transports. Bien évidemment, ils écoutaient des chansons à la maison, mais ce n’est pas ce qui a forgé mon univers musical. Ce qui m’a guidée, ce sont les voix féminines. Ça m’a toujours emporté. J’écoutais en boucle les albums de Mariah Carey, Christina Aguilera et Whitney Houston… Je ne comprenais pas ce qu’elles disaient à l’époque, mais j’imagine que ça m’a aidé à avoir un bon accent en anglais. Au moins les gens ne se disaient pas “Ah elle est française” quand ils m’entendaient chanter (rires).

Avec ta voix, tu veux aussi faire passer un message ? 

Pour l’instant le message que je veux faire passer c’est qui je suis. Je veux que les gens captent ma personnalité et ma sincérité.

Du coup “Jamais” était un titre involontairement badasso-girl-power ? 

J’avoue, c’est en ayant les retours des gens que j’ai compris que ce titre pouvait être interprété différemment. On a commencé à me parler de féminisme, mais j’étais très loin de ça quand je l’ai écris. À la base, c’était simplement des constatations de la vie quotidienne. On a plié la chanson en deux heures grâce à la prod qui m’inspirait. Je ne voulais pas faire passer de messages.

Alright ! Et à l’avenir, on peut attendre quoi de Tessa B ? 

Là je repars en studio à Montréal pour bosser avec mon producteur pendant un mois. On va faire du non-stop, ce qui est cool parce que ça me met dans un mood d’introspection, de distance, de réflexion et de recul. C’est le moment où je me pose et où je me demande ce que je veux faire de ma musique, quelle direction je veux lui donner. Et ensuite sortir un EP à la rentrée. J’ai hâte que les gens découvrent mes nouveaux titres car il y a déjà une évolution musicale et vocale par rapport aux accents trap.

Avant de t’envoler pour le Canada, on va parler playlist. Tu nous files quelques tubes de l’été selon toi ? 

Un son guilty pleasure à nous avouer ? 

I’m Alive de Céline Dion. Mais c’est même pas un son guilty pleasure en fait parce que j’assume à mort d’écouter Céline Dion ! (rires)

Un son pour ambiancer tes potes en soirée ? 

Work It de Missy Elliott. Elle est irrésistible !

Un son pour faire fuir tout le monde ensuite ? 

Un sample en boucle de Céline Dion (rires)

 

Retrouvez les titres de Tessa B sur toutes les plateformes de streaming et de téléchargement !

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