Prodige de l’électro-(hi)pop, il manie les beats avec l’adresse d’un chef d’orchestre et ses morceaux trustent le haut des charts. Au festival Primavera à Barcelone, on a rencontré Mura Masa, le jeune producteur anglais le plus convoité de Londres à L.A. 

Primavera oblige, quel est ton meilleur souvenir en festival ? 

Je ne suis jamais vraiment allé en festival avant de me lancer dans la musique donc mes souvenirs sont plutôt liés à mes propres passages. Mais je dirais que le meilleur c’était hier soir quand j’ai vu FKA Twigs sur scène. Je n’ai jamais assisté à un show aussi incroyable. Les gens pleuraient autour de moi. C’est vraiment un très bon souvenir, même s’il est très… frais. 

Et personnellement, tu te sens plus à l’aise en studio ou sur scène ? 

Studio à 100% ! Je suis de nature assez timide, on pourrait même dire facilement gêné ou embarrassé. Être en studio c’est plus facile pour moi, mais ça ne m’empêche pas d’adorer jouer en live. 

Du coup tu te définis plutôt comme un artiste, un producteur, un curateur ou un chanteur ?
Je ne sais pas trop, mais je déteste les gens qui se disent eux-mêmes artistes ! (rires) Enfin, ça sonne vraiment prétentieux, mais peut-être que c’est le cas, non ? De base, je me suis lancé dans la musique pour être producteur. La partie curation, c’est donc quelque chose que j’ai l’habitude de faire tout comme composer des sons. Mais aujourd’hui, je pense qu’à différents moments j’enfile aussi la casquette d’artiste-chanteur. J’essaie de me pousser pour donner de ma personne à tous les stades de la création. Par exemple, je pose plus ma voix sur les nouveaux morceaux. 

Tu penses à quoi quand tu fais de la musique ? 

Je suis assez inspiré par des choses qui sont indirectement liées à la musique comme l’art, la mode, et plus récemment les films de Tarantino. Je suis un véritable fan ! Bizarrement, j’essaie de ne pas trop écouter de musique quand j’en fais moi-même, sinon je me laisse trop facilement distraire et j’ai peur de faire exactement la même chose. Du coup je suis plutôt dans un mood où je vois beaucoup de choses et ça va des longs métrages aux expos ! 

Tu as bossé avec plein d’artistes talentueux, mais quelle collab t’a le plus marqué ? 

Professionnellement je dirai A$AP Rocky. C’est le premier artiste vraiment très célèbre qui a pris le risque de collaborer avec moi et de me faire confiance pour la production et l’enregistrement. 

Aujourd’hui tu as seulement 23 ans et tout le monde veut faire des morceaux avec toi, comment tu gères la pression ?
Mal (rires). Mais j’ai encore l’impression d’être nouveau dans le milieu. Du coup j’essaie de faire de mon mieux pour apprendre continuellement tout en profitant de cette chance que j’ai, surtout à mon âge. 

Tu peux nous livrer un de tes plus grands secrets de producteur ? 

« Don’t overthink shit » (qu’on traduit poliment par « te prends pas la tête). En gros, si tu penses trop à quelque chose, que tu te focalises et que tu te frustres, ça devient de pire en pire. Perso, plus je fais de la musique et plus je me rends compte que les morceaux qui claquent sont ceux qui arrivent par accident ou par hasard. Donc un conseil: laisse les choses se faire spontanément. 

C’est dans ta personnalité de trop penser ? 

Oui, c’est l’enfer ! C’est pour ça que j’essaie de jouer de manière innocente, sans me prendre la tête et ensuite de voir ce qui se passe. Je pense que c’est le meilleur moyen de créer. 

Que peut-on attendre de Mura Masa avant la fin de l’année 2019 ? 

Des nouveaux sons et pas mal de festivals cet été. Je viens au Pukkelpop en Belgique par exemple. Je pense que ça va être un très gros show d’ailleurs. J’espère vous y voir ! 

En parlant festivals belges, t’en penses quoi de notre pays ? 

J’ai déjà joué plusieurs fois à Rock Werchter et c’est l’un de mes festivals préférés à travers le monde. J’adore la Belgique et ça me surprend toujours de voir autant de fans dans le public. Vous êtes des gens cool les gars ! 

Tu nous conseilles quelques artistes à rajouter dans notre summer playlist ?
Je vais supporter mes potes en vous donnant des noms d’artistes que j’aime aussi bien professionnellement qu’humainement comme Cosha et Yves Tumor. 

 

 

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