Olivier Theyskens, le « petit prince de la mode belge » lance un pop-up chez Verso à Anvers, du 18 septembre au 19 octobre.

Une collection Couture tissée d’histoires

Précoce, observé à la loupe, trop rare publiquement, le créateur belge vient de signer une exposition rétrospective paradoxalement futuriste à la Cité de la Dentelle de Calais.

Directeur artistique de la Maison Rochas,de Nina Ricci puis de Theory à 35 ans, Olivier Theyskens a relancé sa Maison éponyme il y a 3 ans.

Designer qui crée l’événement à chaque nouveau statement, il a toujours l’air d’un jeune homme. Il promène son allure d’elfe dans une époque qu’il survole, créateur-équilibriste dans un monde de prêt-à-mâcher. Il a les épaules frêles, mais solides : entrepreneur (« je suis créateur, ça n’est pas ma vocation à long terme de chercher des financements, mais pour ce projet, je me suis lancé »), il gère sa Maison comme une œuvre productrice d’art.

Dans sa dernière collection automne/hiver, le créateur atemporel poursuit son écriture poétique d’une histoire moderne de collections victoriennes, imaginant pour la saison prochaine des empiècements de vêtements inspirés à la fois des jarretelles et des gibecières de cuir. Un romantisme exacerbé, servi par des silhouettes dramatiques, pour des sorties spectaculaires.

Au niveau des silhouettes, Olivier Theyskens a tracé ce qu’on aime chez lui : des lignes épurées mais un discours sous-jacent spectaculaire. Car finalement, comme dans tous les domaines créatifs, faire simple, éloquant et raffiné à la fois, c’est ce qu’il y a de plus périlleux. Il faut rester commercial, soigner son story-telling, surprendre, séduire. Tout ça, sans trop réfléchir. Un exercice d’homme orchestre, que Theyskens a réalisé sans fautes.

Chez Verso, on verra aussi sa collection inspirée par Blade Runner, film de 1982 dont l’action se passe en 2019, avec des tailleurs sculptés, rétro-futuristes, lignes d’épaules extrêmes et romantisme Victorien à travers le cuir, le lainage, la maille ou la soie, liés par ses Hook-and-Eyes ; le personnage du film “Rachel” s’infiltre dans notre époque, des lignes structurées, une précision et la qualité d’un vêtement au savoir-faire luxe et moderne.

À qui s’adressent ses collections ?

« Je m’imagine à la place des femmes. Je me projette dans leurs désirs et leurs besoins. Je les vois de manière plurielle : avec leur approche smart, chic, intellectuelle et sensuelle des vêtements. Je veux faire des vêtements utiles. Et parfois, juste du design pour du design, sans me projeter dans l’idée d’une muse. Je me dis simplement « ça va être beau porté », sans me limiter à l’image figée d’une égérie ».

Ses pièces collent à une attitude de jeunesse, qui séduit sans ambages une génération plus expérimentée. « On est toujours surpris par ceux et celles à qui plaît notre travail. C’est pourquoi, avec le temps, je me suis détaché d’une image précise. En toute chose, j’évite les clichés et les stéréotypes. »  Son lien avec l’école Belge se discerne dans la rigueur des montages, des coupes, dans une certaine forme de minimalisme. Des couleurs sombres, parentes du noir. Et bien sûr, depuis le début de sa carrière, sa signature architecturale de la construction.

Infos pratiques

Cocktail d’ouverture du pop-up

Le 18 septembre de 19h à 21h30

Où ?

Verso Antwerp
Lange Gasthuisstraat 9-11
03 226 92 92

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