Animale sur scène, féroce dans ses textes, Aloïse Sauvage floute les frontières entre musique urbaine et chanson française. On a rencontré l’artiste proétiforme à la sortie de son concert à Dour.
Rencontre
Danseuse, circassienne, actrice et maintenant chanteuse et rappeuse… Comment s’est développée ta passion pour la musique ?
J’ai commencé assez jeune. À huit ans, je jouais déjà de la flûte traversière, puis de la bat- terie et du saxophone. Je n’ai jamais eu cette envie de chanter, mais j’avais ce besoin de dire. Vers dix ans, je slamais des petits monologues dans ma chambre . Le chant est venu en prenant connaissance de ma voix sur scène, en montrant plus de force et en aimant ça!
Tu as été bercée par quoi, musicalement ?
J’ai commencé le hip-hop vers dix ans. J’habitais en banlieue et j’écoutais beaucoup de rap français. C’est cliché, mais c’est vrai. À la maison, mon père mettait du classique et du jazz, alors que mes grands-parents et ma mère écoutaient plutôt de la chanson française. Je suis influencée par plein de choses . Cela donne à ma musique un côté urbain, mais qui va plus loin dans les codes, parce que je n’ai pas commencé à rapper avec des grands à 14 ans. C’est quelque chose qui m’est venu quand j’étais dans ma chambre, seule.
Donc, définir ta musique, c’est compliqué, même pour toi ?
J’ai l’impression qu’il y a un flou par rapport à la nouvelle génération d’artistes. On ne sait pas toujours dans quelle case nous mettre et ça prouve qu’il y a un renouveau. En studio, je bricole, je pars d’une base que je vais transpercer et transcender. J’essaie d’être libre.
La comparaison avec Christine & the Queens et Eddy de Pretto, t’en penses quoi ?
Je pense que c’est normal. Les gens ont besoin de comparer, de poser un contour pour ne pas avoir trop peur. Mais quand on regarde vraiment, au-delà de certains gestes, j’ai peu de choses en commun avec eux. J’espère qu’un jour on dira d’une artiste qu’« elle ressemble à Aloïse Sauvage », ça signifiera que j’ai créé quelque chose de singulier.
C’est qui Aloïse, du coup ?
C’est une fille simple, extrêmement passionnée, angoissée parfois et traversée par des crises existentielles.
On peut s’attendre à quoi prochainement ?
Je me remets en studio parce que j’ai décidé de sortir un album en 2020. Je suis super inspirée, donc ça va vite. Je suis dans l’instinct et l’instantané. À côté, je fais connaître mon EP et je rencontre mon public en festival. Mais je suis aussi en tournage à Tel-Aviv pour une série et deux films dans lesquels j’ai joué et qui vont sortir à l’automne: «Hors normes» d’Olivier Nakache et Éric Toledano avec Vincent Cassel et « Voir le jour » de Stanley Woodward.
Pour conclure, tu nous livres un secret ?
Je ne l’ai jamais dit à personne, mais dans mon E.P. il y a une chanson qui s’intitule « Jimy » et je dis « Jimy aime qui elle veut et Jimy aime une fille ». Cette fille, c’est moi.
https://www.instagram.com/p/B1zrRjdoYOE/?utm_source=ig_web_copy_link
Plus d’infos ? Les titres d’Aloïs Sauvage sont disponibles sur toutes les plateformes de streaming et de téléchargement.