On ne sait pas vraiment à quoi s’attendre quand on est face aux immenses portes XIXe du Carreau du Temple. Jusqu’à ce qu’elles s’ouvrent pour laisser place à la magie. Bienvenue au Carré Club d’Hermès.
Musique ! Ambiance Charleston, réception en velours capitonné, hôtesses entièrement emballées de soie, il n’y a pas de doute, on est chez Hermès. La marque a fait les choses en grand pour immerger les visiteurs dans l’univers de son foulard mythique, le carré de soie. Ici, pas de chronologie, pas d’informations barbantes, uniquement des expériences. On touche, on écoute, on discute et on s’éblouit.
“Mon père a inventé le carré en 1937. C’est un écran sur lequel on dessine” explique Pierre Alexis Dumas, directeur artistique de la maison. “Cet objet m’a toujours fasciné. Vous découvrez toute son histoire. Ici, trois générations ont développé des liens extraordinaires avec des artistes. Une relation toujours basée sur l’émerveillement, la liberté de création et les permutations infinies du dessin sur le carré. On peut rencontrer les dessinateurs qui seront là pendant toute la durée du Carré Club. C’est une façon directe et simple d’entrer dans le vif du sujet. Le propos n’est pas celui du métier en tant qu’artisan tisseur, mais vraiment celui du dessin. Le Carré Club a fait le tour du monde et son concept s’est élargi à la soie masculine. Pour moi, c’est le plus beau support pour imprimer tout un univers. Les dessins reflètent les époques. 82 ans, c’est un patrimoine extraordinaire et notre responsabilité est de l’enrichir de façon évolutive.”
Une exposition interactive autour du Carré Hermès
Après New York, Milan, Toronto, Singapour et Los Angeles, le Carré Club a posé ses valises à Paris, le temps d’une installation interactive des plus ludiques.
Au Carré Cut, on apprend à nouer son carré (dans les cheveux, c’est plus cool). Au Carré Park, on mate des skateurs zélés qui font des figures sur des imprimés carrés. Au Carré Café, on boit un coup sur les sons d’un live band. Au Carré Click, on fait des GIF, mais notre préféré c’est le CarréOK qui nous propose de chanter sur du Beyoncé.
Et si après tout ça, on se dit qu’il serait peut-être temps de posséder son propre carré, le Carré Mania offre une sélection de soies pour hommes et femmes en édition limitée.
Une rencontre d’artistes
Au-delà de toutes ces animations, le coeur de l’exposition, ce sont les artistes. On (re)découvre des carrés à travers le regard de ceux qui les ont imaginé: Alice Shirley, Cyrille Diatkine, Gianpaolo Pagni, Octave Marsal et Théo de Gueltzl, Jean- Simon Roch et Ugo Gattoni, Virginie Jamin et Jan Bajtlik, Elias Kafouros et Daiske Nomura se prêtent au jeu des questions des visiteurs.
Parmi ce foisonnement de couleurs et de dessins, il y a un foulard qui capte notre regard, il est signé Jan Bajtlik. “Animapolis était mon premier carré, cela fait cinq ans maintenant que je collabore avec Hermès. C’est une ville utopique, imaginée à partir de Varsovie, ma ville d’origine, où il n’y a pas de lois pour réguler la publicité. L’architecture magnifique disparaît derrière les écrans publicitaires. J’ai imaginé que tous leurs personnages prenaient vie pour envahir la ville. Façon Godzilla. C’est un rêve.”
Pour réaliser ses carrés, Jan utilise toujours le maximum de couleurs possible, soit environ 45. Ce qui donne cette impression d’énergie hypnotique totalement bluffante.
À découvrir sans tarder, c’est gratuit ! Il n’y a plus qu’à sauter dans un Thalys.
Infos pratiques
Hermès Carré Club du 29 novembre au 8 décembre 2019. Le Carreau du Temple, 4 rue Eugène-Spuller, Paris 3e
Entrée libre sur réservation, inscrivez-vous sur Hermes.com.