« Vous vous souvenez de Barbie ? Elle ne ressemble plus du tout à ça (photos) », c’est le titre qu’on aurait pu choisir. Mais les efforts de Mattel en matière d’inclusivité valent mieux que ça.

Dans nos souvenirs, Barbie est toujours la même : blonde, très blonde, mince, blanche, valide et fondamentalement hétérosexuelle — sauf peut-être dans nos jeux d’enfants. Mais ce n’est plus forcément celle que tiennent nos progénitures entre leurs petites mains malhabiles. Depuis plusieurs années, Mattel, l’entreprise mère de Barbie, s’efforce en effet de sortir du cliché pour proposer une gamme de poupées toujours plus diversifiée. Selon les modèles, elles sont ainsi plus grandes ou plus petites, plus grosses ou avec moins de poitrine, une taille moins resserrée ou des bras plus dessinés. Cinq morphologies, 22 teintes de peau et 76 coupes de cheveux plus tard, la société annonçait cette semaine agrandir sa gamme « Barbie Fashionistas » avec des physiques toujours plus inclusifs. Une poupée atteinte de vitiligo, une Barbie sans cheveux et une autre portant une prothèse dorée à la jambe, de même qu’un Ken roux et un autre aux cheveux longs rejoindront ainsi les autres figurines dès le printemps. « Cette grande variété a été pensée pour inspirer les enfants à imaginer encore plus d’histoires et à trouver une poupée qui leur parle », explique Mattel.

Pour une meilleure représentativité

La Barbie avec prothèse n’est pas la première à incarner une poupée déficiente motrice. En 2019 déjà, un modèle en chaise roulante avait été proposée sur le marché. Pour cette nouvelle venue, les designers ont consulté l’activiste de 14 ans Jordan Reeves afin de créer une représentation aussi réaliste que possible. Mattel a également demandé l’aide d’un dermatologue pour dessiner sa poupée marquée par le vitiligo. Un prototype avait même été présenté sur le compte Instagram de Barbie — la publication avec le plus de likes jusqu’ici.

Car ces modèles plaisent — et paient. Si Mattel fait preuve d’une ouverture bienvenue, on la doit notamment aux encouragements, voire à la pression des acheteurs de Barbie. Représentation historiquement aliénante de la femme, ils en attendaient davantage de cette « icône de beauté ». Pas étonnant donc que plus de la moitié des modèles vendus dans le monde l’année dernière soient ceux prônant la différence. La Barbie en chaise roulante a quant à elle accumulé les meilleures ventes des Fashionistas en Grande-Bretagne. À l’échelle du monde, c’est la figurine à coupe afro qui a dominé le marché. Les temps changent, les Barbie aussi. Les femmes restent quant à elles les mêmes : toutes différentes.

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