Alors que dans nos sociétés patriarcales, les femmes se battent encore pour leurs droits, il existe, dans le fin fond de la Chine, une petite société matrilinéaire connue sous le nom des Moso. Ce peuple d’environ 30 000 habitants, tous réunis autour d’un lac, possède une particularité hors du commun : les femmes décident de presque tout. Coup d’oeil sur cette société atypique qui mérite toute notre attention.

En tant que femme, qui n’a jamais rêvé de vivre dans un monde où l’égalité des sexes serait en parfait équilibre ? Vous savez, un monde où se balader en minijupe et décolleté ne serait pas un problème, où la femme serait écoutée et respectée en toutes circonstances. Et bien ce monde, il existe! Et on ferait bien de s’en inspirer…

La matrilinéarité, c’est quoi ?

Jupes

A l’inverse du patriarcat, le matriarcat à proprement parlé n’existe pas. Etonnant, non ? Ou pas … En fait, les seules sociétés qui reposent sur le pouvoir des femmes sont les sociétés amazones. Et il n’en existe presque plus. Ce qui se rapproche donc le plus du patriarcat se nomme la matrilinéarité. Mais qu’est-ce que ça signifie concrètement ? La matrilinéarité signifie la filiation.

Dans les sociétés matriarcales, le nom de famille se transmet par la mère. Mais pas seulement. C’est aussi la femme qui gère l’argent, les économies et est propriétaire des terres et des maisons. Elle prend également toutes les décisions importantes pour la famille. Autrement dit, c’est elle qui commande !

Chez les Moso, la matrilinéarité est poussée à l’extrême. Là-bas, les femmes refusent de se marier. Elle préfèrent jouir du droit d’avoir plusieurs amants et de vivre leur amour comme bon leur semble. Quand deux personnes s’aiment, ils restent ensemble. Par contre dès qu’il n’y a plus d’amour, ils se séparent. Le divorce et les histoires compliquées qui en découlent n’existent pas. Là-bas, on peut aimer de façon plus libre. Si le compagnon du moment veut aller rendre visite à sa conquête, il doit attendre la tombée de la nuit et repartir avant la levée du jour. Hors de question de concevoir de vivre ensemble. La-bàs, on vit en famille élargie, et pas à deux.

Témoignages

On peut noter un paradoxe assez flagrant. Ce que nous rêvons d’avoir, les Moso l’ont obtenu. Et ce que nous avons obtenu, les Moso rêvent de l’avoir. Les femmes Moso rêvent de s’évader, de vivre autrement. Elles rêvent de s’émanciper de se mode de vie et de se marier. Ce qui n’est pas toujours une bonne idée…

Nous avons rencontré Bin-Ma. Cette jeune femme originaire est l’exemple le plus concret de cette envie d’évasion. Après avoir quitté sa famille Moso pour emménager avec son mari en France, Bin-Ma fait le bilan. Sa vie d’avant lui manque et elle n’a qu’une hâte, rentrer chez elle, auprès des siens. Après quelques années de vie commune, elle et son mari se sont séparés. Ils ne se comprenaient pas. C’est alors qu’elle s’est rendue compte de la chance qu’elle avait de vivre chez les Moso.

Elle ne comprend pas que dans nos sociétés patriarcales, on fasse si peu confiance à la femme. Avoir son mot à dire lui manque et elle se sent très seule.

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En France, même si les femmes sont respectées, ce n’est rien comparé aux femmes Moso. Il y a un côté patriarcal qu’on ne connaît pas chez nous. Dans les pays occidentaux, les hommes aiment bien commander à la maison. Moi, cela ne me convient pas. Je n’aime pas vivre en couple. Chez les Moso, la femme a le pouvoir de décider ce qu’elle accepte ou non. En France, elle n’a pas autant ce droit.”

Bin-Ma pense que le problème vient de l’éducation. Chez les Moso, les violences conjugales n’existent pas.

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 “Chez nous, les hommes ne frappent jamais les femmes. C’est strictement interdit et d’ailleurs, je n’ai jamais entendu qu’un homme Moso parlait mal d’une femme. En fait, depuis tout petit, ils sont éduqués comme ça. Les hommes sont presque soumis aux femmes chez nous.”

Un monde plus égalitaire

Chez les Moso, il existe une quasi égalité des sexes avec une légère prédominance de la femme. Les tâches de la femme et de l’homme sont réparties un peu comme chez nous : les femmes s’occupent des enfants, de la maison, des tâches ménagères. Pour les tâches lourdes et dures, les travaux de construction, et dans les champs c’est à l’homme de s’en occuper.

Mais alors, elle est où la différence ? Et bien pour ce peuple, le pouvoir de la femme de donner naissance mérite d’être honoré. Pour cette raison, elle détient naturellement le droit de décider pour toute la famille, possède les terres et aussi les économies. Pour cette communauté, le rôle de la femme est logique et indiscutable.

Au risque de voir les plus féministes d’entre-nous s’insurger, les femmes Moso ne cherchent pas à obtenir plus de pouvoir que ce qu’elle ont déjà. Elles remplissent leur rôle de cheffe et gèrent l’argent de la famille. Et c’est déjà pas mal. Ce qui convient d’ailleurs très bien aux hommes qui, n’ayant aucune responsabilité, se retrouvent dans des bars pour boire des coups.

Là-bas, aucun risque de se promener le soir toute seule dans les ruelles sombres en tant que jeune fille. Porter des décolletés plongeants ? Pas de souci. La femme peut s’habiller comme bon lui semble et avoir des relations intimes avec qui elle veut, sans se faire juger. Un homme Moso ne lèvera par ailleurs jamais la main sur une femme. Et s’ il ose s’approcher un peu trop d’elle sans son consentement, il se fera bannir et deviendra une honte aux yeux de sa famille. Et vu le tempérament des femmes Moso, il risquerait également de se faire casser la figure …

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