Le Belge est désormais Directeur de la Création et de l’image du Maquillage Christian Dior. Biographie en couleurs.
Le croirez-vous ? Le nouveau directeur créatif du maquillage Dior n’a pas touché à un pinceau avant ses 27 ans. Après le graphisme à Saint-Luc Bruxelles, puis l’Académie d’Anvers dont il sort en 1993 (depuis, il a maquillé sur les défilés de Dries Van Noten, qui faisait alors partie de son jury), il enchaîne les petits boulots. Petite main sur les défilés des Six d’Anvers, homme à tout faire de la Canette d’Or.
“Là, j’ai réalisé qu’il y avait vraiment du boulot dans la mode. Et que ce n’était pas les vêtements qui me passionnaient, mais la mode en général.” Un temps, il pense se spécialiser dans la chaussure ou les accessoires. Il finit par s’inscrire dans une école de maquillage d’Amsterdam en cours du soir. En 1995, il se sent prêt et, toujours avec ce sens épatant du self-management, décide de renoncer pour six mois à son boulot dans un resto, le temps d’essayer de devenir maquilleur.
“La veille de mon premier booking, pour Libelle, on m’annonce que je devrai aussi m’occuper des cheveux de la mannequin. Le coiffeur de ma mère m’a montré d’urgence comment faire un brushing, un chignon, les rouleaux et le crêpage.”
Un an plus tard, le coiffeur le rappelle pour un mariage. Trop tard: Peter Philips court d’une pub Dreft (ou Belgacom, ou Dash…) à un défilé de jeune créateur. Olivier Theyskens et Véronique Branquinho l’enrôlent pour leurs premiers shows parisiens et, très vite, les choses s’enchaînent. Son nom apparaît dans le très pointu magazine i-D. “Ca ne rapportait rien, mais c’était bon pour l’image. Et pour mon apprentissage.”
Dans les années qui suivent, il part à New York, shoote Christy Turlington en Inde pour Vogue Paris… “A l’époque, on me demandait pourquoi je voulais maquiller. En fait, j’étais le seul. J’étais connu pour mon make up experimental parce que j’avais maquillé beaucoup de garcons, comme quand j’avais dessiné un Mickey Mouse sur le visage d’Olivier Theyskens. Lorsque je maquillais une mannequin pour un shooting ou un défilé, mon intervention était moins expérimentale, elle se limitait à une mise en beauté.”
Ces études très complètes et toutes ces expériences le préparent à ses fonctions actuelles: pas seulement maquiller, mais crér des produits. Ce qu’il a fait depuis 2008 pour Chanel. Il est donc bien connu du milieu, qui le sait drôle, culotté, mais discipliné avant tout. Et terriblement à l’écoute. Parlez-lui d’intuition, il répond en parlant des vendeuses du Bon Marché qui lui signalent que telle ou telle couleur est partie comme des petits pains. “Je ne crée par pour moi. Je ne porte pas de make-up. Je n’ai pas d’ego trip. La vraie vie des produits, c’est d’être portés par des femmes. Pour cela, mes compositions ne doivent pas être trop compliquées. Pour que chaque femme puisse jouer sa proper musique.”