Depuis longtemps, le calendrier traditionnel des soldes est critiqué par de nombreux commerçants. En cause, des promotions placées au moment où la saison réelle commence, et des prix cassés toute l’année par la fast-fashion.

Parce que la saison de vente printemps/été 2020 aura été exceptionnellement courte, une proposition de loi a été déposée pour reculer les soldes d’été à toute la durée du mois d’août.

Un soulagement ?

Selon qu’il s’agisse de boutiques indépendantes ou de groupes, l’avis diverge. Pour Kathy Bergen, responsable « Mode, Santé et beauté » chez Comeos, fédération du commerce et des services en Belgique, « les grandes enseignes ne sont pas forcément demandeuses de déplacer les soldes, car leur stratégie est différente, et qu’elles craignent la concurrence des pays voisins. Le souci est qu’il y a beaucoup de stock dans les dépôts et les magasins, et que parallèlement, le pouvoir d’achat de nombreux Belges a diminué ».

Sonja Noël, fondatrice des boutiques Stijl à Bruxelles, a longtemps milité pour ce déplacement des promotions en fin de saison : « il y a trop de vêtements en général, poussés par la fast-fashion. On voit à peine une collection, qu’elle est déjà bradée. C’est une culture qui vient surtout des États-Unis et des big players en ligne, où la durée de vie des capsules est très courte. Le cycle s’accélère, on a habitué les clients à acheter en solde tout le temps. Ni les commerçants, ni les clients n’ont plus le temps d’amortir leurs collections et leurs achats. » Car pour survivre, une boutique doit vendre au moins 60 % de sa marchandise au prix normal, sinon, elle ne peut investir dans la saison suivante. Et les labels indépendants garants de la créativité, voire le milieu de gamme, risqueraient de disparaître. Kathy Bergen constate : « 2020 sera de toute façon difficile ».

À chacun ensuite d’acheter en conscience le reste de l’année : se mettre en valeur, peut-on toujours le faire au rabais ?

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