Elle vient de fêter ses 15 ans de carrière chez Natan. Retour sur le parcours de Gloria Barudy Vasquez, bras droit d’Édouard Vermeulen.

Depuis son arrivée en 2005 chez Natan, Gloria Barudy Vasquez a gravi les échelons jusqu’à devenir directrice générale de la maison de mode belge. Rencontre. 

Quel a été votre parcours avant d’intégrer la maison Natan ?

J’ai suivi des études en Sciences de la communication, mais je n’ai pas réalisé mon année de mémoire. En parallèle, c’est à cette période que j’ai commencé à travailler dans la mode en tant que mannequin. Ensuite, après mes études, j’ai travaillé dans la diffusion pour l’agence Benelux de Thierry Mugler.

© Natan

Vous avez toujours su que vous vouliez travailler dans la mode ?

Non, pas vraiment. Je voulais entreprendre des études de médecine ou de psychologie comme mes parents, mais je n’ai pas eu le courage. Je me suis tournée vers la communication, car c’est un domaine qui me paraissait assez vaste et qui pouvait déboucher sur la mode ou la publicité. 

J’avais surtout un attrait pour les belles choses, de par ma maman et ma grand-mère maternelle qui ont toujours été des femmes très soignées et coquettes. Je tiens cela d’elles. Par exemple, ma grand-mère qui a grandi au Chili aimait déjà acheter des magazines de mode américain ou européen. Mon travail en tant que mannequin m’a également donné le goût pour les collections et les belles matières. 

Comment a débuté votre histoire avec Natan ?

Elle a commencé fin 2005 lorsque je suis devenue commerciale pour la collection Édition 5 imaginée par A.F. Vandevorst. L’année suivante, Édouard Vermeulen m’a proposé d’être le relais entre le commercial et le design. De fil en aiguille, mon poste a évolué jusqu’à ce que nous formions un duo et que je devienne son bras droit en tant que directrice générale.

En quoi consiste votre travail aujourd’hui ?

Je supervise tous les départements au jour le jour. Je me dis parfois que je suis un peu comme “la Suisse” entre Monsieur et les équipes. Mon rôle est de trouver le juste équilibre et cela se passe vraiment très bien car nous avons la chance d’avoir des équipes dédiées et engagées. Nous ressentons une réelle motivation commune et une envie d’aller de l’avant, c’est important de pouvoir compter sur eux, surtout dans la période que nous connaissons tous. Je gère également la partie “wholesale”, je suis en relation avec les multimarques. Cela me permet de rester en contact avec ceux qui sont sur le terrain et ont une autre réalité concernant la marque, les ventes, les consommatrices, vis-à-vis de nos boutiques en propre. 

Vous multipliez les différentes casquettes dans votre travail. Est-ce que c’est stimulant ?

Ce qui me stimule aujourd’hui c’est de me dire que j’ai la chance de pouvoir faire de ma passion un métier. J’adore réellement ce que je fais, chaque jour est différent et j’apprends encore tous les jours. C’est aussi un challenge de savoir être dans la bienveillance pour motiver les équipes, et en même temps avoir un esprit carré pour les objectifs, car il y a aussi cette notion de résultats dans mon travail.

Depuis vos débuts chez Natan, votre rôle a évolué. C’était une volonté de votre part ?

Je ne cherchais pas à monter dans la hiérarchie, cela s’est fait très naturellement, car nous avons avec Monsieur une relation de confiance. C’est une très belle réussite personnelle et aujourd’hui je ne me vois pas faire autre chose. Bien sûr ce n’est pas évident tous les jours, mais j’arrive à maintenir mon équilibre personnel et à le préserver, à séparer mes deux mondes, mon cercle familial et mon travail. C’est cet équilibre qui me nourrit. 

Quelle est la force du duo que vous formez avec Édouard Vermeulen ?

Nous sommes complémentaires à tel point qu’il nous arrive parfois de finir les phrases en même temps. Bien sûr, nous ne sommes pas toujours d’accord, chacun argumente, mais il y a toujours un espace de discussion et la possibilité de voir différentes options. L’un comme l’autre, nous pouvons nous influencer. Nous avons trouvé l’équilibre dans nos différences.  

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier aujourd’hui ?

La création avec les équipes et les nouveaux projets. Trouver de nouvelles pistes pour accompagner les équipes… et c’est aussi le plus challenging.

À quoi ressemble l’une de vos journées de travail ?

En début de semaine, je commence la journée par des réunions avec les départements créatif et commercial pour faire le point. Nous analysons les résultats de la semaine, nous avons les essayages de la nouvelle collection. Je traite mes mails. Nous analysons les résultats de la semaine, nous avons les essayages de la nouvelle collection, gérer les mails.

Qui est selon vous la femme Natan ?

C’est une femme qui recherche des coupes intemporelles, sobres et de qualité. Elle achète du Belge et est sensible aux matières. Elle privilégie les belles pièces qui sont assez reconnaissables et durent dans le temps.

Est-ce que votre propre style été influencé par votre arrivée chez Natan ?

Oui, mon style a évolué ces 10 dernières années. Je pense aussi que c’est important d’incarner l’ADN de la maison avec un style plus sobre. Je porte beaucoup de mailles, de pantalons larges, de tops et je les combine à ma façon. J’ai la chance de pouvoir m’habiller tous les jours en Natan. Je qualifierai mon style d’élégant, mais portable dans la vie de tous les jours sans paraître trop habillée. 

Quel regard portez-vous sur la mode actuelle ? 

Mon ressenti est que cela part dans tous les sens, il y a trop de tendances, une profusion d’accessoires comme les it-bags ou les sneakers griffées… J’ai l’impression qu’on donne parfois plus de crédit à un créateur à la mode qu’au vêtement en lui-même. C’est une stratégie que l’on remarque chez beaucoup de marques. Chez Natan, nous préférons mettre en avant le vêtement, et le fait que ce soit une marque belge produite en Belgique et en Europe, dans le respect des matières. 

Comment sera la mode de demain d’après vous ?

Je pense qu’il y aura beaucoup de changements, des sociétés qui ne vont pas traverser cette crise, mais aussi que les gens vont consommer autrement en se tournant vers de vraies valeurs. Je pense que la tendance du “sustainable” va continuer, mais qu’il ne faut pas l’utiliser comme un argument marketing, mais comme un réel engagement. 

Gloria Barudy Vasquez

Avez-vous un conseil à donner aux femmes qui rêveraient d’une carrière comme la vôtre ?

Je leur dirai que l’on regrette toujours ce que l’on ne fait pas. Il faut y mettre beaucoup de passion et avoir envie d’y croire.

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