Il était une fois diptyque. Avec Orpheon, la marque de parfums de niche française nous emmène dans un lieu insolite, un lieu désormais disparu. Là où tout a commencé.

C’était il y a pile 60 ans, dans le Quartier dit Latin, au cœur de la vie artistique, nocturne et intellectuelle de Paris. Une époque d’effervescence où tout le monde discute avec tout le monde. Les philosophes sont des super stars (Sartre, Aron, Althusser), le cinéma français se réinvente avec Godard, Rohmer, Rivette, le jazz fuse partout et le prêt-à-porter prend la rue.

C’est dans cette ambiance annonciatrice de grandes choses que se forme le trinôme à l’origine de diptyque : Desmond Knox-Leet, Yves Coueslant et Christiane Gautrot. Ensemble, ils vivent un véritable coup de foudre amical et c’est tout naturellement qu’ils décident de créer, à 6 mains. Ce qui les a poussé à donner vie à diptyque : « L’envie de réaliser quelque chose de vrai », dira plus tard Christiane.

C’est aussi la grande époque des cafés : le boulevard Saint-Germain et ses artères adjacentes sont rythmés de points de rencontre que Boris Vian qualifie d’ « archipels ». Certains n’ouvrent que lorsque les autres ferment : la Rose rouge, le Caveau de la Huchette, le Tabou, le Montana (oui, déjà !), le Méphisto où l’on croise Albert Camus et Roger Vadim, mi-boîte mi-salon, créé peut-être sur le modèle d’un précurseur situé à l’angle d’un bazar à deux vitrines et de la rue de Pontoise : L’Orphéon.

Orphéon était un de ces bars à l’effervescence joyeuse où les fondateurs aimaient se retrouver. Situé à l’angle du 34 boulevard Saint-Germain et de la rue de Pontoise, il était littéralement accolé à la boutique diptyque, si bien que quelques années plus tard le trio le racheta pour agrandir son espace. Aujourd’hui, le seul vestige qu’il en reste est une colonne bleue à facettes, située dans la boutique.

Moins connu que ses concurrents, c’est un club qui vit, mezza voce, de huit heures du soir à huit heures du matin. Surtout, c’est le seul, avec son double niveau, à offrir deux ambiances : dans la belle cave voûtée, enfumée et festive, la musique, la danse et les spectacles (c’est ici que le chanteur Christophe, chanteur vénéré de la scène musicale française, obtînt son premier engagement) ; au rez-de-chaussée, le bar à cocktails et les banquettes capitonnées de velours cramoisi. Christiane, Desmond et Yves, lorsqu’eux- mêmes n’explorent pas le monde, y passent plusieurs fois par semaine. Bonne excuse : L’Orphéon est leur voisin mitoyen. C’est leur salon, leur coin du soir, le bureau hors les murs de leur si petit royaume.

C’est à ce cadre mythique et tellement symbolique que diptyque a souhaité rendre hommage pour ses 60 ans. Elle en a reconstitué l’atmosphère. L’eau de parfum Orphéon est le portrait olfactif de ce lieu. Une eau de parfum enveloppante, boisée, épicée et fleurie qui rappelle un décor de bois et de velours, les vapeurs d’alcool, les effluves de tabac, le sillage parfumé des femmes élégantes et des dandys. En 4 mots un parfum : frais, floral, sensuel, boisé. Et non-genré, bien sûr.

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Orphéon est un hommage aux rencontres et amitiés créatives, qui sont l’essence même de la Maison diptyque et qui infusent encore aujourd’hui chaque création.

La nouvelle fragrance Orpheon de Diptyque est vendue dans un très élégant coffret en noir et blanc.

©Presse Diptyque

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Pour Olivier Pescheux, parfumeur, ” dans les effluves d’Orphéon, s’entremêlent :

• Un accord boisé, évoquant l’espace lui-même où domine le bois mais également les célèbres caves musicales en général. Il est illustré olfactivement avec le cèdre, le vétiver et le patchouli.

• Le tabac, figuré par les accents âcres du lentisque et du galbanum.

• Le parfum des femmes, fleuri ou poudré que l’on retrouve au travers de l’ylang-ylang des Comores, du magnolia de Chine et de la rose damascena turque. L’absolue de jasmin sambac, vient s’inscrire dans cette composition boisée comme l’accident olfactif.

• Le rouge à lèvres de ces mêmes femmes, rappelé ici par la framboise gustative et la violette.

• Les hommes, dandys, qui sentent le musc ou l’ambre.

• L’éclairage qui ponctue le décor : rouge tamisé, chaleureux, sur un accord de fève tonka et de benjoin ainsi que d’ambroxan en overdose.

• Les boissons, avec la note de baie de genièvre en clin d’œil au gin tonic que l’on y sirotait, élément enivrant qui nous attrape par le bout du nez et nous entraine sur la piste de danse.”

Orphéon se résumé finalement en un songe olfactif.

La boutique parfumerie bruxelloise Senteurs d’Ailleurs installe dans ses locaux un “shop in shop” dédié à l’univers de diptyque.

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