Évasion fiscale, esclavage moderne, animaux sauvages en laisse, prostitution à gogo… L’humoriste française Marie S’infiltre nous emmène découvrir l’envers du décor de Dubaï, royaume du luxe et du paraître. Et c’est loin de faire rêver.
Qu’on l’aime ou qu’on la déteste, Marie Benoliel alias Marie S’Infiltre n’a pas son pareil pour s’infiltrer là où on ne l’attend pas. Son dernier terrain de jeu ? La très clinquante Dubaï, prisée par les riches et célèbres en quête d’évasion. Dans ce cadre idyllique, l’humoriste dépeint non sans sarcasme la face cachée et franchement peu reluisante de cette ville devenue l’eldorado des influenceurs.
PARADIS FISCAL
Dans le premier épisode de sa série sur Dubaï, Marie S’infiltre a filmé à l’aide d’une caméra cachée plusieurs candidates de téléréalité dont Maeva Ghennam, Jazz Correia ou encore Julien Tanti. Ces derniers temps, bon nombre de starlettes de télé-réalité française se sont installées avec toute leur petite famille à Dubaï, prétextant une passion soudaine pour la palpitante ville des Émirats arabes unis. Si Dubaï leur sert évidemment de décor hautement instagrammable pour alimenter leurs selfies sponsorisés, en vérité, il n’y a pas que le soleil et les palmiers qui ont attiré ces nouveaux expatriés.
Comme plusieurs d’entre eux l’expliquent sans aucune gêne à Marie dans la vidéo, ils rêvaient avant tout d’évasion… fiscale. En effet, l’attrait principal de Dubaï reste l’absence d’impôts sur le revenu et sur les sociétés. Et au vu des sommes astronomiques gagnées à la sueur de leur front – oui, les placements de produits douteux sur les réseaux sociaux, c’est du travail – on s’imagine très bien pourquoi ils décident de garder leurs millions loin de la France. Malgré un amour incontesté pour leur pays natal (“Je déteste la France” dixit Jazz), le calcul est vite fait pour celle qui déclare gagner 300.000 euros par mois. Bien sûr, lorsque ces expats doivent se faire soigner ou accoucher, ils n’hésitent pas à sauter dans le premier avion pour la France afin de bénéficier des soins de santé et de la couverture médicale de leur pays natal. Profiter des avantages sociaux de la France sans y payer d’impôt ? Pourquoi s’en priver ! Après tout, ce n’est pas parce que Jazz (wannabe Kardashian suivie par plus de 3M de followers) se vante de porter au poignet une montre qui “coûte le prix d’une maison” qu’elle a pour autant les moyens de payer sa visite chez le dentiste. Alors, on compatit et on like pour la soutenir et lui permettre de continuer à nourrir ses enfants.
Suite à cet élan de sincérité exposé sur la place publique, les influenceuses en question ont justifié leurs propos indécents en expliquant avoir reconnu Marie S’infiltre et être rentrées dans son jeu pour la piéger à son tour. Mouais, un peu bancal comme défense mais on vous laisse vous faire votre propre avis…
Cerise sur le gâteau : on découvre aussi dans la vidéo un zoo privé détenu par un riche homme d’affaires peu scrupuleux dans lequel des animaux sauvages sont traités comme de vulgaires jouets. Contre quelques billets verts, on peut ainsi prendre à bras des singes ou caresser des tigres et lionceaux tenus en laisse pour, encore une fois, enjolir les photos postées sur Instagram de nos influenceurs préférés. Un phénomène déjà dénoncé par le journaliste Hugo Clément et les associations de défense animale mais qui ne cesse de se répéter sur les réseaux sociaux.
Voir cette publication sur Instagram
UNE VILLE DE RÊVE
Dans le second volet de ses aventures à Dubaï, Marie S’infiltre qui donne à la ville le doux nom de “Vice City” lève le voile sur les conditions de travail des ouvriers du bâtiment et sur l’essor de la prostitution.
Dans la caméra cachée, plusieurs ouvriers immigrés venus à Dubaï croyant pouvoir gagner plus d’argent témoignent de la réalité à laquelle ils sont confrontés. Sous-payés et mal logés dans des camps de travailleurs à la limite de l’insalubrité, ils sont loin de bénéficier des avantages dont ils rêvaient en arrivant. Eux qui travaillent pratiquement 7 jours sur 7 dans des conditions difficiles n’ont ni le temps ni l’argent pour faire autre chose de leur vie et ne sont pas autorisés à quitter le pays puisque leurs passeports sont confisqués par leur employeur dès le début du chantier. Les sociétés jouent avec une réglementation du travail quasi inexistante pour tirer un maximum de profit de cette main d’œuvre bon marché : absence de syndicat, pas d’assurance, pas de droit de grève, … C’est pourtant grâce à eux que la ville s’étend de jour en jour au rythme de projets immobiliers gigantesques qui font la fierté de Dubaï : de ses iles artificielles à ses pistes de ski en passant par ses gratte-ciel vertigineux. Certains employés dans le secteur du bâtiment n’hésitent pas à parler de leur travail comme étant de l’esclavagisme moderne. Voilà la face cachée derrière les prestigieux immeubles qui ont fait la réputation de Dubaï à l’étranger et attirent chaque année un flot de touristes fortunés à travers le monde.
La vidéo nous dévoile également une autre facette de la ville : une prostitution illégale dans les Emirats mais omniprésente et socialement tolérée à Dubaï. Nombreuses sont les jeunes femmes à vendre leurs services pour quelques heures ou pour une nuit, moyennant de belles sommes d’argent. En réalité, le nombre de prostituées à Dubaï est estimé à 45 000 d’après Le Monde. Un phénomène qui prouve une fois de plus que la réalité derrière les clichés parfaits des influenceurs est bien loin de faire rêver.
Nous, ce qu’on en pense, c’est que chacun.e. doit prendre ses responsabilités et mesurer l’importance de ses actions. Y compris les followers de ces starlettes 100% préfabriquées. Sans eux, ils n’existent pas. C’est aussi simple que ça. Il faut se poser les bonnes questions : Dans quel monde a-t-on envie de vivre ? Quelles valeurs doivent être mises en avant face aux urgences sociétales, économiques et environnementales auxquelles l’humanité est confrontée ? etc.
Chaque follow, vue, like et commentaire est une approbation de leur comportement. Chaque follow, vue, like et commentaire est, selon nous, un follow, vue, like et commentaire de trop.