Moins sensibles que nous, les hommes ? Pas si sûr. Sans voyeurisme ni fausse pudeur, écoutons-les…

Questionnez les hommes sur leur « première fois ». Vous vous apercevrez qu’ils sont pudiques, plus que nous parfois, et que, non, ils ne racontent pas chacun de leur ébats par le menu à leurs potes ( alors qu’on est du genre à tout dire à dix inconnues lors d’un dîner, sans aucun mal, sans aucun mâle ).

Vous sentirez peut-être poindre le désarroi face à l’injustice constitutive entre les sexes, cette différence de taille : une fille stressée, ça peut quand même faire l’amour. Alors qu’un garçon tendu, lui, risque de ne pas l’être suffisamment. Double pression sur leurs épaules, déjà pas mal chargées.

Enfin, lorsqu’on écoute les garçons parler de leur « première fois », on s’aperçoit qu’ils en ont souvent eues plusieurs. Jacques Marique, sexologue, confirme : « La toute première fois de sa vie, l’homme est dans la découverte sensorielle, dans un état de conscience particulier, comme dans un rêve éveillé. Les informations se bousculent, il ne sait que faire. La performance ? Il n’y pense même pas : il a tellement fantasmé cette rencontre, ressent aussi de l’appréhension… En général, c’est le fonctionnement mécanique qui l’inquiète.

L’idéal, c’est alors que la fille prenne l’initiative d’introduire le pénis dans son vagin. » Lorsque arrive l’orgasme, souvent trop rapidement cette fois-là, la première pensée de l’homme est généralement : « C’est tout ? » Et la deuxième, tout de suite après : « Je l’ai fait ! » C’est une étape.

En revanche, lorsque l’homme conclut pour la première fois avec une nouvelle partenaire, les objectifs de performance peuvent venir au premier plan : « On est toujours dans une découverte, car on rencontre de nouvelles sensations, des goûts, des odeurs, le toucher particulier d’un autre corps. Cette fois-ci, on s’intéresse à elle, alors que la première fois tout court, on est souvent trop occupé avec soi-même. »

Comment une femme peut-elle contribuer à ce que cette première fois marque le début d’une jolie série ? Jacques Marique : « L’idéal est que la femme soit la plus accueillante possible, rassurante. Nous, les hommes, nous avons besoin de rêver. Il ne faut pas hésiter à parler de sexualité avant, se teaser, se projeter positivement dans le moment. Ça ouvre l’esprit. » Et l’appétit. 

  • Envie d’approfondir le sujet ? 

Rendez-vous le 29 mars à la conférence « Ta gueule ma tête, je fais l’amour », destinée aux hommes et aux femmes, à l’Institut de Nouvelle Hypnose, avenue Ducpétiaux 72, 1060 Bruxelles, 02 538 38 10. www.nouvellehypnose.com