Rendre nos émotions lors de la perte d’un proche plus concrètes grâce à…un bout de papier ? C’est le concept imaginé par un trio d’entrepreneuses limbourgeoises : la créatrice de bijoux Veronique Sneyaert, la graphiste Sanne Lambermon de Petit Pourri et la menuisière Rayah Wauters de Nauwau. De cette idée est née une jolie carte de voeux, appelée carte de réconfort, pour se remémorer les êtres chers à qui nous avons dû dire au revoir, le coeur lourd.
La carte de réconfort pour accueillir les émotions
Pas toujours simple de trouver les mots justes lorsque les personnes de notre entourage perdent quelqu’un. On entend toujours les mêmes banalités : “mes sincères condoléances”, “sois fort.e.” ou encore “courage”. “Mais sérieusement, comment faire preuve de courage à tel moment ? Nous sommes tellement habitué.e.s à utiliser ces mots qu’on s’arrête à peine sur leur signification”, explique Véronique Sneyart. Individuellement, les trois créatrices sont presque quotidiennement en contact avec des histoires de perte et de chagrin. L’une confectionne des bijoux commémoratifs, une autre crée des cartes de voeux aux motifs thermocollants brodés et la dernière réalise des urnes décoratives en bois. Cet automne, elles ont décidé d’allier leurs valeurs communes et de lancer la carte de réconfort, un concept doux et chaleureux pour faire du bien. “Avec la carte de réconfort, nous offrons aux gens un moyen de donner à la perte une place physique, proche et plutôt subtile “, explique Rayah Wauters. Parler de la perte, ressentir le chagrin et le partager sont des étapes cruciales du deuil.
La carte de réconfort
Sur chaque carte est écrit “le temps chérit les souvenirs chaleureux” juste au dessus d’une illustration en feuille d’or. « Sur l’illustration est représentée la lune, mais aussi le soleil », explique Sanne. « Tout dépend de la manière dont vous l’interprétez. La ligne tracée à la main représente quant à elle le chemin de notre vie, qui n’est pas toujours en ligne droite. » Le motif thermocollant brodé se compose de deux plumes symbolisant la résilience. Mais pas que. Selon la croyance populaire, lorsque l’on rencontre une plume sur son passage, cela signifie qu’une personne que l’on a perdue nous envoie un message. On peut donc utiliser l’une des plumes pour la repasser sur un vêtement, par exemple l’intérieur d’une manche ou le col d’une chemise. L’autre plume peut être offerte à une autre personne de son entourage qui souffre tout autant de la perte du proche en question. Une manière toute douce de lui montrer qu’elle n’est pas la seule dans ce chemin douloureux. Et quand on prend conscience que l’on n’est pas seul au monde face aux obstacles de la vie, c’est déjà un pas supplémentaire tout droit vers la lumière et la guérison.
Chaque créatrice distribuera la carte et son enveloppe assortie (dispo en version NL) à sa façon : elle sera disponible à partir du 30 septembre au prix de 29,95€ sur l’e-shop de Sanne petitpourri.be, tandis que Véronique la proposera à ses client.e.s à l’achat d’un bijou de sa marque et Rayah enverra la carte de réconfort aux personnes qui ont acheté une urne dans sa boutique.
Qui sont les créatrices ?
Véronique Sneyaert (49 ans)
Veronique Sneyaert ©Tasja Van Rymenant
Ses mots d’ordre : l’artisanat et le souci du détail. Véronique Sneyaert confectionne à la main des bijoux dans son atelier. Des bijoux personnalisés qui ont chacun leur propre histoire. Elle invite ses client.e.s à lui raconter leurs histoires personnelles qu’elle vise ensuite à transposer au mieux dans un bijou unique, des alliances aux colliers prénoms en passant par les bijoux de deuil.
Rayah Wauters (32 ans)
Rayah Wauters ©Tasja Van Rymenant
Ayant réalisé des études en architecture d’intérieur et en conception de meubles, Rayah Wauters s’est vite rendue compte qu’elle voulait faire des choses de ses mains et développer ainsi toute sa créativité. C’est de cette envie qu’est née Nauwau, son entreprise co-créée avec son compagnon Niels en 2013. Et ils se complètent parfaitement dans ce projet : en tant qu’arboriculteur, Niels a accès aux arbres malades qui sont abattus. Ensuite Rayah découpe, sèche et traite le bois de ces arbres, pour en faire entre autres des objets de décoration murale qui servent d’urnes.
Sanne Lambermon (35 ans)
Sanne Lambermon ©Tasja Van Rymenant
En tant que graphiste qui ne manque pas de créativité, Sanne Lambermon a créé Petit Pourri, un e-shop sur lequel elle réalise des illustrations aux designs minimalistes et des cartes de vœux avec des motifs thermocollants brodés, un processus lent et artisanal.
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