“Boomers”, “Génération Y”, “Millenials”, … On croise ces termes partout aujourd’hui pour décrire la population en fonction de l’âge. La prochaine génération qui va supplanter la dernière génération Z ? Les Alpha. Et ils n’auront plus rien à voir avec nous.
Nés entre 2010 et 2025, ils précèdent la génération Beta qui naîtra de 2025 à 2039. À l’origine du néologisme ? Mark McCrindle, chercheur en sciences sociales en Australie. Selon lui, la génération Alpha “sera la plus instruite, la plus connectée et, globalement, la plus riche de tous les temps”. Mais à quoi peut-on s’attendre exactement et en quoi se distinguera-t-elle ?
Elle n’aura jamais connu un mode de vie déconnecté
Impossible de savoir concrètement à quoi s’attendre dans dix ou quinze ans. Pourtant, certaines grandes lignes directrices semblent se dessiner. D’abord, on peut prédire que la génération Alpha aura un rapport très particulier aux technologies digitales car elle n’aura jamais connu un monde sans Internet. À tel point que, selon l’experte Aurélie Russanowska, il n’y aura aucune différence entre le monde connecté ou déconnecté pour eux.
Ils sont d’ailleurs présents en ligne de plus en plus tôt. Pour citer quelques chiffres parlants, 56% d’entre eux seraient influencés par les influenceurs et ils réalisent leur premier achat en ligne en moyenne à 9 ans. Ils sont en quête d’une vraie popularité en ligne et sont donc omniprésents sur les réseaux. Puisqu’ils connaissent bien les nouvelles technologies, ils sont aussi très sensibles à l’authenticité des contenus qui leur sont présentés, particulièrement les campagnes publicitaires.
Génération anxieuse
L’écran a tellement supplanté le clavier que l’on surnomme la génération Alpha, “génération verre”. Un état de fait qui induit forcément une certaine inquiétude quant à la place des écrans dans le quotidien. Une problématique qui avait déjà émergé au sein de génération Z. On observe ainsi une augmentation des troubles mentaux et des troubles anxieux causés par les écrans dont la présence diminue le temps de sommeil, le temps consacré aux activités physiques mais aussi aux interactions sociales. Un vrai questionnement autour de la capacité de cette génération à abandonner les écrans afin de connaître une véritable détox numérique est donc de mise.
Mais génération ultra open
En revanche, la génération Alpha évolue dans un monde en constante mutation. Ce qui l’encourage à s’adapter constamment mais aussi à envisager tous les modèles possibles. On constate d’ailleurs une importante diversité ethnique. Cette génération est non seulement beaucoup plus ouverte sur les questions raciales et de genre, mais elle a appris très jeune à comprendre l’importance de l’empathie. Ils sont plus intelligents émotionnellement que leurs aînés. D’ailleurs, les jeunes Alpha n’hésitent pas à se positionner. Ils savent ce qu’ils veulent, comme des pailles en carton plutôt que des pailles en plastique.
Une grande partie de leur ouverture vient de leurs connaissances. La génération Alpha est globalement plus instruite. Elle apprend par elle-même grâce à Google qui regroupe une somme de connaissances incroyables à portée de clic. Cette auto-initiation dès le plus jeune âge fait de cette génération une génération plus ludique, intuitive et créative que la génération Z. “Cet accès précoce aux connaissances changera leur rapport au savoir, qui sera sans doute plus utilitaire et opportuniste”, soutient le sociologue Rémy Oudghiri dans “Ces adultes qui ne grandiront jamais : petite sociologie des grands enfants” (2017).
Cette autonomie de l’apprentissage va poser d’importantes questions autour de la réforme de l’école et de l’université notamment. L’enseignement sera-t-il par exemple dispensé en ligne par des enseignants en classe selon des laps de temps différents ?
La question centrale du climat
Rien ne sera donc comme avant pour cette génération plus pragmatique dans sa recherche de solutions, particulièrement en ce qui concerne la grande question de l’environnement. Dan Schawbel, un expert générationnel américain, croit même que “dès l’âge de 10 ans, certains auront déjà créé leur propre entreprise, à l’image des Z.”
La survie de la planète est un combat qu’avait déjà entrepris la génération Z. Sa délicate mission ? Trouver des solutions aux changements climatiques et au déclin de la biodiversité, au travers de profonds changements dans leurs habitudes de consommation mais aussi en faisant pression sur les gouvernements comme lors des différentes actions en justice intentées contre les états de différents pays pour inaction climatique telle que l’Affaire Climat en Belgique.
Adieu les bonnes vieilles habitudes
Finalement, le New York Post s’est amusé à recenser toutes les habitudes et réalités des précédentes générations qui ne concerneront tout simplement plus les générations futures. Tout comme la génération Z a sonné le glas du jean moulant, la génération Alpha s’apprête à effectuer de gros chamboulements dans les modes de vie d’autrefois.
Le média américain cite par exemple la disparition du timbre au profit des courriers électroniques. Le mariage est une institution qui lui aussi tend de plus en plus à être remis en question. Dans un tout autre registre, les alphas n’entretiendront plus leur pelouse car ils n’auront sans doute pas assez d’argent que pour s’acheter une maison avec jardin mais aussi parce qu’ils tendront à quitter le nid plus tardivement pour poursuivre leurs études. La propriété sera collective sinon rien et on sera loin de l’amassement d’objets personnels comme avaient l’habitude de le faire nos aînés. La tendance sera plutôt à la décroissance. Finalement, avec le boom des coachs personnels et les applications dédiés au sport, les salles de fitness connaîtront un essor moindre auprès de cette jeune génération. Bref, du changement est à prévoir. Et, non, ce n’était pas mieux avant.
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