Quand on m’a demandé quels étaient mes coups de cœur en sport féminin, je me suis dit qu’il fallait présenter celles qui allaient rendre fière la Belgique de demain. Ces jeunes sportives qui s’entraînent d’arrache-pied pour élever notre pays au rang de reine dans le monde du sport. Ces futures numéros 1 qui parlent à la sportive qui sommeille en chacune d’entre nous : celle qui sait ce qu’elle veut, qui ne lâche rien, qui reconnaît ses failles pour en faire ses forces, qui veut évoluer, celle qui arrive à s’imposer dans un milieu de mecs et qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. En discutant avec la team de « 100 % sport, le mag », les noms de Sofia Costoulas, en tennis, et Lucie François, en cyclocross, sont apparus alors comme une évidence.
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Sofia Costoulas, 17 ans – Tennis
Née d’une maman flamande et d’un papa moitié grec, moitié congolais, elle a grandi en Flandre dans une famille sportive. Finaliste de l’Open d’Australie 2022 Junior, Sofia est aujourd’hui numéro 5 mondial dans le ranking junior réservé aux moins de 18 ans.
Ses débuts
Elle a débuté le tennis à 4 ans. À l’âge où on tape normalement des crises au supermarché pour avoir des bonbons, Sofia, elle, réclamait une raquette. « J’ai vu Kim Clijsters à la TV, à l’US Open, et là j’ai demandé une raquette et des balles à mon père. J’ai débuté contre le mur, juste toute seule, et puis on a vu que j’avais un petit peu de talent et j’ai fait quelques entraînements. » Elle intègre rapidement l’Académie de Kim Clijsters, joue chez Justine Henin et c’est maintenant à l’AFT (Association francophone de tennis) qu’elle s’entraîne.
Ses forces
Son mental et sa puissance. Elle a un coach mental qui l’aide et avec lequel elle travaille dur. « L’importance du mental au tennis est réelle, tu dois trouver une solution et ne pas être frustrée. Quand tu es frustrée, tu n’arrives pas à trouver des solutions pour gagner le match. C’est important que tu restes calme pour penser de manière claire. »
Son idole
Serena Williams, pour sa mentalité de gagnante et de compétitrice. Mais elle ne veut pas lui ressembler pour autant. « Je pense que j’aimerais avoir sa carrière, mais tout en restant moi-même, en faisant mon style de tennis, en gardant mon attitude. Je ne veux pas ressembler à quelqu’un d’autre. »
Ses revendications en tant que joueuse
Même si certaines de ses idoles comme Kim Clijsters, Justine Henin ou encore Serena Williams ont aidé le tennis féminin à percer et à ouvrir la voie, Sofia regrette qu’il n’ y ait pas de tournoi WTA (circuit international de tennis féminin) en Belgique. « J’aimerais bien qu’il existe en Belgique puisqu’il y a un tournoi ATP (circuit international de tennis masculin) pour les hommes donc je voudrais que ça change. »
Son conseil
Sofia est une battante et une bosseuse. « Il faut travailler dur pour tout, que ce soit l’école ou le tennis, se donner à 100 %, croire en ses rêves et continuer de persévérer. »
Son style vestimentaire
Que ce soit sur le terrain ou en dehors, Sofia aime être stylée. « J’ai un contrat avec Nike, sur le terrain, j’aime surtout les robes et les jupes. Dans la vie de tous les jours, je reste sportive, j’aime bien mettre un jean et un hoodie. »
Le reportage sur Sofia Costoulas a été réalisé par Olivier Gaspard, à redécouvrir dans l’émission « 100 % Mag » du 30/05/22 sur rtbf.be/auvio.
Lucie François, 16 ans – Cyclocross et VTT
Lucie fait du cyclisme à l’école sport études de Charleroi où plusieurs champion·ne·s sont passés, comme Marion Rousse. Celle qui « aime être le petit soleil pour les autres » a le vélo dans la peau. « Faire du vélo , c’est comme respirer, il faut absolument que j’en fasse. » Lucie aimerait être professionnelle en cyclocross et VTT.
Ses débuts
Elle a vécu sa première compétition à l’âge de 8 ans et c’est grâce à son papa que tout a commencé. « Je le voyais sortir le dimanche avec ses copains en randonnée et un jour je lui ai demandé si je pouvais l’accompagner. »
Ses forces
La technique, c’est ce qu’elle préfère et ce qu’elle maîtrise le mieux. Elle aimerait encore travailler sa puissance. C’est une fonceuse qui n’hésite pas à se salir. « Je n’ai pas peur de tomber, faut que ça roule. »
Son idole
Blanka Kata Vas, une jeune coureuse cycliste hongroise de 20 ans, championne de Hongrie sur route. Lucie admire sa technique qu’elle juge impressionnante pour son âge. « Elle a d’ailleurs fait les JO cet été et elle a fini quatrième à Tokyo à seulement 20 ans, c’est incroyable ! »
Ses revendications en tant que coureuse
« Je veux être traitée comme les garçons, on peut faire les mêmes efforts qu’eux. » En bref, ce n’est pas parce qu’on est une fille qu’on aurait droit à un traitement de faveur. Malgré tout, elle estime être chanceuse de pouvoir vivre ce rêve. En Wallonie, une seule équipe féminine a été créée en cyclocross. « J’ai pu intégrer la “Team Freud Willing” qui me donne toutes les chances pour réussir dans ce sport, car c’est assez compliqué. » La jeune athlète reste néanmoins confiante pour l’avenir du cyclisme féminin et l’égalité de traitement entre les coureurs et coureuses. « Sur route, les filles peuvent faire les mêmes grosses courses que les garçons. D’ailleurs, il y a eu “Paris Roubaix” pour les femmes il n’y a pas longtemps. »
Son conseil
« Le vélo est un monde fantastique ! Si vous avez des rêves et de la volonté, rien ne pourra vous arrêter. »
Son style vestimentaire
On peut être féminine et faire du cyclocross. « Il ne faut pas croire que le vélo masculinise. Sur le vélo, j’adore porter des combinaisons, je trouve ça super féminin et en dehors j’ai des styles différents. Je peux enfiler un T-shirt oversize comme je peux mettre une robe. »
Le reportage sur Lucie François a été réalisé par Gérald Wery, il est à retrouver dans l’émission « 100 % Mag » du 24/10/21 sur rtbf.be/auvio. L’émission « 100 % Mag » est diffusée sur Tipik tous les dimanches en direct à 18h30.
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