Karün a été élue la marque de lunette la plus durable du monde en 2021, au point d’attirer l’attention de l’actrice engagée Shailene Woodley qui a même sorti une collab’ avec eux. Retour sur une success story venue tout droit d’Amérique du Sud, et qui s’exporte jusque chez nous aujourd’hui.
Le pouvoir de la fashion
Parvenir à faire voir aux autres le monde selon une tout autre perspective. C’était le but ultime de Thomas Kimber, 33 ans. Et quoi de mieux qu’une paire de lunettes pour arriver à ses fins. Ne constituent-elles pas l’objet par excellence au travers duquel nous apprécions le monde, l’accessoire que l’on voit en tout premier lieu sur quelqu’un ?
“J’étudiais le business et j’étais soufflé de voir à quel point tout était axé vers le profit, quitte à détruire la planète”, raconte le jeune homme originaire de Patagonie et entrepreneur depuis l’âge de 18 ans. “Un jour, j’étais en train de porter des lunettes très shiny, horriblement moches à vrai dire, et que je portais pourtant avec une fierté immense. Deux mois après, je les ai vendues en me demandant comment j’avais pu acheter des lunettes de soleil aussi moches. Puis j’ai réalisé que toutes les personnes autour de moi portaient les mêmes lunettes. Je me suis demandé : ‘quel est ce pouvoir qui nous pousse tous à acheter la même chose comme des idiots ?’ C’est d’une certaine façon le pouvoir invisible de la mode et des tendances”.
Voir cette publication sur Instagram
Obsédé par ce pouvoir et cette énergie, il décide de les détourner vers un message non plus d’individualisme, de consumérisme et de superficialité souvent reliés au monde de la mode, mais plutôt d’empathie, d’amour et de collaboration. Il fonde Karün en 2012 qui sera élue dix ans après la marque de lunettes la plus durable au monde. Avant cela, ce jeune touche-à-tout avait déjà prouvé son engagement écologique en lançant notamment le premier site web durable au Chili, Claneco.com. En 2011, il cofonde la plus grande campagne de reforestation indigène de l’histoire du Chili “Reforest Patagonia” (aujourd’hui Fundación Reforestemos), après une série d’incendies catastrophiques dans le pays.
Voir cette publication sur Instagram
Voir cette publication sur Instagram
Karün, ou quand l’écologie devient stylée
Rendre ses lunettes écologiques sans lésiner sur le sexy, c’est tout l’enjeu de Karün qui n’hésite pas à enchaîner les collaborations au haut potentiel de glamour (National Geographic, Volvo Ocean Race, GrandVision, Disney…). Dernièrement, la marque a collaboré avec l’actrice et activiste environnementale Shailene Woodley pour une collection inédite. “Ce que j’ai voulu faire avec Shailene, c’est développer une collection qui soit à la fois très stylée, très cool, mais aussi inspirée de la nature et qui provienne directement de celle-ci pour prouver que, même si nous venons du fin fond de la Patagonie, nous pouvons être à l’avant-garde en matière de design et de désirabilité”, explique Thomas.
Les premiers pas de Karün dans le monde de la lunetterie se font avec des matériaux nobles, tel que le bois (récoltés d’arbres chutés en Patagonie) et d’argent. En 2015, la marque sort ses toutes premières lunettes de soleil en plastique 100% fabriquées à partir de filets de pêche recyclés. C’est une première mondiale. En 2021, ce sont près de 103 000 paires de lunettes qui s’écoulent, permettant de recycler près de 142 tonnes de déchets provenant des océans et des lieux difficiles d’accès.
Voir cette publication sur Instagram
Voir cette publication sur Instagram
Une stratégie à triple impact
Concrètement, pour rafler le pris du “The most sustainable eyewear brand in the world” décerné par le Global Brand Magazine en 2021 et devenir l’une des toutes premières entreprises d’Amérique du Sud à obtenir le très convoité label international B Corps, Karün a opté pour une stratégie à triple impact.
Soutenir les communautés locales
D’abord, grâce à son Conscious Development Model. Pour collecter les déchets qui serviront à la fabrique de ses lunettes, Karün travaille en collaboration avec les communautés locales. Ce sont près de 820 personnes qui travaillent aux campagnes de nettoyage et de ramassage de déchets. Un véritable changement de paradigme puisque les déchets (cordes, filets de pêche, métaux…) deviennent non seulement une ressource, mais aussi une source de revenu pour les communautés locales. “Ils gagnent en moyenne 150$ par mois, ce qui n’est strictement rien”, explique Thomas. “Grâce à ces revenus supplémentaires, ils peuvent renforcer leur propre micro-entreprise. Certains ouvrent des tiny restaurants d’empanadas, d’autres des cabines de plage pour les touristes, d’autres cultivent des morilles ou font de la marmelade ou du pain…”. Au total, ce sont près de 93 projets qui ont été générés grâce à ce programme.
Voir cette publication sur Instagram
Des déchets comme matière première
Une fois les matériaux récupérés, ils sont recyclés puis transformés en matière première. Les métaux et le polycarbonate sont gérés localement. Les filets de pêche en nylon sont envoyés à Aquafil (acteur majeur dans le recyclage de Nylon), qui le transforment en nylon régénéré ECONYL®. Ils sont ensuite envoyés en Italie et en Turquie pour leurs dernières technologies qui permettent de respecter les meilleures normes de qualité. Pour compenser les émissions de carbone générées par ce voyage, Karün achète des crédits carbones (via la certification CarbonNeutral®). “Notre objectif pour 2030 est que tout se déroule à l’échelle locale, c’est-à-dire collecter, recycler et produire en Europe et aux États-Unis. D’ailleurs, nous collectons déjà des déchets en Europe, autour du bassin méditerranéen en collaboration avec Healthy Seas, avec des plongeurs qui prennent parfois de gros risques pour aller chercher des déchets dans le fond des océans”.
Voir cette publication sur Instagram
Des paires recyclées pour donner naissance à d’autres
Finalement, Karün a fait le choix de s’affranchir d’un modèle économique linéaire qui s’avère aujourd’hui obsolète (extraction – production – utilisation – disposition), pour adopter un modèle circulaire (recyclage – production – utilisation – recyclage). Si les lunettes de soleil atteignent leur fin de vie, Karün peut les recycler à nouveau afin qu’elles ne terminent jamais en déchets. En retour, vous recevez 25% de réduction sur votre prochain achat Karün.
Des lunettes directement inspirées de la nature
Quand on demande à Thomas sa principale source d’inspiration, c’est la nature, et évidemment la Patagonie qui revient continuellement. C’est dans cette région entre fjords glaciaires et forêt tropicale tempérée qu’il a grandi et vécu. Sa mère est photographe spécialisée dans la nature, son père vient du monde du business. C’est ce perfect match qui a donné naissance à cet addict de l’entrepreneuriat et des solutions régénérantes pour la nature.
Voir cette publication sur Instagram
“Je suis obnubilé par l’idée de sauver la planète, désespérément à la recherche de toutes les solutions possibles pour y arriver. Si nous n’agissons pas très vite, nous allons connaître la pire période de notre histoire”, explique-t-il avec emphase. “La Patagonie est le coeur de notre marque parce qu’il demeure l’un des derniers endroits protégés de cette planète. J’éprouve une profonde connexion avec elle, c’est évidemment de là que me vient mon engagement. Les gens vivent de plus en plus isolés de la nature, c’est un vrai enjeu”.
Où les trouver ?
Le prix des lunettes Karün varie entre 69 et 200 €. Elles sont disponibles en ligne sur karuneyewear.com et dans 134 points de vente en Belgique à travers le réseau Grand Vision (Pearle et Grand Optical).
À LIRE AUSSI
IZIPIZI : la marque de lunettes agrandit sa gamme de solaires adaptées aux sportifs
Lunettes anti lumière bleue : 4 critères à connaître pour bien choisir