C’est un phénomène qui se propage depuis plusieurs mois et qui inquiète. Il touche notamment a France et la Grande-Bretagne, mais aussi la Belgique. Chez nous, plusieurs cas de piqûres sauvages ont été recensés à différents événements en plein air. Dernièrement, le festival We R Young à Hasselt a même dû être arrêté après que 22 adolescentes se soient dites victimes de malaises.
Dans les médias, à la télé et sur les réseaux sociaux, le phénomène semble faire rage. Pourtant, les professionnels de la santé et l’asbl Infor-Drogues essaient de tempérer ce nouveau mode opératoire afin d’éviter la psychose. “On préfère rester prudent, car on n’a pas encore détecté le produit inoculé”, explique Antoine Boucher, chargé de communication chez Infor-Drogues. “Les victimes disent avoir ressenti des effets qui ne sont pas encore suffisamment spécifiques, il est donc difficile d’établir des précautions concrètes”.
Ce qui ne signifie pas que ce nouveau mode opératoire n’existe pas selon lui, des personnes sont effectivement piquées, mais elles demeurent une minorité et les relevés toxicologiques ne dévoilent aucune drogue dans le sang pour l’instant. “Ça peut être, pour des gens suffisamment dérangés, un moyen de créer la psychose, ou pourquoi pas une façon de dire que le Covid n’est pas encore derrière nous et qu’il faut rester prudent en faisant peur aux gens dans les grands rassemblements”.
Alors, que faire si l’on pense être victime de piqûres sauvages sur le corps ? Voici quelques réflexes à adopter.
Quels sont les symptômes identifiés ?
Comme expliqué précédemment, la prudence est de mise. Cependant, parmi les victimes recensées de piqûres sauvages, certains symptômes ou effets secondaires semblent se répéter : vertiges, maux de tête, nausées, bouffées de chaleur… Certain.es décrivent l’apparition de bleus ou de rougeurs à l’endroit de la piqûre, sur les cuisses, les bras, le dos ou les fesses.
Que faire ?
Si vous ressentez plusieurs de ces symptômes et que vous pensez avoir été piqué.e, rendez-vous immédiatement au poste de secours du festival ou auprès du personnel de l’établissement où vous vous trouvez pour vous mettre en sécurité. Ne restez pas seul.e et prévenez vos ami.es que vous ne vous sentez pas bien pour bénéficier d’un soutien direct en cas de malaise.
Il s’agit ensuite d’être rapide afin de conserver les preuves. Les substances potentiellement inoculées sont détectables dans le corps pendant un certain temps seulement. En allant déposer plainte au commissariat de police, un examen médico-légal sera réalisé pour identifier les traces d’injection ou d’agression. Si la majorité des contenus des seringues sont pour l’instant inconnus, deux analyses ont dévoilé la présence de GHB en France. Celle que l’on surnomme la “drogue du viol” est rapidement évacuée par l’organisme, en moyenne 12h dans les urines et 6h dans le sang.
Au-delà de l’aspect dépôt de plainte ou détection de drogues potentielles, il existe un risque réel de transmission du VIH et d’hépatite B ou C à cause de l’aiguille. Il est donc important de se rendre tout aussi rapidement aux urgences pour obtenir un traitement préventif contre ces maladies par les médecins afin d’éviter toute contamination. Même si vous ne constatez les traces que plus tard, n’hésitez pas à vous rendre à l’hôpital ou à consulter votre médecin pour être pris.e en charge. Il n’est jamais trop tard.
En cas d’urgence, composez le numéro de la police (101) ou des urgences (112).
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