“Je suis tombée amoureuse, j’ai quitté mon job, je vais trouver une nouvelle motivation”. Pour certain.es Américain.es, il ne fallait pas plus que ce mantra clamé haut et fort par Queen B pour quitter illico leur job.

Le premier titre très attendu de son dernier album dévoilé le 29 juin dernier (l’album Renaissance sortira quant à lui le 29 juillet) est devenu un véritable hymne à la démission aux États-Unis. À tel point que les paroles de Beyoncé se sont transformées en mèmes sur Twitter et Instagram et que le titre apparaît en fond de toute une série de TikTok accompagnée du hashtag #QuitMyJob.

“C’est moi !”

Honey B serait-elle capable de provoquer une vague de démissions grâce à un tube ? Oui et non. Il a été un vrai déclencheur pour certain.es Américain.es lassés de leurs conditions de travail. “Bon sang, ils me font travailler si dur. Travailler à 9 heures. Puis partir après 17 heures. Et ils font travailler mes nerfs. À cause de ça je ne peux pas dormir la nuit”, clame la chanteuse et ça parle forcément à pas mal de monde.

En témoignent les différents récits recueillis par Buzzfeed, qui relate comment une employée de Starbucks a décidé de tout quitter après avoir entendu “Break My Soul” passer à la radio. Un employé de bureau dans une entreprise d’impression et d’emballage a également tout largué pour se lancer dans sa passion, après s’être dit “c’est moi !” à l’écoute des paroles.

La “Grande Démission”

En réalité, son titre s’inscrit dans un phénomène beaucoup plus vaste surnommé la “Grande Démission” (“The Great Resignation” en anglais), et qui succède directement à la crise Covid. En 2021, plusieurs millions de salariés ont quitté leur poste suite aux confinements successifs qui ont conduit beaucoup d’Américain.es à s’interroger sur leurs priorités dans la vie (hobbies, famille, amis, santé…).

Selon Le Monde, ils seraient au total près de 48 millions à avoir claqué la porte de leur entreprise en 2021 aux États-Unis. Une réalité qui avait même donné lieu à un phénomène viral sur TikTok : des vidéos de démission en direct. La plus célèbre reste sans doute celle de la jeune employée de Walmart, Shana Blackwell, qui s’était immortalisée en train d’annoncer au micro du magasin qu’elle partait. Une séquence qui est rapidement devenue virale sur les réseaux.

@shanablackwell And here is the video of me quitting my toxic, sexist, racist workplace. #walmartchallenge #fyp #viral #walmart #walmarthaul #walmartfindspart1 ♬ original sound – Shana

Be your own boss

Pas facile pour tout le monde de quitter son job sur un coup de tête. Les commentaires à propos de la fortune de Beyoncé n’ont d’ailleurs pas tardé à pleuvoir. Selon le classement annuel de Forbes, la chanteuse aurait en effet une fortune estimée à près de 400 millions d’euros. Les plus pragmatiques auront compris qu’à travers sa chanson, Beyoncé ne cherche pas à nous pousser vers la case chômage – la star est indéniablement capitaliste – mais à prendre les choses en main, en devenant son propre patron par exemple. Plus globalement, elle nous incite à chercher la liberté dans notre vie en général (relations, confiance en soi, traumatismes,…), à nous libérer des poids qui nous pèsent.

“J’ai quitté mon job” est donc surtout une menace à peine voilée aux patrons abusifs, aux emplois du temps surchargés pour un salaire pas vraiment à la hauteur, aux conditions de travail peu respectueuses et aux manques de débouchés… Le tout couplé à ce que certains experts appellent l'”effet Beyoncé”, ça donne une petite révolution des mentalités, très lente, mais qui appelle à une prise de pouvoir des employé.es. Il serait temps.

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