On l’a connue via les réseaux sociaux en tant que blogueuse, mode surtout, puis influenceuse en général. Mais depuis un bon moment déjà, Gaëlle Van Rosen est bien plus que ça. Rencontre.

Fille, épouse, mère, boss, Gaëlle Van Rosen est une femme moderne, inspirante, engagée, work addict aussi très certainement. Malgré ses nombreux succès, elle reste pleine d’humilité. Elle assume s’être plantée parfois, avoir des faiblesses aussi et chercher encore ses marques et ses limites dans son quotidien à mille à l’heure. Gaëlle est une fille smart, humaine, qui a des choses à dire, des conseils à partager et full bonnes ondes à diffuser.

Quelle est ton histoire avec Vue Sur Mer ?

Je suis arrivée en Belgique à 8 ans et déjà, à l’époque, ma mère portait du Vue Sur Mer. Je m’en souviens très bien. Je me rappelle partir faire du shopping avec elle et entrer dans une boutique de la marque. Vue Sur Mer a toujours fait partie de ma vie depuis toute petite. Avant d’en reprendre les rênes, je travaillais déjà depuis une dizaine d’années dans l’industrie de la mode, sous divers aspects. Mon tout premier job a d’ailleurs été d’être acheteuse pour Francis Ferent. Ensuite, j’ai fait pas mal de sourcing pour une boîte de production de textiles. Après ça, j’ai commencé à bosser sur les réseaux sociaux. J’ai ainsi touché plus à la partie communication. Finalement, c’est donc un secteur dans lequel j’évolue depuis assez longtemps. Ça c’est mon histoire, concernant celle de VSM, la marque a donc été mise en stand-by il y a 3 ans parce que l’ancien propriétaire avait des problèmes de santé. On m’a proposé de la reprendre et me voilà. Je suis co-propriétaire et directrice artistique. Tout a commencé début 2022. Honnêtement, c’est un défi très flippant mais aussi très excitant car je suis quelqu’un d’engagé et j’y vois l’opportunité d’y insuffler mes valeurs. Il y a quelques années, j’ai lancé mon propre mouvement contre le racisme et je suis très impliquée dans tout ce qui est consommation durable également. Donc c’est vraiment un défi magnifique qui va me permettre d’incarner mes valeurs de durabilité et d’inclusion à travers une marque de mode belge. Chez Vue Sur Mer, on propose des pièces magnifiques, intemporelles, confectionnées dans des matières nobles et précieuses comme le lin, la soie, le cachemire, etc. Et mon rôle c’est de m’occuper de toute l’image de la marque, de gérer les shooting, les actions de communication, et en ce moment, je suis même en train de designer ma première collection super locale.

Quels ont été les défis majeurs de cette aventure ?

Mes priorités étaient de modifier le profil de la cliente VSM et de rendre l’image de la marque vraiment inclusive. Par exemple, un des premiers shooting que j’ai fait c’était pour la Saint-Valentin. Je voulais des couples de toutes les orientations sexuelles, de tous les poids, de toutes les morphologies, du 34 au 44, de toutes les carnations, de tous les milieux socio-culturel. Je voulais casser les codes, tout en restant dans une production de vêtements super qualitatifs car il est désormais primordial d’avoir conscience de l’impact négatif que peut avoir la mode sur la planète et les êtres humains. Je veux designer des pièces que l’on va garder très longtemps dans sa garde-robe sans spécialement suivre les tendances qui passent et ne durent pas. Qualité intemporelle supérieure, plus d’inclusivité et plus de caractère, voilà un bon résumé de ma vision pour VSM.

Gaëlle portant l'une de ses pièces Vue Sur Mer.

Gaëlle portant l’une de ses pièces Vue Sur Mer. ©presse Vue Sur Mer

Tu ne fonctionnes donc pas avec des collections ?

Ma volonté première est de proposer des pièces intemporelles. Ce qui est incroyable avec le cachemire c’est que tu peux le porter autant en hiver qu’en été. Cette matière se porte tant à la ville qu’à la mer. Je n’ai aucune envie de suivre un calendrier de collections, je trouve d’ailleurs que c’est quelque chose d’assez problématique dans l’industrie de la mode aujourd’hui. Je veux offrir du durable, en ajoutant parfois des capsules dont certaines dans des quantités très limitées. On a pour projet de développer la marque à un niveau international donc quand c’est l’été d’un côté du globe c’est l’hiver de l’autre. On ne veut donc surtout pas fonctionner sur base d’un calendrier traditionnel.

Et où sont tes points de vente ? 

J’ai commencé online c’était le plus simple mais j’aimerais me développer à travers des concept store de luxe à l’international. Ça arrive (rires) …

Quels sont tes conseils pour acheter la bonne pièce sur ton site ?

Personnellement, j’adore tout porter en oversized. Je trouve qu’il n’y a rien de plus stylé que de porter du cachemire façon boyfriend, bien large, et d’être recouverte de cette matière tellement douce. J’aime les pièces confortables et sensuelles. Pour les petits tops par contre, je conseille de prendre sa taille habituelle.

Tu a donc une famille, un mari, des enfants, un job dans l’immobilier, un autre dans la mode, tes réseaux d’influenceuse. Comment tu gères tout ça au quotidien ?

(Rires) Je dirais que ma vie est un joyeux bordel ! Blague à part, j’avoue que c’est un énorme défi de trouver un équilibre entre tout ça. En ce moment, j’ai besoin de me recentrer en tant que mère car je fais énormément de choses, je cours un peu partout et ce n’est pas facile au quotidien. Au lancement de VSM, vu l’ampleur du défi, j’ai un peu délaissé le côté familial de ma vie et je me rends compte que cela a impacté mes enfants. Je change donc les choses car je veux être une mère active, qui bosse, mais présente. Je veux dégager du temps pour cela c’est ma priorité. Et pour y arriver, côté boulot, je suis en train de très bien m’entourer, de bosser avec des gens en lesquels j’ai confiance et qui partagent mes valeurs. Je me focalise sur ce et ceux que j’aime et je m’entoure pour le reste. Franchement, il ne faut pas hésiter à demander de l’aide. C’est important. Pour le moment, ma mère et ma soeur m’aident pas mal dans cette transition professionnelle. Il ne faut pas avoir honte, en tant que femme, d’avoir aussi besoin de temps pour soi. C’est normal de ne pas toujours tout pouvoir gérer seule. Il ne faut surtout pas culpabiliser d’être vulnérable et d’avoir besoin de s’échapper et de souffler, de faire un break de temps à autre. C’est normal, c’est la vie. On est juste humaine. Pour conclure, je dirais que je suis en phase d’organisation, donc. 

Gaëlle avec son fils.

Gaëlle avec son fils. ©presse Vue Sur Mer

Quel est ton job principal aujourd’hui ?

VSM est mon travail principal mais je bosse aussi pas mal en immobilier. J’ai beaucoup travaillé sur mes réseaux sociaux à une époque mais je ne retrouve plus sur ce support ce qui me plaisait avant donc je m’y investis beaucoup moins. Je suis reconnaissance de cette période mais aujourd’hui, j’ai moins de temps à y consacrer et plus tellement l’envie non plus.

Pourquoi t’être investie dans autant de projets ?

Je pense que ça vient probablement d’un sentiment d’insécurité. Un manque de l’enfance. J’essaie de toute mettre en place dans ma vie pour être une femme  indépendante qui n’a besoin de personne pour s’en sortir, pas même de mon mari. L’indépendance m’apporte une forme de liberté qui pour moi est essentielle. À certains moments, dans ma vie, j’ai vraiment galéré … et de ce fait, quand j’ai commencé à avoir de chouettes propositions de boulot, j’ai tout accepté et j’essaie de tout mener de front. C’est pas tous les jours faciles mais je ne me plains pas, j’ai une belle vie, je suis reconnaissante de ce que j’ai et je suis extrêmement ravie de réaliser mes rêves d’enfant. Notamment, une promesse que je me suis faite c’est de pouvoir aider les femmes à travers le monde et je vais pouvoir le faire grâce à VSM et j’en suis très fière. Je suis heureuse de me réaliser professionnellement mais aussi comme maman, comme épouse, comme femme. 

Qu’est-ce qui t’apaise quand tout s’emballe ? 

Quand je passe une mauvaise journée, j’ai certains rituels qui me rechargent : j’adore aller courir en forêt, être en contact avec la nature, ça me procure une joie dingue. Sinon, il y a la lecture, c’est selon moi le bonheur le plus accessible, le plus facile. J’ai besoin d’être seule avec moi-même quand je suis au bout du rouleau. Je suis quelqu’un d’assez introverti.

Et dans 10 ans, comment tu imagines ta vie ?

Et bien, mon vrai rêve de retraite c’est d’être libraire. Je m’imagine très bien toute vieille entourée de mes livres. Rien ne me fait plus de bien que les mots. Prendre le temps d’écrire des livres ça c’est vraiment un rêve à accomplir. Mais tout ça c’est pour dans plus longtemps. Dans 10 ans, je vois moins de boulot, plus d’organisation. Je serai super bien entourée professionnellement, je vois VSM être cette marque top of mind quand tu penseras à une marque engagée qui propose une garde-robe idéale pour voyager. J’aurai bâti une équipe qui me permettra de libérer du temps pour mes passions et ma famille. Être dans l’être et pas le faire, c’est vraiment ça le luxe. 

Gaëlle habillée en Vue Sur Mer posant avec son chat.

Gaëlle habillée en Vue Sur Mer posant avec son chat. ©presse Vue Sur Mer.

Quelle épreuve t’a le plus appris dans ta vie ?

Il y en a eu beaucoup mais je dirais le fait que ma mère ait osé quitter mon père, de partir avec ses enfants, de changer de pays et de recommencer sa vie à zéro. Ma mère est une femme indépendante, qui s’est battue, qui a osé, elle a quitté son confort parce que cette vie ne lui convenait plus, elle a obtenu son diplôme, ouvert son commerce. Ce qu’elle m’a transmis de très important c’est de ne pas avoir peur de l’effort. J’ai vu cette femme forte se construire, tout recommencer et c’est super inspirant. De manière générationnelle, les femmes de ma famille ont toujours eu la niaque, elle se sont battues, elles se sont débrouillées. On ne m’a jamais attendue nulle part, j’ai construit ma vie, ma réussite, j’ai tracé ma route toute seule comme une grande. 

Quelle valeur aimerais-tu transmettre à tes enfants ? 

Le courage, principalement. La vie n’est pas toujours facile. Il faut s’accrocher, se battre, continuer, être résilient et ne pas avoir peur de l’effort. 

Un conseil aux femmes qui ont envie de se lancer dans l’entreprenariat ? 

Aller humblement prendre de l’expérience et se renseigner. Il y a toujours une grosse différence entre la théorie et la pratique. Je conseille donc d’aller humblement demander des stages, des formations et des conseils avant de se lancer.

Le bon plan shopping avant les fêtes 

Vue Sur Mer organise une vente exceptionnelle de ses plus beaux cachemires d’archives à des prix allant jusqu’à -70%.`

Infos pratiques :

Jeudi 15/12 de 11h à 19h.

Vendredis 09/12 et 16/12 de 11h à 20h

Samedis 10/12 et 17/12 de 11h à 18h

Dimanches 11/12 et 18/12 de 12h à 18h

Un drink est organisé les vendredis de 17h à 20h.

1er étage du 8 rue Buchholtz à Bruxelles. Parking gratuit.

À LIRE AUSSI

Où trouver des jouets durables pour les kids?

Mode durable : quels sont les nouveaux leviers d’action ?

Qui est June Beschuyt ? Fan de mode moche