Isabelle Sansonetti, 62 ans, est une ex journaliste du ELLE France et cheffe de la rubrique beauté. Elle a lancé il y a bientôt un an “injonctions et bistouri”, le seul podcast complètement axé sur la médecine et la chirurgie esthétique. Au travers de 2 épisodes par mois, elle part à la rencontre de personnes qui ont eu recours à divers traitements, mais aussi d’experts qui aiguisent notre regard sur ces procédures tantôt taboues, tantôt banalisées. À vos écouteurs !
Pourquoi avoir décidé de lancer votre podcast « injonctions et bistouri » ?
“J’ai toujours eu envie de faire de la radio. À défaut de rejoindre une radio existante, j’ai créé la mienne et j’ai décidé de lancer ce podcast sur le sujet de la médecine et de la chirurgie esthétique. Au travers des épisodes, je vais à la rencontre de femmes et d’hommes qui ont eu recours soit à des opérations chirurgicales, soit à des injections ou encore différents traitements de médecine esthétique. Je tends également le micro à des expert·e·s et des personnalités parce que je trouve ça intéressant de faire un petit pas de côté sur ces procédures qui se sont banalisées notamment chez les plus jeunes, et pour interroger aussi notre rapport au temps qui passe.”
La chirurgie esthétique, c’est un sujet qui a toujours attiré votre attention ?
“Pas quand j’étais jeune, c’est sûr. C’était plutôt pendant mes débuts en tant que pigiste, qui coïncidaient avec l’émergence de la médecine esthétique. Mes premiers sujets portaient d’ailleurs sur les premières injections. J’ai travaillé aussi pour une publication médicale, j’ai enquêté sur les injections qui étaient à base de collagène à l’époque pour combler les rides. Quand j’ai commencé à piger pour le ELLE, j’ai tout de suite été sur des sujets liés à la médecine esthétique. Ce qui est intéressant avec ce sujet, c’est que ça interroge la relation que chacun·e d’entre nous peut avoir à son apparence. Et c’est vrai qu’on est dans une société jeuniste où l’apparence compte, même si ça s’est un peu ouvert ces dernières années avec le mouvement du body positivisme qui invite à prendre du recul sur toutes ces injonctions. Aujourd’hui, la beauté est beaucoup plus multiple qu’elle ne l’a jamais été. On va dans la bonne direction !”
Quelle est votre relation avec votre apparence ?
“C’est un travail de chaque jour. Pour moi, l’âge est un atout. Quand on avance dans l’âge, on se connaît mieux, on connaît ses points forts, on arrive à prendre du recul et on a plus confiance en soi. Je ne peux pas dire que j’ai une mauvaise relation à moi-même, même si évidemment quand je me regarde dans le miroir, je ne suis pas satisfaite de ce qu’il me renvoie tous les jours, loin de là. Mais j’essaie de faire ce qu’il faut pour que cette relation avec mon miroir soit la moins déstabilisante et la plus apaisée possible. C’est vrai que je traite beaucoup ces sujets donc c’est certainement pas sans raison. Je fais partie des personnes pour lesquelles mon apparence compte.”
Avez-vous personnellement eu recours à des opérations de médecine ou chirurgie esthétique ?
“Chirurgie esthétique, non. Cependant, j’ai fait quelques injections de toxine botulique au niveau de la ride du lion et du contour des yeux pour défatiguer le regard, et aussi quelques injections d’acide hyaluronique pour rehausser mes pommettes pour lesquelles je fais des retouches chaque année. Mais j’ai mis du temps à me lancer.”
Retrouvez-vous des échos à votre expérience ou votre histoire dans les différents témoignages que vous avez reçus ?
“Pour les personnes à partir de 45-50 ans, il y en a un certain nombre qui n’a pas sauté le pas vers ces traitements parce que, quand on commence à y penser à ces âges-là, on se pose beaucoup de questions et on reste assez prudent·e·s : est-ce que ça va me transformer ? Est-ce que je ne risque pas de ne plus me ressembler ? Je me retrouve complètement là-dedans. On a une inquiétude par rapport au résultat que pourraient donner ces traitements parce qu’on se rend compte autour de nous que certaines améliorations peuvent paraître excessives. Pour les célébrités par exemple, on dit souvent que c’était “le geste de trop”. On a du mal à les retrouver complètement et ça nous ennuie parce qu’on les admire. Pourtant, on imagine qu’elles ont le réseau, les moyens, les bons conseils pour faire cela de manière harmonieuse, et parfois on estime que ça ne l’est pas. Selon moi, c’est une question de génération. Chez les plus jeunes, ces techniques sont de plus en plus banalisées et accessibles.”
Vous avez également écrit un livre “J’y vais, j’y vais pas ? Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la médecin et la chirurgie esthétique”. Comment le podcast vient-il compléter ce premier format ?
“Le livre est un guide qui explique les différentes techniques de médecine ou de chirurgie esthétique selon les différentes parties du corps : ce que l’on peut faire au niveau de la peau pour avoir moins de rides, moins de taches, plus de fermeté, comment rajeunir son regard, mais aussi des informations sur les techniques relatives au corps, que ce soit de la chirurgie ou certains traitements avec des appareils de radiofréquence ou de cryolipolyse par exemple au niveau du ventre, les différentes interventions pour augmenter ou réduire sa poitrine… Ce qu’il y a de plus dans mon podcast, ce sont les nombreux partages d’expériences qui peuvent servir aux personnes qui envisagent de recourir à l’une ou l’autre de ces techniques et qui peuvent les aider à se préparer. Il y a des témoignages positifs, mais aussi parfois on se rend compte que les choses ne se passent pas comme elles devraient. Il y a un côté intime de la voix, c’est plus précis et c’est au-delà de la simple information sur une technique.”
Quel a été le témoignage qui vous a le plus marqué ?
“L’un des témoignages qui m’a le plus marqué est celui de Camélia qui m’avait contacté par Instagram pour témoigner de son histoire. C’est une jeune femme qui a eu un cancer du sein et elle s’est aperçue qu’elle avait aussi le fameux gène qui oblige à faire une mastectomie de l’autre sein. Elle a dû recourir à une reconstruction mammaire et elle a subi une expérience très douloureuse, mais son énergie incroyable m’a beaucoup touchée. Il y a aussi Lorie qui s’est confiée sur sa réduction mammaire et qui a eu des soucis de cicatrisation. Elle a eu envie de témoigner justement pour que d’autres jeunes femmes qui envisageraient de se faire opérer la poitrine puissent bien préparer leurs rendez-vous et éviter les complications.
J’adore tendre mon micro à des personnes différentes, donc il y a beaucoup de témoignages que j’ai appréciés et que j’apprécie encore, je les ré-écoute parfois. Chaque partage d’expérience est précieux. ”
Pouvez-vous nous citer 3 raisons d’écouter le podcast ?
- C’est le seul podcast qui existe sur le sujet et qui tend son micro comme ça à des femmes et hommes qui ont eu recours à la médecine ou chirurgie esthétique.
- Il y a une spontanéité et une sincérité qui intéressent vraiment selon les retours que j’ai eus.
- On apprend énormément de choses et tout le monde peut l’écouter, pas uniquement celles et ceux qui envisagent de sauter le pas, puisque ça interroge la relation que l’on a à soi-même, son apparence physique et au temps qui passe. Et ça, je pense que toute personne se pose au moins la question une fois dans sa vie.
Écoutez ici le podcast “injonctions et bistouri” par Isabelle Sansonetti.
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