Les tapis fluffy sont en train de prendre d’assaut Instagram et Pinterest. En cause ? Un nouvel engouement pour l’art délicat du tufting.

C’est l’activité créative qui cartonne en ce moment. Dans des vidéos léchées sur les réseaux, on voit des hommes et femmes munis de pistolets se défouler sur des grandes toiles. Pros ou débutant.e.s, tou.te.s semblent tirer une satisfaisante plénitude dans cette mitraille de laines colorées. Contrairement à la peinture sur toile ou au scrapbooking, l’activité semble néanmoins nécessiter quelques efforts d’organisation. Voyant une copine n’y connaissant strictement rien se lancer sans peur à l’assaut de la tendance, j’ai décidé de lui soutirer deux ou trois conseils pour permettre aux débutant.e.s d’oser se lancer eux et elles aussi. Voici le petit guide en 5 étapes de @__tuf_tuf__ pour devenir un tufteur ou une tufteuse pro.

Quel matériel pour quel budget ?

L’élément indispensable ? Un nom qui claque : le tufting gun ! Il en existe deux modèles : le cut (pour un rendu coupé) et le loop (pour créer des boucles). Cela dépend simplement du résultat que vous désirez. Pour les débutants, on préférera le “cut”, légèrement plus facile d’utilisation, car la laine est coupée automatiquement à chaque changement de ligne. Pour le loop, il faudra la couper manuellement. Le prix ? 200€ en moyenne.

Ça, c’est la base. Ensuite, différents accessoires sont nécessaires. Il y a la toile sur laquelle sera cousue le tapis (le prix dépend de la mesure, comptez en moyenne 30€), le cadre que l’on achète tout fait ou que l’on construit en allant chez Brico (50€) sur lequel sera tendu la toile, et il y a les grippers pour l’accrocher (30€). Un tissu de finition à coller à l’arrière du tapis une fois terminé est également nécessaire (30€), et la colle qui va avec. Puis il y a la laine dont le prix varie en fonction de la qualité que l’on recherche. On peut démarrer avec de la fausse laine au départ, quand on a peur de se louper, puis enchaîner sur de la laine naturelle par la suite.

En moyenne, comptez 500€ d’investissement pour posséder le matériel complet. Oui, le tufting n’est pas le genre de passion à prendre à la légère. Ce qui est cool en revanche, c’est qu’il vous fait économiser en séances de psy !

Où se fournir ?

Il existe 3 grands sites de base. Le premier est français, Le Tufting. C’est là que vous trouverez la plupart du matériel dont vous avez besoin. L’autre site de référence ? Tuftingshop, qui est un peu moins cher. Pour les laines, rendez-vous sur Hobbii, un site de loisirs créatifs autour de la couture.

Comment ça fonctionne ?

Comme la chambre à soi de Virginia Woolf, le tufting nécessite son propre espace. N’espérez donc pas vous lancer dans votre salon ou votre chambre à coucher. D’abord parce que l’activité produit beaucoup de petites crasses (des peluches de laine), mais nécessite aussi pas mal d’espace, en fonction de la taille de votre cadre. En plus, difficile de finaliser un projet en une seule journée. Comptez deux ou trois jours de tufting si vous êtes rapide et efficace, et deux fois 24h pour laisser sécher la colle à moquette que vous aurez appliquée.

Concrètement, une fois tout votre matériel réuni, l’installation va consister à tendre votre tissu de base sur le cadre que vous avez acheté ou fabriqué. Attention à veiller à ce qu’il soit bien tendu. Ensuite, vous allez dessiner à l’aide de feutres de couleurs les différents éléments de votre tapis sur la toile. À ce moment-là seulement, vous vous lancez à l’assaut du tufting (le moment le plus jouissif). Il s’agit de “tirer” la laine sur le tissu”. Tout d’abord en suivant les lignes du dessin initial, puis en le remplissant avec les laines dans les couleurs choisies.

 

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Une fois le design complété, vous coupez les fils restants et vous appliquez de la colle textile en ajoutant un morceau de tissu canvas pour couvrir le dessin sur l’envers. On peut alors enlever la toile du cadre et couper le tissu pour donner sa forme définitive au tapis. Attention à bien le faire à quelques centimètres de la bordure extérieure de votre dessin. On peut ainsi coller plus facilement la bordure restante sur l’envers avec la même colle. Étape finale, on passe la tondeuse pour égaliser la longueur des fils et obtenir une superficie douce et compacte.

Comment devenir un.e pro ?

Pour se lancer, on peut opter pour des formations. Celles-ci sont évidemment très efficaces, car on se rend directement sur place avec un professeur disponible pour vous aider dans la démarche, mais nécessitent un certain coût (135€ la séance). Le site Pouvoir Faire fait par exemple payer 135€ l’initiation. Comme mon amie Charlotte, vous pouvez aussi suivre des tutos en ligne. “J’ai acheté une formation sur Domestika, Atelier Paolo, pour 11€. Il s’agit d’un module qui reprend une quinzaine de vidéos de dix minutes. Chaque étape est expliquée, avec des astuces et les erreurs à éviter. J’y retourne encore souvent quand je me pose une question.

Le mieux ? Commencer par des tapis carrés ou rectangulaires. Les formes rectilignes sont beaucoup plus faciles à réaliser que les courbes. En cause : le pistolet s’utilise globalement du haut vers le bas, le faire changer de direction est donc plus technique. “Ce que j’aime dans le tufting, c’est son côté ultra satisfaisant. Tu tires un point de laine, et tu vois le résultat immédiatement. Puis il y a cette douceur réconfortante, et l’utilité de faire un objet que tu peux intégrer à ton environnement. Puis, c’est connu, il y a quelque chose de thérapeutique à se concentrer sur une tâche précise et ne plus penser à rien.”

 

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L’erreur de débutant ?

Bien tendre sa toile, au risque de galérer pendant tout le processus de tufting. Votre tufting gun risque en effet de sauter à chaque point réalisé s’il n’y a pas assez de pression. On peut aussi choisir la vitesse de son gun grâce à une roulotte, on peut donc décider d’y aller doucement au début, nul besoin de se précipiter quand on débute.

Autre accessoire indispensable auquel on ne pense pas : l’enrouleur. Ce petit objet permet de simplifier le tufting en convertissant les boules de laine en cônes, offrant ainsi un flux de fil fluide sans devoir s’interrompre constamment par des pelotes de fil emmêlées. Finalement, veillez à ne pas trop espacer chaque ligne, mais au contraire bien les rapprocher. Si un espace est visible, votre tapis sera moins dense, moins esthétique et moins fluffy. Et c’est tout ce qu’on souhaite éviter.

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