La série One Day monopolise depuis plusieurs jours la place de N°1 des contenus les plus visionnés en Belgique sur Netflix. Explication du phénomène.
Loin de la romcom clichée
Vous vous souvenez de ce film romantique avec Anne Hathaway et Jim Sturgess ? Sorti en 2011, il s’inspirait du roman britannique “Un jour” de David Nicholls. Le pitch : Emma et Dexter passent la nuit ensemble après leur soirée de fin d’études et décident de rester amis. Lui est insouciant et frivole, elle est bourrée de complexes. Pendant 20 ans, Dexter et Emma vont s’adorer, se séparer, se détester, se manquer. Finiront-ils par comprendre qu’ils ne sont jamais aussi heureux que lorsqu’ils sont ensemble ?
D’un côté la jeune fille ingénue, de l’autre le bad boy… On pourrait croire à une énième romcom hyper clichée. Les premiers épisodes ne suggèrent d’ailleurs pas l’inverse. C’est en s’accrochant un peu que l’on s’aperçoit que la série est beaucoup moins kitsche qu’elle n’en a l’air. À tel point qu’elle se révèle même bien mieux que le film culculte dont elle s’inspire. Mais comment ? Comment One Day – malgré le faible potentiel de sa trame initiale et le fait qu’il ne s’agit que d’une revisite d’un film déjà sorti précédemment – parvient malgré tout à renouveler le genre de la comédie romantique à son échelle ?
La nostalgie du quotidien
D’abord par sa structure virale. Grâce à ses 14 épisodes divisés en capsules de vingt à trente minutes seulement, la série s’engloutit en une journée. Le premier épisode raconte la rencontre d’Emma et Dexter, lors de la nuit de leur remise de diplôme à l’université d’Édimbourg le 15 juillet 1988. Chaque épisode reviendra sur la même journée d’été, une ou plusieurs années plus tard, le temps s’accélérant – comme lorsque l’on prend de l’âge – de capsules en capsules. C’est chaque fois une plongée dans le temps pour le spectateur, qui en profite pour s’immerger dans les 90’s avec un petit plaisir couple. De la clope que l’on fumait au lit jusqu’à l’apparition du téléphone portable.
Voir cette publication sur Instagram
Telle une nouvelle, la série propose dans chaque épisode un moment de vie nostalgique qui n’a souvent rien d’exceptionnel, ou qui se révèle même un brin pathétique parfois, mais c’est exactement ce qui en fait la beauté. Parce que ce sont nos propres vies qui nous sont finalement montrées, toutes ces bribes du quotidien que l’on voit peu ou pas portées à l’écran, qui n’ont rien de grandiloquentes, de talentueuses ou d’exceptionnelles. Et qui constituent la majorité de notre existence. La série en profite pour parler de luttes de classe, des écarts de débouchés qui se cristallisent à l’âge adulte, des ambitions déçues, des histoires d’amour éphémères, de ce que signifie “réussir dans la vie”, aussi que le bonheur ne semble jamais très loin, mais jamais acquis non plus.
La série affiche évidemment quelques imperfections. Certains clichés s’invitent, un petit manque de subtilité se dévoile par-ci par-là, mais la connivence entre les deux acteurs principaux, Ambika Mod (This Is Going to Hurt) et Leo Woodall (White Lotus) fonctionnent à merveille. Et les personnalités sans cesse évolutives des personnages permettent de ne jamais tomber dans l’ennui ou la complaisance. Finalement, avec cette histoire d’amour jamais aboutie, One Day cristallise notre crise existentielle autour du couple : la plus belle histoire d’amour n’est-elle finalement pas celle que l’on n’a jamais vécue ?
À LIRE AUSSI :
Netflix, Prime Video, Disney+… : Les 7 meilleurs biopics à voir en ce moment
Kim Kardashian sera la star d’une nouvelle série judiciaire