Il y a quelque chose de pesant dans l’air… Entre les résultats des récentes élections, les différents conflits géopolitiques qui font l’actualité, le désastre écologique imminent et la récession économique, il faut s’accrocher. Alors que tout le monde se débrouille pour gérer son anxiété comme il peut, la Gen Z et les Millennials semblent avoir trouvé leur planche de salut dans un comportement assez troublant : le doom spending.

Des dépenses sur fond d’apocalypse

Ce néologisme se compose du mot “doom” qui se traduit littéralement par “destin”, “ruine” ou “mort”, et de “spending” soit l’acte de “dépenser”. En français, cela pourrait donner une expression comme “dépenses sans lendemain”, ou “dépenses apocalyptiques”. Les jeunes se seraient tournés vers des dépenses futiles plutôt qu’un compte épargne bien rempli. Cela au travers d’accessoires de luxe pour leurs chiens, de brunchs instagramables, de gloss de grandes marques de luxe à défaut de pouvoir s’acheter plus ou encore de latte à 5€. Bref, on débourse dans les petits bonheurs immédiats plutôt que de penser investissement à long terme.

À quoi bon investir…

Un comportement ultra-consumériste qui couve évidemment un malaise latent. Le credo : puisque le monde risque de disparaître, autant en profiter aujourd’hui. Si les jeunes privilégient l’achat compulsif de jolies choses, ce n’est pas parce qu’ils sont plus bêtes que leurs ainés, mais simplement plus fatalistes. Pourquoi investir dans un avenir inexistant ? Les spécialistes analysent également cette tendance comme une façon de gérer le stress et l’anxiété. Comme un moyen de reprendre le contrôle, mais aussi de se créer un sentiment d’appartenance à une communauté en participant à un vaste achat collectif de gourdes Stanley ou de “lips maximizer” aperçus sur TikTok. Un comportement favorisé par les nouvelles possibilités de paiements différés de type Klarna et autres.

 

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Si les jeunes pensent à court terme à travers l’achat débridé de petites choses frivoles, c’est également parce qu’il leur est impossible d’accéder aux grandes choses aujourd’hui. Il n’y a qu’à voir le prix d’un appartement ou d’une maison de nos jours. En outre, la hausse du coût de la vie a rendu de plus en plus difficile la constitution d’une épargne solide. Le fait de “fonder une famille” revêt également un tout autre sens aujourd’hui. Pour celles et ceux qui ne rêvent pas d’enfants, à quoi bon investir dans un vaste patrimoine qu’ils ne pourront pas léguer ensuite. Autant en profiter tout de suite.

Comment arrêter de dépenser ?

Inutile de dire que dépenser sans compter ne résoudra pas nos problèmes. Au contraire, cela risque de nous plonger dans un cercle vicieux malsain où le stress devient source de dépenses et les dépenses sources de stress. Et si on arrêtait de miser sur ces gratifications instantanées ? Voici 3 techniques pour reprendre le contrôle.

1. Éloignez-vous de ce maudit smartphone

Instagram, TikTok, Facebook… notre téléphone nous bombarde chaque jour d’achats ultra tentants. Et si on réévaluait notre relation à notre smartphone. On arrête de zieuter les influenceuses au dressing interminable, les publicités ciblées qui ont enregistré tout le contenu de vos recherches et vous proposent exactement ce que vous pensez avoir besoin. À la place, on suit des pages inspirantes qui nous nourrissent de contenus intéressants et pertinents. Bref, on s’ouvre un peu l’esprit.

2. Dressez une liste d’activités-dupes

Lorsqu’un coup de déprime se fait sentir, on cherche à capter un peu de sérotonine dans des achats impulsifs. Et si on puisait dans une liste d’activités gratuites qui nous permettent de nous sentir mieux à la place ? Il peut s’agir d’une séance de jogging, d’un bon bain, d’un call avec un.e ami.e, d’une séance de méditation ou de yoga, d’une activité écriture… Il peut aussi être judicieux d’identifier les priorités que l’on a dans la vie, afin de les faire passer avant nos dépenses. Il peut s’agir de sociabiliser, de se sentir bien dans son corps, de faire au moins une activité créative.

3. Commencez à épargner 

Parfois, le montant épargné est tellement minime qu’il semble totalement futile. Pourtant, il n’est jamais trop tard pour se constituer une petite réserve d’argent qui vous sera bien utile ensuite. Pensez à long terme, au montant que vous pourriez obtenir dans dix, vingt ou trente ans.

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