Qui ne serait pas tenté·e par un aller-retour direction Cannes pour une interview beauté avec Eva Longoria ? Nous, en tout cas, on répond présent•e. On en oublierait presque, tout à notre enthousiasme, qu’un Festival du film se tient aussi sur la Croisette.

« Dix minutes ! » C’est sur ces mots sévères que le PR me pousse dans la suite de l’emblématique Hôtel Martinez, où Eva Longoria est sur le point de terminer une longue matinée d’interviews. Je suis la dernière des journalistes, mais l’actrice et réalisatrice, professionnelle jusqu’au bout des ongles, semble encore avoir les ressources pour mener à bien cet entretien. Elle se lève pour me serrer la main et m’accueillir chaleureusement. Hier, la réalisatrice de « Flamin’ Hot » a monté les marches du Palais des Festivals dans une étincelante robe Elie Saab au décolleté vertigineux. Elle avait l’air, et ça tombe plutôt bien, « flamin’ hot ». Ce matin, sa tenue est un peu plus sobre : un blazer oversized sur une longue robe près du corps fendue ici et là, le tout dans les tons marron et beige. Tout comme moi, en fait. Les grands esprits se rencontrent.   

 Ce n’est pas une « desperate housewife » qui est assise dans le fauteuil en face de moi, mais bien une femme d’affaires qui sait parfaitement quel message elle veut faire passer. Mille questions me brûlent les lèvres, mais le temps est compté. Parlons donc de L’Oréal Paris. Elle acquiesce avec joie. Vingt ans plus tard, celle qu’on surnomme « La Longoria » se réjouit toujours autant de sa collaboration avec la marque française de cosmétiques. Et tout le monde sait désormais qu’elle le vaut bien.   

Prêter son visage à une marque est tout sauf anodin. Pourquoi avoir choisi L’Oréal Paris à l’époque ?   

J’ai toujours été attirée par la diversité au sein de L’Oréal Paris. Il n’y a qu’à voir toutes les ambassadrices de la marque : nous venons de pays différents, nos couleurs de peau et de cheveux, nos âges et nos religions diffèrent… Nous représentons un mix fascinant, où sont représentées des femmes du monde entier. Ce que nous avons en commun, c’est une voix forte. L’Oréal Paris choisit toujours des personnalités qui ont des choses à dire et qui défendent leurs convictions.

Eva Longoria posant lors du festival de Cannes.

©presse L’Oréal Paris

 

Une récente campagne a mis l’accent sur les échecs rencontrés par les femmes. Quelle est votre plus grande frustration en tant qu’artiste ?   

Le passage du statut d’actrice à celui de réalisatrice. Les femmes cinéastes n’ont tout simplement pas les mêmes opportunités que leurs homologues masculins, même si nous sommes au moins aussi talentueuses. Prendre conscience de cet état de fait sans pouvoir changer les choses a probablement été l’un des défis les plus difficiles à relever… En fin de compte, il suffit d’aller de l’avant et de prouver qu’on a droit aux mêmes chances.  

Avec le Lights on Women Award, L’Oréal Paris récompense chaque année une femme cinéaste. Pensez-vous que l’industrie a progressé dans la représentation et le soutien des femmes ces dernières années ?   

Honnêtement, non, je pense même que nous avons régressé. Hollywood compte moins de réalisatrices aujourd’hui qu’il y a quelques années. Les grèves récentes ont entraîné une consolidation de l’industrie, de sorte que les femmes ont aujourd’hui une part du gâteau encore plus petite. C’est pourquoi des initiatives telles que le Lights on Women Award sont non seulement incroyables, mais également nécessaires. Il incombe aux marques qui revendiquent l’émancipation des femmes de mettre celles qui ont des choses à dire sous les feux de la rampe.

Eva Longoria posant sur le tapis rouge lors du festival de Cannes.

©presse L’Oréal Paris

Que vous évoque ce female empowerment ?   

L’émancipation des femmes me fait penser à ma mère et à mes sœurs. Elle relève d’une forme de sororité, en contribuant à créer une communauté de femmes qui se soutiennent constamment et s’inspirent les unes des autres.   

Cet été, vous êtes revenue sur le petit écran dans la série « Land of Women ». Quel produit L’Oréal Paris choisiriez-vous pour Gala Scott, le personnage que vous incarnez ?   

De la crème solaire ! Gala est une riche New-Yorkaise qui se retrouve dans un vignoble en Espagne, fuyant les créanciers de son mari. Elle doit travailler la terre et se demande constamment comment elle a pu en arriver là. Dans tous les cas, elle a besoin d’une protection solaire (rires).   

Quel rôle joue la beauté dans votre vie ?  

Selon moi, la beauté n’a pas grand-chose à voir avec l’esthétique. Je l’associe plutôt à l’intelligence et à l’indépendance, à une éthique de travail qu’on affiche vis-à-vis des autres. Je peux rencontrer de belles personnes à tout moment de la journée. Une philanthrope, une vendeuse super sympa… La beauté va bien au-delà du visible, elle émane des liens qu’on parvient à tisser.

Nous n’aurons pas l’occasion d’aborder ses projets, tant à Hollywood que chez L’Oréal Paris, car mes dix minutes sont pratiquement écoulées. Je profite des quelques secondes qu’il me reste pour prendre une photo avec elle et lui demander rapidement ce qu’elle veut faire après le déjeuner. Peut-être flâner un peu sur la Croisette ?

« Le devoir m’appelle », répond-elle en pointant son visage magnifiquement maquillé. Je la regarde sans comprendre. « Ce soir, je vais voir “Emilia Perez”. Tous mes amis figurent au générique : Édgar Ramírez, Selena Gomez, Zoe Saldaña… Je m’apprête à passer des heures à ajuster ma robe, ma coiffure, mon make-up, mes bijoux et mes chaussures. Il faut toute une équipe pour maintenir l’illusion, vous savez (rires). » 

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