Womenpreneur est une ASBL fondée en 2016 et qui a pour mission l’autonomisation économique des femmes. Pour ce faire, elle les forme et les guide vers des carrières dans la tech, où elles sont toujours trop peu représentées.

Des formations dans l’IT et l’entrepreneuriat

Si on vous en parle aujourd’hui, c’est parce que l’initiative possède enfin son propre espace. Plus question de faire vadrouiller ses formations d’un lieu à un autre. Une nouvelle organisation dont se félicite la fondatrice et CEO Sana Afouaiz. “Notre choix de nous installer à Schaerbeek, commune avec un grand nombre de femmes chômeuses, est très symbolique et stratégique”, explique-t-elle.

Concrètement, ce nouveau Womenpreneur Space propose 2 grands pôles de formation. D’un côté, un programme complet de formations dans les métiers du web (graphisme, digital marketing, développement web…), de la cybersécurité et de la réparation (de téléphones et de tablettes). De l’autre, un pôle entrepreneurial pour former les entrepreneuses de demain. Il s’agit à chaque fois de formations qualifiantes courtes (entre 3-6 mois et un an) réalisées auprès d’une équipe expérimentée et quasi-exclusivement féminine.

L’objectif ? Accompagner les participantes vers des opportunités professionnelles tangibles, notamment grâce aux partenariats et sponsoring réalisés avec des entreprises partenaires. On peut donc potentiellement trouver un emploi chez Belfius,  VINCI Energies, Eurofins ou encore dans la startup Vidya. Au total, près de 70% des femmes qui ont suivi une formation chez Womenpreneur ont déniché un emploi après 6 mois. De plus, les formations sont totalement gratuites puisque financées par la Région bruxelloise. Mais comment intégrer leur programme ?

womenpreneur space

Des entretiens préalables

Pour celles que ça intéresse, sachez qu’on ne s’inscrit pas chez Womenpreneur en un claquement de doigt. On zieute d’abord les différentes formations offertes ainsi que les places restantes. Ces dernières sont limitées, ce qui explique qu’après s’être inscrite à la séance d’information, il faudra réaliser un entretien de sélection. Ce dernier a surtout pour but de s’assurer de la réelle motivation des candidates. Car 6 formations différentes pour une capacité de 115 participantes seulement seront organisées la première année d’ouverture. Un diplôme est distribué à la fin de chaque formation, après que la candidate ait réussi son projet de fin de parcours, c’est-à-dire la création complète d’une charte graphique, d’un site web ou d’un logo par exemple, évalué par un jury. Ensuite, place au stage dans l’une des entreprises partenaires et, pourquoi pas, un job à la clef.

Où sont les femmes dans les TIC ?

Si ce concept féministe ambitieux a vu le jour, c’est face à un constat navrant : 23% des femmes font des études dans les TIC (technologies de l’information et de la communication) et 8% seulement des femmes créent des startup dans la tech en Belgique. Sana Afouaiz espère bouleverser l’ordre établi en proposant enfin un safe space permettant aux femmes de percer dans un secteur qui, en plus, est en recherche constante de nouveaux talents.

“Dès l’école, on a tendance à orienter les femmes vers des métiers sécuritaires : juriste, éducatrice, soignante… Les métiers de la tech ont toujours été présentés comme masculins, de par leur absence de flexibilité ou l’effort physique qu’ils requièrent notamment”, explique la CEO de Womenpreneur. “De plus, en Europe, on assiste encore et toujours à une répartition genrée des tâches domestiques. La femme est la première à se sacrifier professionnellement. Comment imaginer devenir mécanicienne avec les horaires que cela représente dans un tel contexte”. Sana met également le doigt sur un biais important : les financements. “On manque d’espaces de formation en Belgique, mais aussi et surtout d’investissements pour les femmes dans la tech. En Espagne, un budget de 20 millions d’euros vient d’être alloué. Les ingénieures sont les nouvelles pépites très convoitées des entreprises espagnoles”, ajoute-t-elle.

womenpreneur space

©D.R.

À LIRE AUSSI : 

Mère et entrepreneuse ? Bienvenue chez hub.brussels ! 

Loubna Azghoud : Oser parler cash quand on est une femme

Les conseils de carrière d’une femme cadre dans le secteur de la technologie