Il est difficile de percevoir les règles autrement que comme un invité indésirable : inconfort, sautes d’humeur et douleurs parfois intenses. Ce passage obligé du cycle féminin n’est pourtant pas vécu de la même façon par toutes, variant d’un simple désagrément pour certaines à un véritable chaos cyclique pour d’autres.
Les stéréotypes persistent, présentant cette période du cycle comme un moment de faiblesse pour de nombreuses femmes. Des études récentes ont même suggéré que la période menstruelle favoriserait les risques de blessure. Mais de nouvelles recherches de l’Institute of Sport, Exercise and Health (ISEH) de l’University College London (UCL) apportent un éclairage différent.
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Un meilleur temps de réaction et moins d’erreurs
L’étude a mobilisé 241 participants, dont 96 hommes et 47 femmes sous contraception empêchant les règles régulières, pour faciliter les comparaisons. Les participantes ont passé des tests mesurant la rapidité de réaction, l’attention et l’anticipation visuelle, des processus clés dans le sport. Elles ont également noté leur humeur et leurs symptômes, tandis qu’une application suivait leur cycle pour déterminer la phase exacte au moment des tests.
Les résultats montrent qu’il n’existe pas de différence notable dans le temps de réaction et la précision entre les hommes et les femmes. Cependant, les femmes ayant des règles régulières se sont montrées plus performantes durant leur période menstruelle qu’à d’autres moments de leur cycle : leurs réactions étaient plus rapides, et elles commettaient moins d’erreurs. Et cela, malgré une impression générale de moindre bien-être pendant leurs règles, qui les poussait à penser que leurs performances seraient diminuées.
Changer la perception sociétale
« Ce qui est surprenant, c’est que les performances des participantes étaient meilleures lorsqu’elles avaient leurs règles, ce qui remet en question ce que les femmes, et peut-être la société, pensent de leurs capacités pendant cette période du mois », explique le Dr Flaminia Ronca, principale autrice de l’étude, dans un entretien pour The Guardian.
Publiée dans la revue Neuropsychologia, cette étude pourrait aussi transformer la perception des capacités des athlètes féminines tout au long de leur cycle. « Les sensations physiques et émotionnelles ne reflètent pas toujours les performances réelles ; comprendre cette distinction pourrait offrir aux sportives un atout en termes de préparation et de stratégie », poursuit-elle. Le Dr Megan Lowery, coautrice de l’étude, souligne aussi que mieux connaître ces variations de performance peut aider les femmes à s’adapter : beaucoup rapportent par exemple se sentir plus maladroites avant l’ovulation, une perception qui pourrait être anticipée et gérée avec les bons ajustements et conseils.
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