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On a passé une journée dans la vie trépidante d’Ines Leonarduzzi, consultante mode…

Ines Leonarduzzi est ce que l’on appelle une business-woman. Après une licence de chinois mandarin et un master en Management, elle obtient un diplôme en Art Business de l’école Christie’s à New York. Elle commence ensuite à travailler comme stagiaire au service Retail de Donna Karan, puis chez BCBG Max Azria. Pour Inès c’est une révélation : « j’ai été charmée par le côté pro-actif de ce métier, il faut une anticipation constante, analyser des chiffres, chercher des plans d’action… ». Si la notion de consultante mode peut paraître un peu floue, c’est sûrement car cette fonction regroupe plusieurs métiers à la fois : comprendre les collections, capter les tendances, vendre, faire de l’image ou encore créer et pérenniser des stratégies.

Après plusieurs expériences, Inès décide de se lancer à son compte et monte sa société en 2013 : Ines Leonarduzzi Consulting. La confidentialité de son travail fait qu’elle ne peut dévoiler le nom des marques pour lesquelles elle travaille mais Ines a déjà apporté ses conseils à de grands noms des groupes Kering ou LVMH, entre autres. La jeune femme n’a jamais connu d’échec avec des boutiques, en revanche, elle raconte avoir déjà du faire face à des missions très compliquées. « Dans ces cas-ci, je mets les bouchées doubles et je sors des sentiers battus. J’ai eu la chance d’être coachée par un mentor au début de ma carrière et je me répète toujours cette phrase magique : différencie l’impossible de l’extraordinaire et tu réussiras ».

Le consulting mode, c’est quoi ?

Le consulting n’est pas une science exacte. « Mon métier est de connaitre parfaitement les tendances culturelles de chaque pays et les chiffres de la saison passée de la marque pour laquelle je travaille. » Pour savoir si une robe se vendra mieux sur un marché que sur un autre, il s’agit donc d’abord de connaître les caractéristiques du pays. Il faut ensuite être alerte, curieux et très connecté. « On sait par exemple que les clients achètent soit des pièces qui ressemblent à ce qu’ils ont déjà, soit des pièces très médiatisées dans leur pays que l’on appelle les pièces “clé” », explique Inès. « On croise ainsi toutes les données et on prévisionne ».

Côté salaire, sa rémunération est très flexible : un forfait horaire pour les missions courtes ou un forfait mission pour les projets plus longs. Inès est ensuite évaluée sur les résultats des boutiques, les chiffres doivent bien entendu être en hausse après son passage. « C’est ce sur quoi je m’engage à chaque fois ! » Et même si il n’y a pas de journée type dans ce métier, nous l’avons suivie dans son quotidien pour que vous en sachiez un peu plus…

Quelle est sa journée ?

6 h : Le réveil sonne. Aussitôt levée, Inès prend son petit-déjeuner en checkant ses mails. Elle part ensuite courir une trentaine de minutes pour se vider la tête et se prépare en rentrant chez elle.

8 h 30 : La journée de consultante mode commence. Ce jour-là, Inès arrive au bureau de la marque pour laquelle elle travaille pour une matinée de formation et de coaching. Ces formations sont généralement destinées à des managers de boutiques : comment gérer son équipe et générer de la motivation, comment vendre les produits en début de collection, comment booster une pièce qui a du mal à se vendre en boutique, etc.

13 h : L’heure du déjeuner arrive. Et si vous pensez qu’Inès en profite pour se reposer, détrompez-vous ! La jeune femme ne s’arrête jamais et son lunch ne dure pas plus de 20 minutes (sauf lors de déjeuners avec des clients bien sûr). Pas de sandwich jambon-fromage à l’horizon, Inès a un mode de vie très sain. « C’est important pour mon image et j’ai de très bonnes adresses dans des petites cantines parisiennes healthy. »

13 h 20 : L’après-midi est souvent le moment d’un rendez-vous avec une marque pour parler du product management. Il s’agit simplement de décider dans quelles boutiques placer les produits pour de meilleurs résultats. « À l’aide de plusieurs indicateurs, on peut voir si une robe va mieux se vendre à Tokyo qu’à Paris par exemple », explique Inès.
Ponctuellement, elle peut aussi repenser la stratégie marketing d’une marque et élaborer des calendriers pour booster son capital sympathie et augmenter sa visibilité : animation commerciale, action de communication réseaux sociaux, événement presse, événement pour les meilleurs clients…

Être consultante mode ne signifie pas seulement trouver des idées cool, il faut les rentabiliser et savoir pourquoi on va le faire, pourquoi cette idée et pas une autre. « Il faut absolument casser le mythe de la fille super cool et stylée qui arrive en réunion en disant ‘’arrêtez tout j’ai une idée !’’ Ça ne se passe pas comme ça dans la réalité ».

19 h : La journée de travail est finie et Inès peut enfin rentrer dans son superbe loft parisien (c’est aussi une grande fan de déco). Assez casanière, elle apprécie autant les dîners chez elle avec « son brun » que les sorties entre copines dans des restaurants du 9e ou 10e arrondissement.

Après tout ça, nous on est déjà épuisées !

Marine Sanclemente