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C’est comment, vivre avec une icône ? Directrice de la com chez Karl Lagerfeld et pour les projets perso de Karl, Caroline Lebar « vit» (ou presque) avec le Kaiser.

Selon Karl: “elle est mon âme damned“.

07.00 

Je me réveille spontanément. Je me sers un café avec des petits sablés de ma fabrication et je vais directement voir l’activité sur les réseaux sociaux et relever mes mails. J’en reçois environ 150 par jour, dont 80 intéressants, et 5 à 10 par semaine qui concernent Karl pour de nouvelles propositions et des demandes de collaboration.

11.00 

C’est l’heure de mon rendez-vous téléphonique quotidien avec Karl. Je l’appelle par son prénom. Je le vouvoie, il me tutoie. Je suis entrée dans la maison comme stagiaire, il y a trente ans. À l’époque, j’ai même défilé pour lui. Avec Karl, les choses se font petit à petit. D’année en année, il m’a confié d’autres tâches. Notre coup de fil peut durer une minute ou une heure. C’est sympa, jovial : on parle du boulot, de la vie en général, d’actualité, de politique, de ses shootings, de mode. On parle aussi des tartes aux fruits que je confectionne le week-end et que je publie sur mon Instagram.

12.00

J’ai des lunchs de travail tous les jours, et des petits déjeuners plusieurs fois par semaine. J’aime bien recueillir le feedback des journalistes. La marque Karl Lagerfeld a été relancée il y a trois ans. En quelques saisons, on est passés de vingt à cent cinquante personnes, et de zéro à vingt-sept boutiques dans le monde*.

14.30 

C’est la file devant mon bureau. Je consacre du temps à chaque personne de l’équipe, à propos de la communication, du marketing et de la presse.

17.00 

Karl a deux ou trois journées en une seule. Et il y en a notamment une qui revient plusieurs fois par semaine et qui commence vers 18 h, c’est celle qui est consacrée aux shootings. Karl est un homme très actif, et on a besoin d’être plusieurs pour suivre son rythme. En ce moment, on shoote la collection homme de la marque Lagerfeld, avec son assistant, Sébastien Jondeau. On fait les photos dans son studio, 7L, jusque vers minuit ou une heure du matin. Karl vérifie le maquillage et les looks, puis il prend un moment pour travailler sur ses autres projets, il rentre dîner chez lui pendant qu’on fait dînette sur place, ensuite il revient. C’est un homme qui fidélise les gens autour de lui par sa gentillesse et son naturel.

18.00 

S’il n’y a pas de shooting, Karl place ses interviews en fin de journée. Ça fait partie du temps qu’on passe ensemble. Ces interviews représentent une grande part de ma vie et de ma relation avec lui, parce qu’à l’entendre parler, j’apprends à toujours mieux le connaître.

01.00

Quand le shooting est terminé, il me faut une heure pour me calmer, faire retomber l’adrénaline. Je jette encore un coup d’œil à mes mails, puis je me couche, parce que le lendemain, ça recommence ! Le rythme est soutenu, et très énergisant. Mais ma mission la plus difficile au petit matin, ce sera de réveiller mon ado de 17 ans.

* Celle de Bruxelles (avenue de la Toison d’Or 39, 02 616 01 03) est ouverte depuis mars.