Comment arrêter de se prendre la tête au quotidien ?
C’est quoi ? Une approche de la méditation inspirée par celle que pratiquent depuis des siècles les bouddhistes, le zen, à la différence qu’ici, il n’y a aucune connotation religieuse ou philosophique. Les puristes francophiles l’appellent tout simplement « la pleine conscience », mais c’est sous l’appellation de « mindfulness » qu’elle a été mise au point par un biologiste américain, le Dr Jon Kabat-Zinn, qui l’a développée à l’Université du Massachusetts dans les années 70.
Comment ça marche ? La pleine conscience est une sorte de gymnastique de l’esprit qui a pour but, instant après instant et de manière intentionnelle, de porter son attention sur le moment présent, sans aucun jugement de valeur. On fait ce qu’on fait. Rien d’autre. Et on est entièrement à ce qu’on fait. Concrètement, on focalise son attention sur sa respiration, sur un endroit du corps ou sur tout autre support, intérieur ou extérieur, et on ramène son esprit dessus, chaque fois que les pensées s’en éloignent.
Ca sert à quoi ? À plein de choses, en fait. Les psychiatres et psychologues l’utilisent dans leur pratique, pour éviter les rechutes en cas de dépression ou pour traiter les patients borderline, par exemple. De plus en plus, elle fait aussi le buzz dans les hôpitaux, notamment dans les services qui accueillent les patients atteints de maladies graves, en cas de troubles du sommeil ou de douleur chronique. La liste des maladies où la mindfulness se révèle très utile s’allonge constamment. Les écoles, les entreprises et même certaines prisons l’ont adoptée.
C’est pour qui ? Il n’est pas nécessaire d’aller mal pour se tourner vers la mindfulness : elle peut tout simplement nous aider à sortir du pilotage automatique que nous avons tous tendance à mettre en place dans notre vie et nous amener à mieux gérer au quotidien des émotions comme la colère, la peur, l’anxiété, la honte, la culpabilité ou la mauvaise estime de soi.
C’est comment, une séance ? La pratique de la pleine conscience consiste à centrer toute son attention sur le moment présent, au rythme d’une respiration profonde et lente. Si on le souhaite, on peut s’initier et pratiquer chez un spécialiste, médecin, psychologue ou psychothérapeute, mais une fois qu’on maîtrise l’idée, on peut aussi pratiquer chez soi, à raison de trois minutes minimum par jour. Un stade plus loin, la vie entière peut devenir une gigantesque séance de mindfulness ! Il suffit d’adopter cet état d’esprit ouvert et sans jugement, à tout moment et quelle que soit l’activité pratiquée : s’occuper des enfants, faire les courses, cuisiner, travailler, boire un verre entre copines… sans se laisser distraire par les pensées qui assaillent sans cesse l’esprit et en restant attentive à ce que l’on fait et aux sensations ressenties.
C’est difficile ? Oui et non. Au début, c’est certain qu’il faut sans cesse rester vigilante pour que les pensées intérieures ne viennent pas parasiter la pratique. On a tout intérêt à réserver des moments spécifiques à cet entraînement : s’asseoir ou s’allonger dans un endroit tranquille et travailler sa pleine conscience. Au fil du temps et des exercices, ça peut devenir une seconde nature, même s’il faut accepter qu’il y a toujours des moments où les sollicitations extérieures nous rattrapent. On ne se décourage pas et on retient cette phrase du créateur de la technique : « Le propre de l’équilibre, c’est de le perdre par moment et de le retrouver. »